Une affaire de famille

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 23/01/06 à 18:20

Ma série préférée du moment n’est pas Lost, non, même si je me suis jeté avec avidité sur la saison 2 et que j’en attends avec une impatience mal contenue la suite. Ce n’est pas non plus 24 même si les 4 premiers épisodes de la saison 5 sont à mon avis excellents, largement meilleurs que n’importe quel épisode de la saison 4 que j’ai détestée, certainement parce que les scénaristes ont semble-t’il enfin compris qu’il est inutile de faire dans la peu crédible surenchère terroriste pour renouer avec le suspense haletant qui a fait le succès de la série.

Non, ma série préférée depuis presque deux ans maintenant est et reste Family Guy, l’oeuvre du grand et génial Seth McFarlane, dont la 5ème saison est actuellement diffusée aux US (en France, on attend encore la 4ème).

Family Guy, c’est con, c’est trash, et il est fort probable que ça fasse beaucoup moins l’unanimité que les Simpsons pour cause d’humour pipi-caca-prout, mais qu’est ce que ça décape… Entre allusions sexuelles bien salaces, répliques n’hésitant pas à donner dans la vulgarité ou l’humour bien noir, chaque épisode est un délire de tous les instants. Family Guy, c’est l’apothéose de ce que les Simpsons nous ont promis pendant des années sans jamais oser nous le montrer: la série de Matt Groening passe pour un gentil film de Walt Disney à côté. Bref, c’est d’une incorrection comme on en voit trop rarement à la télévision, avec de multiples références parfois difficiles à appréhender pour un non-américain, mais bon sang, qu’est-ce-que c’est bon.

Pour finir, je ne saurais trop insister sur le fait d’absolument les voir en VO. Seth McFarlane, le créateur de la série, double Peter (le père), Brian (le chien) et surtout Stewie (le bébé) avec un impressionnant talent. Un vrai travail d’acteur, surtout pour l’accent délicieusement British de Stewie lorsqu’il expose ses plans de domination du monde et d’attentats matricides. Un vrai régal.

Matthias P., excellent produit.

Dans la catégorie: Geekeries,Watching TV — kwyxz le 15/12/05 à 11:16

Eh, vous savez quoi ? Ce matin j???ai vraiment la gnaque ! J???ai la pêche ! Comme tous les matins d???ailleurs… J???sais pas pourquoi. Peut-être parce qu???au fond de moi je suis un winner !
Par exemple, cet été, au ping-pong, j???ai remarqué que j???aimais bien être number one !
Ici à la COGIP, c???est comme au ping-pong, sauf que les balles sont des dollars et les raquettes sont des dossiers. Quand j???arrive le matin sur les coups de 7h, 7h02, je suis comme un fou, j???m???éclate. C???est ce que j???appelle ma symbiose corporate : je suis dans ma boîte et ma boîte est à l???intérieur de moi. Et je peux vous dire que là haut ils apprécient ça énormément !
(…)
J???adore bosser avec moi ! Et je vais même vous dire un truc qui va vraiment vous étonner : je mets la barre tellement haut que parfois même moi je m???impressionne ! C???est complètement hallucinant ! En fait, je m???impose un tel contrôle qualité que je suis arrivé à un niveau de zéro défaut. Bref, je suis un excellent produit !

Domino day-bile

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 17/11/05 à 1:26

Toujours plus loin dans la connerie. Domino Day, la grand-messe des gens qui n’ont rien de mieux à faire que de construire des pyramides avec des dominos pour ensuite les faire tomber, mais aussi de ceux qui perdent une soirée à admirer ce spectacle, vient de faire sa première victime.
Comme le rapporte CNN, un moineau qui s’était introduit dans l’immeuble de la compétition, situé aux Pays-Bas, a commencé à faire tomber des dominos à force de se heurter à droite et à gauche, provoquant la panique parmi les participants. Heureusement, un courageux cow-boy a descendu l’impudent animal qui avait en plus le mauvais goût d’être une espèce protégée !
Pour avoir le droit de le tuer, il eût donc fallu avoir en sa possession un permis délivré uniquement dans le cas où l’animal mettait en danger soit la santé du public, soit des récoltes. Comme on peut s’en douter, la survie d’un tas de dominos n’était aucunement prédominante à celle de l’oiseau et les associations de défense de la nature se sont aussitôt jetées sur l’affaire.
Endemol défend le tueur, ce qui n’est guère étonnant quand on sait que les dirigeants de cette société seraient prêts à faire mourir les candidats de leurs jeux si celà leur était permis. Ils proposent donc de prononcer quelques mots à la mémoire du défunt, ce qui ne devrait pas manquer de sel. Ajoutons tout de même qu’Endemol est quand même la seule a perdre ou gagner de l’argent dans l’affaire vu que les participants, eux, sont tous bénévoles.
De son côté, le site web néerlandais Geenstijl offre une prime de $1,200 à quiconque ira dégommer les dominos avant le compte à rebours final pour venger le pauvre animal, et là je dois avouer que cette perspective me fait bien rire d’avance.

