Grand morrichon

Dans la catégorie: J'aime lire — kwyxz le 16/01/13 à 9:37

Il m’aura fallu un peu de temps mais je pense avoir mis le doigt sur ce qui me dérange dans l’écriture de Grant Morrison. Après avoir lu quantité de chapitres de son run sur Batman, je me suis récemment collé sur ses New X-Men, lesquels datent de 2001.

Après avoir lu quantité de comics Marvel durant mon enfance et mon adolescence, j’ai plus ou moins laissé tomber pendant des années à partir de 1996 environ, trop occupé par la découverte des mangas. Et puis, progressivement, je me suis avant tout repenché sur les graphic novels avant de replonger dans mon amour de toujours, Batman. Grant Morrison était alors aux manettes de la série principale – c’est désormais Scott Snyder qui s’y colle tandis que Morrison termine son Batman Inc, miraculé du reboot général des New 52. Et alors que je découvrais avec plaisir les aventures les plus récentes du chevalier noir, quelque chose me troublait. Me perturbait. J’avais souvent l’impression de passer à côté de l’histoire. Ou tout du moins de détails de l’histoire qui lui donneraient un vrai caractère épique.

C’est ici que je vais spoiler assez grassement Batman – de Final Crisis à aujourd’hui et les New X-Men.

Je n’ai pas aimé Final Crisis. Essentiellement parce qu’hormis Batman et les personnages de son univers (Nightwing, Catwoman…), je n’ai absolument aucune affection pour les autres personnages de DC. Allez, Green Arrow à la limite. Mais je n’aime pas Superman. Encore moins Green Lantern. Ne parlons même pas de Flash. La Justice League ne m’inspire qu’un vague sentiment de pitié. C’est très personnel, mais c’est comme ça. Je n’aime pas plus le Captain America originel ou Thor chez Marvel, par exemple. J’ai toujours eu un problème avec les héros trop lisses, trop parfaits – ma réconciliation avec Cap depuis Civil War en est un bon exemple. J’aime les héros torturés, les anti-héros, les héros fragiles. Quand j’étais gamin, j’adorais Longshot : un extra-terrestre humanoïde qui débarque un peu par hasard chez les X-Men, à qui il arrive toujours des galères incroyables, et qui s’en sort miraculeusement parce que son seul et unique pouvoir c’est d’avoir du bol façon Gontran Bonheur. Sauf qu’il s’en prend toujours plein la gueule.

Dans Final Crisis, Batman meurt. Ou plus précisément, Bruce Wayne. Il est la victime de Darkseid, un méchant très important de l’univers DC, et toute l’histoire tourne autour de l’arrivée de ce méchant sur terre dans le corps d’un humain. S’ensuit une histoire d’armée de super vilains, d’un petit groupe de conspirateurs, de Superman qui visite des dimensions parallèles pour recruter une armée de Supermen. Il s’agit bien entendu d’un crossover ayant eu une importance assez considérable dans l’univers DC mais un volume relié est sorti traitant de l’événement principal et, à la toute fin, en trois pages, Batman meurt alors qu’on ne l’a quasiment pas vu de tout le volume relié. J’ai tiqué d’autant plus que tout le délire à base d’univers parallèles c’était pas trop ma came et puis je me suis dit que je ne connaissais pas assez bien toute la trame, tout le background, que c’est pour ça que je n’avais rien piné, je ne suis pas allé chercher plus loin.

Dans The Return of Bruce Wayne, on apprend que Bruce Wayne n’est en fait pas mort, surprise sur prise. Il voyage à travers les époques parce que Darkseid a besoin de l’énergie créée par ses déplacements, appellée “énergie Omega”, dont les conséquences seraient désastreuses si Wayne revient dans le présent. Pourquoi ? On ne sait pas trop. C’est un peu fumeux. C’est pas bien expliqué. À ce stade j’ai commencé à me demander si le problème venait vraiment de moi ou de Morrison qui a trop de trucs à raconter et pas assez de pages pour le faire.

Batman Incorporated fut le coup de grâce. Tout le volume relié se laisse lire avec plaisir, quand soudain, lors de l’ultime chapitre, les événements s’emballent et l’action devient absolument imbitable. Personnages qui semblent se téléporter, comportements aberrants, c’est le festival de l’ellipse et à ce niveau d’incompréhension, on finit juste par rendre les armes. On se dit qu’on est trop con pour comprendre et que si le mec est autant loué à droite et à gauche, c’est que le problème ne vient pas de lui. C’est d’autant plus dommage que j’adore certains autres de ses bouquins, son Batman & Robin avec le tandem Dick Grayson / Damian Wayne est formidable, j’aime beaucoup Batman R.I.P. et s’il n’y avait ce final nawakesque, le voyage de Bruce Wayne à travers les époques m’avait vraiment plu.

