In defense of the Orly IT Team

Dans la catégorie: Geekeries — kwyxz le 13/11/15 à 20:19

Un article en anglais, parce que publié initialement sur Facebook, mais je me suis dit que ça ne ferait pas de mal de le reproduire ici.

The story of the Orly Airport glitch is now trending on Facebook, I already addressed it on Twitter yesterday but feel like I could spend a few minutes talking about it as well here. As some of you may know, a glitch in the weather monitoring system grounded planes for a while and it became a big story because, as reported by newspaper Le Canard Enchaîné, the system is running Windows 3.1, an OS that came out in 1992. Hence, news media around the world are now jokingly writing about it. Ha-ha! Windows 3.1! Ha-ha!

I love Le Canard Enchaîné. They possibly are the very last newspaper in France to actively do investigative journalism. They are immensely respected in the french media, and their articles are most often quoted by every other news outlet without any question. The problem is, I’ve come to realize that every time they write about IT they sadly don’t know what they’re talking about. Disclosure: I have not read the original article from Le Canard yet, as it is not available on the Internet. Hopefully I’ll be able to read it when I visit France in a few weeks. But I’ve seen the resulting articles (Le Monde for example, or Vice for an english version)

Yes, having to maintain such an old system is painful and problematic, but the main issue here has absolutely nothing to do with the software. Why would anything that’s been running perfectly fine until now suddenly be a problem because of one glitch? It is the first major issue in the system in TWENTY-THREE YEARS. There’s this old saying in the tech industry, “if it ain’t broke, don’t fix it”. The legitimacy of that quote might be debatable, but that’s not even the point here. Software, unlike hardware, does not age, and does not start underperforming when it’s old.

I’ve heard security questions : isn’t it dangerous to still run an old and unsupported OS? Well if you were to try to browse the Internet with it, yeah, it would. But in the case of Orly, it’s a closed system, that doesn’t communicate with anything it wasn’t designed to. A system that nobody from “the outside” is supposed to have access to either, and that was never broken into in 23 years. Moreover, the more complex an OS, the more security flaws : running a more modern version of Windows would most certainly not help in that retrospect.

So why are they keeping such a system running? Two words: technical debt. When it was designed, that system had to interface with hardware that, at the time, most probably had drivers only for Windows. I’m thinking about this kind of hardware, for example.

We’re talking 1992, when Linux was not even version 1.0, when POSIX (a set of standards for Unix systems) was still at its beginnings. Yeah, OS/2 was possibly considered, but again, drivers? And legacy-speaking, it turns out OS/2 would not have been the wisest choice. So a system was designed, it interfaced with all these gadgets, and was running Windows 3.1. When Windows NT first came out, its lack of compatibility with third-party hardware was a big issue. Then Windows 95 came out, and it’s possibly been evaluated as a replacement, but broke a lot of hardware compatibility too. And the subsequent versions kept breaking things, so they stuck to 3.1 as replacing everything would have had a huge cost and they were probably still recovering from the costs of the 1992 initial setup. Would any of the people currently laughing have preferred the system to run Windows ME? Hey, it’s only 15 years old, that’s better than 23, right?

Of course, as the years go by the problems are more and more complicated to tackle, but they’re mostly hardware. How do you deal with a dead ISA port nowadays? Virtualization is a solution but it can’t help in a lot of cases, especially when you’re in need of such hardware-tight integration. The system itself is probably only compatible with 3.1. Upgrading Windows will most probably mean start over from zero, and not just with the OS and computers, but also with a ton of other equipments that would be completely unable to interact with the system. Replacing maybe not everything, but already way too many things. And of course this is expensive. Guess what would pay for it? Taxes. Who want taxes be used to fix something that ain’t broken? Nobody.

Once again, I would like everyone who’s been laughing to consider this : is anything that’s been running with no major issue for 23 years such a joke? How many things can you think about have been running fine for so long? Consider why so many companies are stuck with Internet Explorer 6 because of business software that will not work with anything else. Why a lot of ticket-vending terminals around the world are still running OS/2. Think about the Paris Metro line 14 that is using computers running 68020 processors (from 1983). Think about nuclear power plants using VAX/VMS (machines designed in the 70s!) in some of their core components. Would you feel safer if they were running Windows 10?