La ligne jaune

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 10/10/05 à 9:25

Pour écrire une belle histoire aux USA, il suffit de prendre n’importe qui au hasard, surtout s’il n’est pas spécialement gâté à l’origine, et de le faire réussir dans un domaine quelconque. La réussite personnelle avant tout, voici ce qui représente l’American dream depuis des décennies, Michael Jordan, Tiger Woods, et dans une moindre mesure Bill Gates (qui n’était pas spécialement défavorisé à l’origine), sont pour les jeunes américains des modèles à suivre.
Seulement, depuis quelques années, la télévision est en manque de success stories. En manque de héros. Alors que fait-elle ? Elle se lance dans l’exercice inverse. La traque, la sape, et la destruction à l’écran des célébrités déchues passées du rang de winners à celui de losers.
Prenez Anna Nicole Smith, par exemple. Elle a commencé comme go-go danseuse avant d’épouser un richissime vieillard. Puis elle a est devenue Playmate of the year de Playboy en 1993. Ensuite, elle a carrément remplacé Claudia Schiffer en tant qu’égérie de la marque Guess. Et puis après la mort de son richissime mari, son procès avec les héritiers légitimes, elle a sombré dans la dépression et est devenue obèse. La télé s’en est emparé et rapidement est né le Anna Nicole Show, sur E!. Le principe ? Montrer Anna Nicole dans sa vie quotidienne. Le résultat ? Un étalage pathétique de la déchéance de la danseuse de bar minable devenue star, celle-ci passant pour une grosse idiote finie dans l’immense majorité des situations.
Le principe fait des petits: The Osbournes apparaît sur MTV. Ici, on ne suit plus une seule personne mais carrément une famille entière, celle d’Ozzy Osbourne l’ancien chanteur de Black Sabbath. L’objectif est clair, il faut faire encore plus trash, et un peu moins crétin que le Anna Nicole Show. Mission accomplie en terme d’audience. En terme d’intérêt, on vole entre le néant et les abysses. L’audience s’étiole assez rapidement, ce genre de shows étant très volatile: si l’on ne fait pas plus trash chaque semaine, le public se lasse.
Dernier en date: Breaking Bonaduce sur VH1, qui a commencé depuis un mois. Danny Bonaduce, la victime, était un enfant star. Dans les années 70, il a participé à une série nommée The Partridge Family. Impossible de savoir si ç’a été diffusé en France, en tout cas ça ne me dit rien je ne pense pas en avoir déjà vu un seul épisode. Comme les autres, sa carrière a tourné au quasi-néant depuis des années: il était jusqu’à il y a peu DJ sur une radio locale de Los Angeles. Lors de l’épisode que j’ai pu voir ce soir, Gretchen, sa femme, participe à une fête (vraisemblablement financée par les producteurs de l’émission) à laquelle ont été conviés des strip-teaseurs. Apprenant ceci, Danny devient fou de jalousie, rentre à toute vitesse retrouver sa femme. Durant la soirée, il s’enferme avec elle dans la salle de bains. La caméra ne filme plus que la porte. Fondu au noir. Un court texte nous apprend que quelques minutes plus tard, Danny se tranche les veines des poignets après que sa femme lui ait dit vouloir divorcer.
Le plan suivant nous montre Danny et Gretchen quelques jours plus tard chez le thérapeute. Il exhibe ses cicatrices aux poignets devant les caméras. Après sa tentative de suicide, les flics sont arrivés et lui ont foutu les menottes avant de l’emmener à l’hôpital. Il prend Gretchen par le cou et lui dit qu’il l’aime, qu’il était fou de douleur, qu’elle n’a pas le droit de le quitter. Le thérapeute reste perplexe. Gretchen fond en larmes. Les caméras tournent. Quelques jours, quelques heures plus tôt, ce type tentait de mettre fin à ses jours à cause d’une fête organisée par la prod. Mais les caméras tournent toujours, au mépris de toute décence, sans parler du secret médical ici réduit à l’état de chimère. C’en était trop pour moi, j’ai arrèté de visionner l’épisode.
Un jour, j’ai entendu un type d’Endemol dire que si on l’autorisait à tuer quelqu’un pour faire plus d’audience il le ferait sans hésiter.
La ligne jaune a été franchie. On n’en est plus très loin.