Et puis grace à Kamui je découvris (avec grand retard) New X-Men. La série qui m’a fait comprendre que le problème ne venait, finalement, peut-être pas de moi. C’est d’autant plus triste que j’adore les dessins de Franck Quitely (déjà).

Cette série est présentée comme un nouveau départ pour les X-Men. Une équipe réduite (Jean Grey, Cyclops, Wolverine, Beast et le Professor X), un pitch semblant simple : Xavier a mis au point Cerebra, une évolution de son système de détection des nouveaux mutants. Il envoie Wolverine et Cyclops récupérer ceux-ci, mais les X-Men tombent à leur grande surprise sur des Sentinelles. Celles-ci sont manipulées par Cassandra Nova, un nouveau super-vilain qui va envoyer ses Sentinelles nouvelle formule sur Genosha, le havre de paix où pouvait enfin vivre tranquillement la population mutante. En trois pages, Genosha est détruite et seize millions de mutants sont tués. Seize. Millions. En. Trois. Misérables. Pages.

Alors c’est peut-être moi. Mais j’ai du mal avec cette narration. Un événement pareil mérite mieux que trois pages ridicules qui ne permettent jamais de prendre conscience de la gravité de l’événement. J’ai l’impression de regarder Titanic dans lequel on passerait directement du choc contre l’iceberg à la scène où Jack se laisse couler pour que Rose puisse s’en tirer. Parce que tout ce qu’il s’est passé entre, on s’en fout un peu, c’est du background. J’estime qu’il est nécessaire que l’auteur montre que c’est important. Pas juste qu’il le dise vite fait en laissant au lecteur tout le soin de le comprendre. Quand Akira détruit Neo-Tokyo, Katsuhiro Otomo le montre en grand, en large, en travers, sur plus de trente pages. Dans The Walking Dead, quand un personnage principal meurt, on en montre les répercussions, des chapitres durant. Dans New X-Men ? Seize millions de leurs semblables, certains de leurs alliées, leurs amis, se font massacrer, et tandis qu’ils sont au milieu des débris et des cendres encore fumantes c’est tout juste si les personnages principaux versent une larme. Après tout, ça n’a pris que trois pages. C’est pas comme si c’était grave. Beast parle déjà de son futur rencard avec sa meuf. J’ai l’impression de voir le journal de Pernaut qui parlerait pendant vingt minutes du festival de la saucisse de Trifouillis-dans-Montcuq et puis l’espace de cinq secondes qui annoncerait qu’il y a eu un million de morts suite à une explosion nucléaire, avant de passer à autre chose.

Alors voilà, c’est ça mon problème avec Morrison. Il a des tas de super trucs à raconter. Mais trop souvent, j’ai l’impression qu’il ne sait pas comment le faire.

La vie est trop courte pour lire de mauvais livres

Dans la catégorie: Humeur,J'aime lire — kwyxz le 24/06/09 à 10:04

(Titre de post emprunté à Eric Naulleau)

Je n’en pensais pas grand’chose auparavant, lui dont je connaissais à peine l’existence, si ce n’est que je le soupçonnais vaguement d’être un émule de Marc Lévy, ce qui n’est évidemment pas un compliment: un écrivain spécialiste en histoires romantiques surmédiatisé dont le talent dépasse à peine celui d’un collégien, mais qui donne l’impression à la pétasse moyenne d’être une littéraire vu qu’elle s’est envoyé tous ses romans en quelques semaines (entre deux volumes de Twilight, best seller puritain oeuvre d’une mormonne créationniste, pour situer le niveau).

Et voilà qu’il s’est répandu en publicités dans le métro pour son dernier ouvrage, posant en digne Balladurien les mains dans les poches de son pantalon “sport” pour faire jeune, le petit col de chemise ouvert et le pull noué autour du cou quand il n’est pas, ô suprême audace, simplement posé sur ses épaules. Avoir trente-cinq ans mais en faire soixante-dix, c’est tout un sacerdoce en même temps qu’un plan médias. Et là quelque part alors que je regardais cette pub sans trop y croire, il m’est apparu comme évident que ce type devait vendre, que forcément ses bouquins devaient avoir du succès, le bien culturel n’étant plus qu’un vulgaire produit de consommation de masse que l’on choisit prédigéré afin d’encore plus rapidement le jeter.