I know I wouldn’t.

Abstention par Internet

Dans la catégorie: Geekeries,Pol fiction — kwyxz le 20/05/14 à 8:52

Pour des milliers d’expatriés se déroulent en ce moment les élections consulaires. Le spam se fait donc intensif dans les emails de tous les malheureux ayant eu l’idée saugrenue de s’inscrire au consulat lors de leur installation à l’étranger. Nous avons même eu droit à une missive signée Jean-François Copé, c’est vous dire la chance. Dans un larmoyant appel intitulé “Voter socialiste c’est soutenir un système en échec, s’abstenir c’est abdiquer” ce brave Jeff nous explique que l’avenir de la France c’est l’Europe, une Europe des problèmes qui doit devenir l’Europe des résultats. C’est touchant non ? Ça me tirerait presque une larme si je ne me souvenais pas que pendant cinq ans Sarkozy et ses copains n’ont strictement jamais rien eu à branler de l’Europe, à part pour dire que c’était sa faute s’ils ne pouvaient pas réformer la France autant qu’ils le veulent et sauver le pays. Salope d’Europe !

Difficile donc de se sentir trop concerné par les élections consulaires surtout que personne ne prend trop le temps d’expliquer à quoi ça sert. Un scrutin qui est donc voué à battre des records d’abstention. Mais c’est un nouvel email reçu ce soir qui m’a poussé à y accorder un peu de temps. Le titre du message est une merveille à lui tout seul :

Elections à Los Angeles: LA HONTE


Franchement ça claque, moi un message pareil je suis obligé de l’ouvrir.

Circonscription consulaire de Los Angeles : 1 votant pour 30 inscrits !

Le vote par Internet se termine cette nuit à 3 heures du matin. Pour le moment, la circonscription de Los Angeles est bonne dernière dans le continent Nord-Américain (et, peut-être, dans le monde) avec un taux de participation qui n’est que de 3.1%… Si vous n’avez pas encore voté, il vous reste encore quelques petites heures. Sinon, vous devrez venir voter à l’urne samedi pour éviter de venir grossir la masse des abstentionnistes résignés.

J’aime bien le ton employé, cette petite tentative de faire peur ou bien de faire culpabiliser, du coup je ne me pose pas trop de questions quant à l’orientation politique des auteurs.

Les analystes pensent qu’une participation aussi faible va bénéficier à l’appareil électoral socialiste qui joue un « profil bas » à outrance, pour éviter d’assumer les décisions hostiles du Gouvernement vis-à-vis des Français établis hors de France. A Los Angeles. La liste socialiste ne fait même pas campagne et s’affiche « sans étiquette » en comptant, une fois de plus, sur la loyauté aveugle d’électeurs trahis. Pauvre France.

Oui bon, fin du suspense, ils sont de droite.

Alors je me suis dit tiens rien que pour les faire chier je vais me connecter au site et voter à gauche. Lorsque l’on se connecte au site du scrutin nommé Voter à l’étranger un test de compatibilité se lance afin de vérifier si l’ordinateur sur lequel on tente de faire son devoir citoyen est apte à nous le permettre. Mon PC passe le test sans trop de problème, une applet Java se lance, je rentre mon identifiant et mon mot de passe. Ça fonctionne, je suis connecté, et j’arrive là :

votezaletranger

Bon. Bin je crois que mon vote sera blanc.

Conkwyxz

Dans la catégorie: Geekeries — kwyxz le 11/10/13 à 20:49

Je pensais être trop vieux pour ces conneries, mais après avoir passé cinq heures dessus la nuit dernière je me dis autant en faire profiter le monde. Voici donc ma conf perso pour Conky qui intéressera peut-être certains Linuxiens / BSDistes des alentours (quoique pour ces derniers, la présence d’un logo Debian dans le design risque de réveiller leurs allergies).