Bon bin j’avoue, là j’ai ri

Dans la catégorie: Humeur,Watching TV — kwyxz le 1/09/05 à 0:58

Je n’ai jamais regardé « L’??le de la Tentation » mais cette année, je le regrette.

Histoire de situer pour ceux qui comme moi auraient tout raté, François et Laurence sont un couple de candidats, ils viennent du Nord et parlent avec un accent à couper au couteau (Merci aux spécialistes du sujet de me corriger si je commets une erreur, Pomme et Pwyf même tarif).

Sincèrement, allez-y, si vous avez pas la grande forme ça devrait au moins vous faire sourire.

Le quatrième jour

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 27/05/05 à 2:59

Difficile de quantifier à quel point j’ai pu aimer la série 24. Depuis la première fois où je suis tombé dessus, un peu par hasard après avoir lu une critique élogieuse dans le programme télé – par chance, il s’agissait des deux premiers épisodes de la saison 1 – je trouvais dans cette série une dynamique, un rythme, une originalité que j’avais rarement connu auparavant. L’intensité atteignait des niveaux que même les meilleurs épisodes de X-Files n’avaient jamais ne serait-ce qu’effleuré. Chaque fin d’épisode était extrêmement frustrante et provoquait une terrible impatience. Je faisais fi de-ci de-là des quelques incohérences – que dis-je, je les balayais du revers de la main tellement celles-ci étaient mineures par rapport au plaisir que je prenais.

J’étais un fan.

Et puis un beau jour, la saison 4 est arrivée. Et tout s’est écroulé. Oh, durant les premiers épisodes j’y croyais encore un peu (on ne brise pas un si beau rêve d’une telle façon) même si l’ensemble me laissait l’impression désagréable de retrouver des travers que j’avais déjà pu noter lors des saisons précédentes. Et, plus la saison avançait moins le doute était de mise. Dès l’épisode 12, il m’était désormais possible de déclarer qu’entre 24 et moi, quelque chose ne passait plus, et risquait de ne plus jamais passer, à moins d’un sursaut des scénaristes pour finir sur une seconde moitié de qualité.

Et à mon grand désespoir, le sursaut n’est jamais vraiment venu (tout juste une fin d’épisode plus réjouissante que les autres). Ce qui fait mal, quand on adorait la série à l’origine. Et c’est encore pire quand on a quelques notions d’informatique, parce qu’on se rend vraiment compte que les personnages racontent n’importe quoi, et je pèse mes mots, dès lors qu’ils utilisent un ordinateur. Le plus grave, c’est que même quelqu’un qui n’a pas spécifiquement de compétences en informatique remarque des énormités, c’est dire. Ils pourraient raconter “je te lance le singe dans le carburateur de la banane géante qui fait moto-crotte pour trouver les terroristes”, ça aurait autant de signification que les pseudo-termes techniques à la con qu’ils utilisent.

Comble du comble, quand une série aussi réputée devient non seulement un truc bidon mais en plus un écran publicitaire pour Cisco, le résultat n’en est qu’encore plus insupportable. Entendre un des personnages principaux de la série carrément prononcer le slogan de la marque tout en vantant le produit, je pensais que ça ne m’arriverait jamais. Même quand Wayne’s World avait parodié le product placement, cette manie de coller des publicités déguisées dans les oeuvres de fiction, ils n’avaient pas osé aller aussi loin. Là, pas de détails ou de considérations. Si vous n’avez pas peur des spoilers, les choses dont je parle sont disponibles ici. Le putain de slogan, bordel de merde !