Je ne m’étais pas trompé: Guillaume Musso est actuellement le deuxième auteur le plus vendu en France (je vous laisse deviner qui est le premier) et ses livres, traduits dans une trentaine de langues, font tous ou presque l’objet d’adaptations cinématographiques.

Bordel, mais moi quand je vois ça:

Votez Balladur !

Et quand je lis les titres des bouquins:

  • Et après…
  • Sauve-moi
  • Seras-tu là ?
  • Parce que je t’aime
  • Je reviens te chercher
  • Que serais-je sans toi ?

J’ai surtout envie de me barrer en courant. Et qu’on ne vienne pas me dire “tu peux pas savoir si c’est mauvais tant que t’en as pas lu un” on m’a déjà fait le coup pour Da Vinci Code.

Lettre au Canard Enchaîné

Dans la catégorie: J'aime lire,Watching TV — kwyxz le 18/02/08 à 20:27

Cher et délicieux palmipède,

Je suis un fervent lecteur de l’excellente chronique télé de Bernard Thomas « La Boîte aux Images » et l’article de la semaine dernière (“Le Canard” du 13/02) m’a beaucoup déçu.

Bernard y parle en effet de la grève des scénaristes de la WGA, guilde des auteurs hollywoodiens, qui n’a d’ailleurs pas seulement touché les séries américaines mais également le cinéma.

Tout a commencé par quelques petites coquilles: il est en effet question de “Friends” pour laquelle il ne resterait, au grand désespoir de Jennifer Aniston, que deux épisodes, petite pointe d’humour qui tombe malheureusement à plat puisque la série est terminée depuis 2004. Un peu plus loin, Bernard compare la série “Heroes” à “X 3 Men” ce qui, en supposant qu’il voulait parler de “X-Men 3”, tombe là aussi à côté de sa cible puisque ce dernier est le titre d’un long-métrage cinématographique.

Un odieux doute s’est alors insinué dans mon esprit: Bernard serait-il en train de deviser sur un sujet qu’il maîtrise mal, voire ne connaît pas du tout ? Je continuai ma lecture jusqu’à tomber, peu après un passage parlant de “pubs (pouvant) fourguer en plus le Coca-Cola”, sur une pique à Tom Fontana, auteur d'”Oz” pour HBO, auquel on refuse le statut “d’oeuvre”. C’en était trop.

Si le reste de l’article est plein de bon sens (la télé-réalité à en vomir arrangeait bien les affaires des patrons de networks, Murdoch en tête) cette accumulation de généralités abusives et de critiques faciles envers les séries télévisée US me paraît gratuite et mal venue. Que “Heroes” ou autres “Prison Break” soient des produits médiocres, passe encore. Que les grandes chaînes de télévision françaises, TF1 et France 2 en tête, gavent jusqu’à l’écoeurement le veau affalé sur son canapé de rediffusions de séries policières d’une originalité toute relative (“FBI portés disparus”, “Les Experts”, “Cold Case”) et que celles-ci soient en tête des audiences, je comprends que ça énerve. Mais comparer ces séries “alimentaires” à de vraies oeuvres intelligemment écrites, superbement mises en scène et d’une finesse rare comme “Oz”, “Dexter” ou “Carnivàle” c’est réellement faire preuve d’une absolue méconnaissance de son sujet.

Il y a quelques années, David Lynch défrayait la chronique avec une véritable merveille: “Twin Peaks”. C’était pourtant une série dans la droite lignée de celles sur lesquelles Bernard porte un regard dédaigneux sans même donner l’impression d’y avoir jeté un oeil. Ajoutons que les trois séries précitées passent sur des chaînes cablées (HBO et Showtime) donc… sans aucune interruption publicitaire. Même “Lost” qui est un pur produit marketing se révèle d’une finesse d’écriture rare, l’oeuvre de Drew Goddard qui a récemment écrit pour le cinéma le script de l’intéressant OVNI “Cloverfield”.

Je demande donc à Bernard de bien vouloir donner leur chance à certains de ces “produits” télévisuels. Tous les mettre au même niveau serait aussi réducteur qu’assimiler le cinéma français à “Asterix aux Jeux Olympiques”.

Merci d’avoir lu la prose d’un caneton fidèle malgré tout,
Bien à vous,

Benjamin.