Voilà à quoi ça ressemble (cliquez pour agrandir) :

conkwyxz

C’est un fork de Conky LUA auquel j’ai juste ajouté une fonctionnalité d’affichage du morceau de musique en train de se jouer, soit via MPD soit via Spotify, et en téléchargeant la jaquette de l’album. C’est encore buggé mais ça marche bien 90% du temps (tant qu’il n’y a pas trop de caractères ésotériques dans le nom de votre album en fait, c’est le principal problème à régler). Avec MPD ça affiche même une jolie barre de progression.

Lisez bien le README et normalement y’a pas de souci. Sinon les commentaires sont là pour ça.

Téléchargeable sur GitHub.

Juré à la Nouvelle Star

Dans la catégorie: Geekeries — kwyxz le 3/04/13 à 1:17

C’est un blast from the past assez dingue : j’avais, avec de joyeux acolytes d’ONQ comme le fantastibuleux Trem_r, passé pas mal de temps voici quelques années sur PopMundo, un RPG en ligne permettant d’incarner une star de la musique. Nous avions monté un groupe, enregistré des disques, tourné dans le monde entier ! Et puis finalement la lassitude gagnant, nous avions arrêté de jouer et nos personnages se sont retrouvés au cimetière. Jusqu’à ce matin, et la réception d’un email me proposant de ressusciter mon personnage, Lucien. Lucien a maintenant 58 ans, pas trop la forme, mais après tout un peu de coke devrait le ramener au niveau d’un Jagger ou d’un Richards. Ce qui m’a poussé à me reconnecter, c’est surtout le souvenir qu’à l’époque, pour rire, on avait quand même poussé le roleplay jusqu’à écrire des paroles pour nos chansons. Et voici, pour toi public, notre plus grand tube.

Le matin quand s’allume la radio
Je glande au lit, j’veux pas m’lever
J’suis même pas encore réveillé
Pourtant il faut que j’aille au boulot
J’ai beau travailler ma guitare
Satriani est encore loin
Et bosser plus pour gagner moins
C’est pas ce que j’voulais faire plus tard

J’aimerais être un grand du rock
Du genre qui remplit tous les stades
En attendant j’chante dans un rade
Où les clients m’jettent leurs sous-bocks
J’fais des reprises, Clapton, Dylan
J’essaie d’limiter les dégats
Un jour un mec m’a dit, mon gars
T’es encore plus nul que Lalanne

Moi j’me suis même pas démonté
J’lui ai fait bouffer ses bretelles
J’l’ai balancé dans une poubelle
Sûr qu’il viendra pas m’refaire chier
J’chante en anglais aussi des fois
J’aime bien ça donne un style rocker
Mais connaître les chansons par coeur
C’est dur à cause du pastaga

C’est un métier, d’être un chanteur
Faut pas croire que ça vienne tout seul
Souvent on se ramasse la gueule
Sur le trottoir sur le coup de 5 heures
Mais le jour où j’veux plus rien faire
Où j’pourrai me gaver peinard
J’irai pointer à la Nouvelle Star
Coke putes alcool ça sera pépère

J’mettrai des sales notes aux marmots
J’leur donnerai des conseils bidons
Ils passeront un peu pour des cons
De prendre des leçons d’un poivrot
Tout ça parce qu’un jour par bonheur
Alors que j’m’étais mis minable
Je m’serais retrouvé à la table
D’un mec connu, un producteur

Il m’dirait mon gars, t’inquiète pas
J’vais faire de toi une sommité
T’auras même plus besoin d’chanter
Tu seras célèbre comme Dalida
On verra ta trombine partout
Dans les magazines, les journaux
Et vu qu’tu chantes presque pas faux
Tu vas me rapporter des sous

Mais faut être un peu réaliste
Je ne suis qu’un chanteur raté
Le mec finira par me lacher
On me dira de quitter la piste
Alors j’irai à la télé
Comme tous ces mauvais artistes
Et là ça ne sera pas triste
A la Nouvelle Star, j’serai juré

Encule ton ONQJuré à la Nouvelle Star
Paroles et Musique – Lucien Honorin

Imasque

Dans la catégorie: Geekeries — kwyxz le 25/07/12 à 19:03

Ce post a éte mis à jour le 31 juillet 2018. Pour lire directement la mise à jour cliquez ici.