Déçu. Déçu. Oh! que je suis déçu.

( Si j’en crois les forums certains ont aimé quand même, alors ne vous privez tout de même pas de regarder la saison 4, faîtes vous une opinion et revenez en parler ici, je suis ouvert à tout avis. )

Flippe

Dans la catégorie: Hardcore gaming,Watching TV — kwyxz le 24/04/05 à 22:56

Je viens de découvrir que jouer tout seul à Resident Evil 4 (donc sans Titejuju pour m’aider de ses précieux conseils et m’apaiser par sa simple présence) me faisait grave flipper, en fait. De la même manière que Resident Evil premier du nom le faisait. A tel point qu’au bout d’une heure, je suis tellement tendu que j’éteins la console.
Alors pour déstresser un peu, je me dis, tiens, si je regardais un épisode de X-Files tranquillou en mangeant ? Et je tombe sur un épisode dans lequel Mulder et Scully recherchent un couple de fantômes dans un manoir.
Bon, je crois que je vais plutôt regarder Ally McBeal.

Jacky Show

Dans la catégorie: Pol fiction,Watching TV — kwyxz le 15/04/05 à 11:30

Hier soir, Titejuju et moi-même avons donc regardé le Jacky Show l’émission sur le référendum mettant en scène Jacques Chirac face à 80 jeunes triés sur le volet, co-animée par PPDA censé jouer le rôle de maître du débat, J.-L. Delarue, M.-O. Fogiel et E. Chain servant d’intermédiaires entre les jeunes et le Président. Je ne vais pas vous faire un résumé ordonné et commenté de l’émission, tout d’abord parce qu’il aurait fallu pour ça que je prenne des notes, mais également parce par moments nous avons zappé tellement l’ennui (et l’énervement, aussi, un peu) nous gagnait.

On peut commencer par se féliciter de la présence de Poivre qui a finalement été assez mordant sur certaines questions, même si Chirac, en répondant complètement à coté de la plaque comme à son habitude dès qu’une question le gène, nous a régalés d’un magnifique numéro de langue de bois, domaine dans lequel il excelle. Poivre qui, nous l’apprend Le Canard Enchaîné de cette semaine, a dû batailler ferme pour que Claude Chirac ne lui préfère pas Cauet. Sauvés.

Tout d’abord, appeller cette émission un « débat » est une vaste plaisanterie. Sans réel contradicteur, le Chi a pu raconter qu’il pensait qu’une discussion avec un homme politique partisan du Non n’aurait mené à rien. A vrai dire, ç’aurait même pu mener encore plus de gens à voter Non, on comprend donc qu’il préfère ne pas s’embarasser de ce genre de choses. Chirac a eu beau jeu de répèter à de nombreuses reprises que plusieurs des questions posées n’avaient rien à voir avec le texte pour lequel on votait. Ce fut vrai parfois, mais pas aussi systématique qu’il a cherché à le faire croire, à tel point que le téléspectateur non averti pouvait finir par se demander ce qu’il pouvait bien y avoir dans les 855 pages du TCE, si toutes les questions posées étaient hors-sujet. Par moment j’ai même eu l’impression que Chirac n’avait pas vraiment lu le texte qu’il venait défendre. A l’écouter, c’est le texte miracle, celui qui n’a aucun défaut, qui va tout résoudre, avec lequel il n’y a strictement aucun problème. Et ç’a été son leitmotiv toute la soirée. Vous avez dit pas crédible ? Vous avez raison. En faisant quelques concessions sur des points litigieux du texte, en objectant que des modifications ultérieures restaient envisageables, Chirac aurait beaucoup plus convaincu. Un texte parfait, personne n’est assez optimiste pour y croire. D’ailleurs, lorsqu’on lui a demandé si une récriture en cas de victoire du Non était possible, il a nié en bloc en assènant que se mettre d’accord à 25 pour ce faire serait strictement impossible, donnant autant de grain à moudre à ses adversaires qui martèlent qu’une fois ce texte voté, il n’y aurait aucun moyen de le modifier.