Présenté pour la première fois au public en 1970, l’IMAX est un format de pellicule de 70mm plus grand que ses prédécesseurs. Chaque image fait 69,6 mm x 48,5 mm, ce qui n’est évidemment pas sans inconvénients d’un simple point de vue pratique : un film d’une heure trente nécessitant ainsi plus de 22km de pellicule. Il suffit de voir un projecteur IMAX et ses imposants plateaux pour comprendre qu’un tel équipement est coûteux pour l’exploitant, en plus d’être fragile. Afin de proposer une image d’une stabilité inégalée, le défilement se fait à l’horizontale ce qui permet de n’induire aucun décalage de hauteur. Bien évidemment avec une telle taille de pellicule, l’image est d’une netteté exceptionnelle et peut ainsi être projetée sur des écrans surdimensionnés de 22m × 16m au moins (c’est le format standard d’un écran IMAX, mais certains sont plus grands).

Le site LFExaminer recense les cinémas proposant l’expérience IMAX, et permet ainsi de lister les cinémas dans lesquels il est actuellement possible de regarder The Dark Knight Rises en IMAX.

Là, si vous n’avez pas suivi ce qui a été expliqué sur Twitter, vous allez tiquer : non, il n’y a aucun cinéma français dans cette liste. En effet aucun cinéma français ne dispose d’un projecteur IMAX 15/70 et ce depuis 2010, date de remplacement du seul du secteur (celui de Disney Village). Les seuls vrais projos IMAX 15/70 de France sont au Futuroscope, à la Géode, et à la Cité de l’Espace, qui ne diffusent tous que des documentaires. Pourtant de nombreux cinémas proposent des séances IMAX ! Comment est-ce possible ?

Tout simplement parce qu’en raison des coûts monumentaux impliqués par l’usage de ces projecteurs, la société IMAX a développé depuis 2008 une techno nommée “Digital IMAX”. Plutôt que d’utiliser des kilomètres de bobine, le film est proposé au format numérique (le standard actuel) et désormais projeté par deux projos Christie 2K tout ce qu’il y a de plus classiques. Ce sont par exemple ces projos qui ont remplacé le projecteur 15/70 du Disney Village. Le principal inconvénient est que ce “rebranding” d’IMAX n’impose plus la taille d’écran originelle : de nombreux cinémas ne disposent ainsi que d’un écran aux dimensions plus modestes, comme le Carré de Soie à Lyon par exemple (17,90m × 9,88m) – on trouvera les dimensions de ces écrans par exemple sur Wikipedia. Un autre désagrément est une résolution bien moindre à celle d’un film en réel IMAX, estimée théoriquement à 12,000 × 8,700 pixels ou 6,120 × 4,500 pixels discernables (27 megapixels), contre 2048 × 1080 pour un projo 2K classique. L’utilisation de deux projos 2K ne permet pas d’atteindre la même qualité d’image qu’un projecteur numérique 4K. Pour donner une idée, c’est un peu comme regarder un DVD sur un écran HD.

Depuis son introduction, le “Digital IMAX” fait hurler les puristes (voir par exemple la réaction du célèbre critique Roger Ebert) qui considèrent qu’il s’agit d’une désinformation du spectateur, lequel, et les réactions à mes twitts l’ont montré, n’a la plupart du temps aucune idée qu’on lui promet de l’IMAX mais lui sert du “Digital IMAX”, aussi appelé “LIEMAX” outre-Atlantique. Une carte Google Maps faisant le point IMAX/LIEMAX est même disponible. Personnellement, j’estime que la faute incombe plus à la société IMAX jouant sur la confusion qu’aux exploitants, mais après c’est à vous de voir.

À l’heure actuelle, les cinémas IMAX de l’hexagone ne sont équipés que de projecteurs 2K, ce qui pourrait évoluer à l’avenir puisqu’IMAX veut faire évoluer sa norme “Digital IMAX” vers le 4K ce qui améliorera déjà bien la résolution de l’image, sans toutefois égaler la qualité d’une image 70mm.

Pour le cinéphile français, tout est donc une question de choix :

  • aller voir le film au ciné du coin et ne même pas se poser la question (la plupart des gens feront ça, et c’est très bien, après tout au moins ils ne se prendront pas la tête)
  • aller voir un film en Digital IMAX afin de profiter (presque) des impressionnantes scènes tournées au format IMAX et donc respecter les choix de cadrage du réalisateur, mais payer un supplément (à priori de 4€) pour une résolution plus faible que le 70mm donc une image pas aussi nette, et une taille d’écran pas forcément démente en fonction de l’endroit (ce qui n’est pas aberrant, vu qu’il faut bien atténuer le flou). Je précise “presque” parce que le ratio entre 70mm et Digital IMAX est encore différent… histoire de faire chier.
  • lui préférer la version normale projetée en 4K, sans le cadrage des scènes IMAX mais disposer d’une qualité d’image supérieure, d’un écran pas forcément beaucoup plus petit (parfois même plus grand que certains “faux” IMAX) et payer le tarif normal.

Étant donné que les films sont parfois projetés dans plusieurs salles, n’hésitez pas à demander laquelle propose du 4K. À Marne-la-Vallée, pour un tarif normal vous pourrez ainsi voir The Dark Knight Rises dans la salle 1 qui dispose d’un écran presque aussi grand que la salle IMAX, sans supplément de coût.

Bref et pour conclure : non, il n’existe malheureusement (et on peut le regretter) aucun cinéma en France proposant l’IMAX pour la diffusion des films traditionnels. Tous proposent du Digital IMAX. Cela pourra avoir l’air d’un pinaillage de pseudo-expert (je suis en effet très loin d’être un spécialiste), mais je pense qu’un bon spectateur est un spectateur avisé, surtout vu le prix d’une place de cinéma de nos jours. Sur ce, bons films.

Mise à jour du 31 juillet 2018 : six ans après la rédaction initiale de ce post, le format “IMAX Laser” est désormais disponible en France. Qu’est-ce que c’est ? Tout simplement le passage du Digital IMAX au format 4K dont je parlais plus haut. Cette montée en définition offre une image bien plus nette et beaucoup moins sujette au crénelage que le Digital IMAX classique. La nouvelle techno apporte également des améliorations sonores, lumineuses et colorimétriques. Elle s’accompagne toutefois d’un nouveau supplément de coût dont la pertinence est donc au libre arbitre du spectateur. Sachez que ce n’est toujours pas de l’IMAX, lequel est malheureusement voué à disparaître partout dans le monde. Même ici, à Los Angeles, berceau de Hollywood, il est désormais strictement impossible de voir des films en IMAX 70mm – alors qu’en 2012 il restait deux cinémas qui le proposaient. La société IMAX a complètement dilué sa marque et joue sur la confusion, avec succès puisque le public continue de n’avoir strictement aucune idée de ce qu’IMAX signifie vraiment… Personnellement j’ai décidé de boycotter ces séances tant que cette escroquerie durera. Chacun ses combats.

Des listes sur Facebook

Dans la catégorie: Geekeries — kwyxz le 26/09/11 à 19:07

Les listes, c’est la feature que Facebook met en avant ces jours-ci pour faire oublier les cercles de Google+. C’est une feature pourtant présente depuis des années mais que personne, ou presque, n’utilisait (d’où les curieux cris de joie lors de la découverte des cercles). Difficile de dire si Facebook avait réellement besoin de ça pour contrer le réseau social de Google que personne, ou presque, n’utilise (à part pour y reposter la même chose que sur Facebook), mais là n’est pas le sujet de ce post.

Ce qui me pose un réel problème, c’est cette impression que les nouvelles listes, les mécanismes d’abonnement qui y sont liés et la nouvelle politique de publication des contenus (là encore, pompée sur Google+) viennent de foutre en l’air un des rares trucs qui fonctionnaient efficacement en matière de protection de la vie privée sur le site de Mark Zuckerberg.

Depuis des années existait quelque chose s’appellant le “Limited Profile”. On peut encore en trouver trace dans la doc en ligne de Facebook qui n’est pas entièrement à jour. Auparavant, on collait quelqu’un en “Limited profile” et si on le désirait (il suffisait de paramétrer le bouzin) il n’avait pas accès à votre wall, à vos commentaires, à vos “Like”, à vos photos, aux événements auxquels vous vous inscrivez… Quel intérêt dans ce cas de l’ajouter, me direz-vous ? Eh bien il pouvait toujours vous contacter en vous envoyant des messages, mais pas avoir accès à votre wall. C’était une forme de sélection à la publication avant l’heure.