L’une des premières questions portait sur le terme de Constitution lui-même, qui paraîtrait-il fait peur. L’un des principaux arguments des pro-Oui est qu’il s’agit non pas d’une Constitution, mais d’un Traité établissant une constitution. Argument réfuté par l’Article I-1.1 qui dit « Inspirée par la volonté des citoyens et des États d’Europe de bâtir leur avenir commun, la présente Constitution établit l’Union européenne, à laquelle les États membres attribuent des compétences pour atteindre leurs objectifs communs. » Même différent sémantique lorsqu’un participant rétorque à Chirac que la notion de service public est absente du texte, remplacée par des « services d’intérêt économique général ». Détails, annonce le Chef de l’État, pour lui, il s’agit de la même chose et juste d’un obscur vocabulaire de juriste. Ça fait envie.

Parfois étrillé sur le nivellement par le bas que risque d’apporter l’ouverture totale des frontières, il a décidé de prendre pour exemple deux pays, l’Irlande et le Portugal, lesquels ont, selon lui, parfaitement réussi leur intégration dans l’Europe. En effet, l’économie du Portugal par exemple étant essentiellement basée sur l’industrie minière, le textile et l’agriculture, quel modèle prestigieux à l’avenir radieux et assuré. Aucune raison d’avoir peur, vraiment.

Chirac s’est surtout dit « étonné » de voir que les jeunes français étaient aussi « pessimistes » et leur a demandé « d’avoir confiance », « de ne pas avoir peur ». Venant d’un mec qui change d’avis comme de chemise, qui a pour habitude de balancer des promesses et de rarement les tenir (puisqu’après tout, elles n’engagent que ceux qui les croient), l’argument est de poids. C’est un peu facile de cosigner le traité de Nice en se félicitant des avancées qu’il apporte en 2000 pour maintenant le stigmatiser et balancer que tous les problèmes de l’Europe viennent de lui. Heureusement, quand un jeune homme demande pour quelle raison on devrait écouter des hommes politiques mis en cause dans des affaires de corruption ou de détournement d’argent, pourquoi on devrait leur faire confiance quand ils nous appellent à accepter un texte que l’on ne comprend pas, Delarue, très pro, lui coupe la chique et passe à autre chose. Après ce crime de lèse-Chirac, Titejuju fit remarquer qu’on allait prochainement retrouver ce jeune “suicidé d’une balle dans le dos”, et il y a fort à penser que si le réalisateur a évité de montrer le visage du Président à cet instant c’est probablement parce que lui aussi y pensait très fort.

Attention, là il y a du sang. Éloignez les femmes et les enfants: avec une virulence inouïe, une jeune fille eut l’impertinente audace de demander au Président s’il ne trouvait pas “éxagèrées” ces histoires de “délocalisations”, parce que selon elle “la crainte des délocalisations est infondée, car le principe de l’Europe repose sur l’amélioration des niveaux de vie, par le biais des fonds structurels”. Une question réellement difficile et désarçonnante, d’une perfidité extrême comme vous pouvez le constater. Je crois qu’à cet instant j’ai vraiment eu envie de zapper, mais j’aurais raté la réponse de Chirac qui avec aplomb a sorti que tout à fait, bonne petite, elle a entièrement raison, d’ailleurs les délocalisations ça crée des emplois en France.

Passons sur cet étudiant qui, lorsqu’il avoue travailler au noir pour financer ses études, provoque les rires d’une énorme partie de l’assistance. Consternant et révélateur de l’état d’esprit du public présent. Concluons: je pense que cette émission est un échec. Elle incitera peut-être quelques indécis à aller voter, mais je n’en suis même pas persuadé. Elle n’amènera, je pense, aucun partisan du Oui ou du Non à changer d’avis. Elle ne m’a pas appris grand chose sur ce que ce texte va m’apporter, malgré les demandes répétées Chirac a toujours répondu à coté. Bref, deux heures de n’importe quoi et de brassage de vent. Sinon, pas la peine d’espèrer, il a rappellé qu’il ne démissionnerait pas en cas de victoire du Non. Comme l’a dit Jospin, pour les questions intérieures, on aura 2007.

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