Sans tambours ni trompettes, Facebook vient de remplacer ça par la “Restricted List”. Première connerie, le “Limited Profile” n’est pas immédiatement mergé dans la “Restricted List”, alors que leurs buts sont similaires. Deuxième connerie, la gestion de la vie privée est bien moins fine qu’auparavant, où l’on pouvait choisir de montrer les events, ou les photos, ou les infos de profil, etc. Troisième connerie, et là c’est une déduction personnelle après avoir passé 20 minutes à vérifier de nouveau la totalité de mes publications, la “Restricted List” semble se baser sur les choix de publication des gens chez qui vous commentez, et non sur vos choix pour le commentaire.

Un exemple : je suis A, je poste un commentaire sur une photo de B, et C est dans ma “Restricted list”. Il suffit que B ait laissé la photo visible aux “friends of friends”, et… mon commentaire sera alors visible par C. Essayez vous-même : collez quelqu’un en “Restricted List” puis cliquez sur votre profil et maintenant sur “View as…” (c’est en haut à droite, si vous êtes en français c’est “Aperçu du profil en tant que…”). Entrez son nom et validez : si rien ne s’affiche, vous avez bien de la chance, moi je vois des dizaines de commentaires laissés par mes soins sur des photos / events / walls autres que le mien.

J’ai eu beau Googler, ça n’a eu l’air de choquer personne. Suis-je le seul à avoir tenté de voir un aperçu de mon compte après avoir utilisé la “Restricted List” ? J’y vois là un gros problème et j’espère que Facebook va rapidement le corriger… En attendant, je vais tenter de voir si je ne peux pas me débrouiller avec une liste créée par mes soins, sans passer par la “Restricted List” fournie de base. Sinon ? Eh bien il me restera toujours l’unfriend.

EDIT: depuis quelques jours, des voix s’élèvent pour protester contre le “fil d’actu” disponible sur la droite et mis à jour en quasi-temps réel. Il faut bien se rendre compte que les informations qui y apparaissent sont accessibles depuis longtemps en allant sur le profil d’un contact. La différence, c’est qu’elles sont ici mises en avant. Le plus gros problème à mon sens est que ce “fil d’actu” est soumis aux mêmes conditions que ce que je décris plus haut. Si vous gérez vos options de publication, vous pouvez limiter le nombre d’informations qui vont y apparaître, malheureusement un commentaire sur le wall ou les photos d’un ami risque d’apparaître sur ce fil d’actu en fonction de ses choix de publication.

Je me fais une ligne

Dans la catégorie: Geekeries,Humeur — kwyxz le 17/06/11 à 9:13

Il y a 3 mois, plus précisément le 8 mars 2011, je branchais pour la première fois ma Freebox v6 fraîchement déballée. Elle bloqua à l’étape 2. Je venais de perdre mon accès Internet.

Après 12 semaines et des appels répétés à la hotline (surtaxés, bien évidemment, puisque j’appelle depuis mon téléphone GSM) et l’assurance par Free qu’ils ont fait plusieurs demandes auprès de “l’opérateur historique”, un technicien France Télécom est enfin venu mardi 7 juin réparer ma ligne “déconstruite” par leurs soins, vraisemblablement parce qu’un voisin s’en est fait ouvrir une et qu’ils n’ont pas trouvé mieux que de lui donner la mienne. Je n’avais pas de tonalité ni d’Internet, il me dit que c’est parce que Free devait me dégrouper de nouveau.

Le 8 juin j’arrive à joindre le support Free pour refaire une demande de dégroupage. On m’explique que l’opération va prendre au max dix jours.

Mardi dernier, soit le 14 juin, ma Freebox v6 atteignait péniblement l’étape 8 pour rester bloquée sur “Mise à jour heure / date”. Je n’avais ni transit IP, ni téléphone, mais j’arrivais à faire des résolutions DNS.

24 heures plus tard, retour en arrière : dès l’étape 4, crash avec un message “Erreur 10”, je n’ai plus rien. Hier soir, et ce matin vendredi 17 juin, je suis de nouveau bloqué à l’étape 2. Comme il y a trois mois. Bien évidemment, pendant ce temps, je paye toujours non seulement Free, mais également le Xbox Live et Spotify.

À ce stade, j’avoue que je commence passablement à désespérer.

Edit: confirmation par ma voisine de palier que sa ligne Orange a été ouverte début mars. Je me suis donc bien fait slammer par France Télécom. MERCI, VRAIMENT.

Out of cyberspace

Dans la catégorie: Geekeries,Humeur — kwyxz le 13/05/11 à 3:02

Ce soir je discutais avec un ami qui me disait à quel point il était parfois effrayant de voir le nombre de choses que l’on peut trouver sur Internet rien qu’en recherchant le nom+prénom ou bien l’adresse email d’une personne.

Je lui ai répondu que personnellement, c’est l’inverse qui m’intrigue encore plus.

Les gens qui parviennent à ne donner aucun signe de leur existence sur la toile m’impressionnent, me fascinent. Je ne suis pas spécialement dans un trip de complet coming out, prêt à balancer le moindre élément de ma vie privée en pâture ni à partager l’intégralité de mes pensées avec le tout-venant. Il est assez certain que j’en donne cette impression, je blogue depuis bientôt neuf ans, j’ai fréquenté et fréquente toujours une ribambelle de réseaux sociaux, pourtant le moindre tweet public, le moindre statut sur Facebook est la plupart du temps mûrement réfléchi, afin de ne pas trop en dire. De ne pas franchir cette limite ténue entre confidence, partage et exhibition. J’espère ne pas trop mal y parvenir, même si je sais qu’il m’arrive fréquemment d’échouer.

Pourtant si l’on cherche rapidement ne serait-ce que mon pseudonyme sur Google on trouve environ 99% de résultats justes, ce qui avec une graphie pareille n’a rien de trop étonnant. Le pourcentage restant est un double maléfique, un second kwyxz auteur de poèmes que je qualifierai pudiquement de “perfectibles” (promis juré, j’ai écrit des trucs pires, mais ces poèmes ne sont pas de moi). On tombe sur des choses que j’ai écrites voici plus de dix ans, certaines dont je ne suis plus forcément fier, d’autres que je suis content d’avoir su exprimer à l’époque. J’ai la chance d’avoir un patronyme assez commun. Lorsqu’on cherche mon vrai nom, je suis beaucoup plus difficile à retrouver, grace à une véritable jungle d’homonymes, certains travaillant dans le même secteur que moi, ce qui rend la tâche encore plus ardue.

Mais nombre de mes amis d’école, collège, lycée, prépa, fac, avaient des patronymes relativement peu communs. Lorsque je tape leur nom dans Google, il arrive parfois que celui-ci ne me renvoie aucune occurence. Ils sont introuvables sur Facebook, sur Linkedin, sur Viadeo, sur Copains d’Avant… Ils n’existent virtuellement pas, ce sont des exilés du cyberespace. À l’ère du 2.0, cela représente à mes yeux un exploit, et je suis sincèrement admiratif. Se sont-ils donnés du mal pour y parvenir, ou au contraire n’ont-ils rien fait ? Ont-ils seulement conscience d’être remarquables ? Je veux dire, certains d’entre eux ont fait des études d’informatique, et au bout de plusieurs années, après avoir été diplomés, ils parviennent à ne pas laisser la moindre trace d’eux nulle part sur le réseau ?

Parfois une explication très simple, mais passablement déprimante s’impose à moi. Je fais de mon mieux pour la réprimer parce qu’elle s’accompagne systématiquement d’une petite période de chute de moral. Il est pourtant statistiquement quasi inévitable que parmi ces gens que j’ai cotoyés certains soient décédés. Combien d’amis de cour de récré, de camarades de classe, de partenaires de travaux pratiques, d’équipiers en sports collectifs, ont passé l’arme à gauche ? Leur disparition de l’Internet est elle le tragique signe d’une disparition tout court ?

Parmi les gens que parfois je recherche, ces introuvables paraissent tellement nombreux que j’aimerais ne pas y penser.

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