Il est de retour

Dans la catégorie: J'aime lire — kwyxz le 27/04/07 à 0:48

Merci, Robert Cash !

Angoulème 2005

Dans la catégorie: J'aime lire — kwyxz le 31/01/05 à 10:33

Le voyage Paris-Poitiers de jeudi soir fut un brin chaotique. En effet, en raison de l’agression d’une contrôleuse sur un TER dans la région de Toulouse, des agents de la SNCF ont pris le parti d’un mouvement social spontané qui a paralysé un paquet de trains pendant plusieurs jours. En ce qui me concerne, le résultat était simple: un seul train à partir de 17:30 pour se rendre à Poitiers, alors qu’il y en a 5 d’habitude. Mon billet indiquant 19:50, et le train au départ étant celui de 18:50, ma station assise n’était pas assurée. Ce qui devait arriver arriva, au moment de l’affichage du numéro de voie ce fut la pagaille, tout le monde se pressant histoire de réussir à monter dans cet unique TGV. C’est debout, coincé contre le compartiment à bagages (et donc le cou plié en deux) que j’ai effectué les 2h20 du voyage, oui, 2h20 au lieu d’1h30 puisqu’en raison de l’affluence le train a circulé à vitesse réduite. Il m’a donc fallu prendre mon mal en patience avant de pouvoir me perdre dans les bras de ma douce et tendre qui, le lendemain, anima un séminaire avec maestria et reçut les félicitations – largement méritées- du public.

Samedi matin, nous sommes à Angoulème, à patienter dans le froid que les portes s’ouvrent. Il caille un brin et un clébard a eu la bonne idée de déposer une monstrueuse bouse au milieu de la file d’attente. Sympa. Une fois entrés, nous nous précipitons chez Delcourt. Objectif: Cha. Nous jetons un oeil au tableau qui indique les auteurs présents pour les dédicaces, Cha est annoncée de 10:00 à 13:00 et de 15:00 à 18:00.
Il est 10:05, elle n’est pas encore là. Nous faisons un tour, le temps de faire quelques emplettes, Titejuju s’offre Helpie en espérant bien une dédicace un peu plus tard, Capucine lui fait un magnifique dessin sur son exemplaire de Corps de rève.
11:30, Cha n’est toujours pas là, nous allons nous ballader sous une autre bulle où nous rencontrons de très sympathiques auteurs québecois des éditions Les 400 Coups. Titejuju craque sur Petits Mensonges de Phlpp Grrd tandis que je me laisse tenter par les deux albums du Naufragé de Memoria que Jean-Paul Eid me dédicacera.
12:15, retour dans l’autre bulle, Cha n’est toujours pas là, mais Baloo me décore joliment une de ses oeuvres. Nous tournons à la recherche de Melaka, elle est chez Glénat non ? Ou chez Casterman ? Ou Dargaud ? Un affreux doute nous ronge. Nous faisons le tour des stands sans succès, il est 13:00 et la faim commence à nous tirailler.
Et c’est alors que nous prenions la route d’un repas bien mérité que Titejuju reconnaît Melaka en pleine rue ! Cette dernière semble un brin surprise, mais nous accompagne jusqu’au stand de L’Association où elle nous dédicacera un exemplaire de son Romain. Je m’offre le fameux Lapinot et les Carottes de Patagonie de Trondheim, dernier Lapinot qui manquait à ma collection, dommage que Lewis ne soit pas dans les parages, mais j’ai déjà une dédicace de lui donc je ne suis pas trop déçu. Par contre, nous commençons a désespèrer de voir Cha arriver.
Nous partons manger et revenons vers 15:00 après un détour par la bulle réservée aux goodies, et l’espace jeunes talents. Cha n’est toujours pas là. Nous patientons une demie-heure, mais lassés d’attendre, un brin fatigués (la foule est usante) et désireux de rentrer avant la nuit, nous abandonnons et nous dirigeons vers la voiture, non sans déplorer la déception qui nous étreint. Je ne sais pas pour quelle raison Cha était absente, mais si c’est bel et bien parce qu’elle a « trop fait la fête » comme il nous l’a été dit, on ne peut que déplorer un tel manque de professionnalisme pour un festival comme celui d’Angoulème… surtout vis à vis de personnes admiratrices de son travail et venues la voir en particulier. Dommage.
Au final ce festival restera néammoins comme un bon souvenir, en partie grace à la bonne humeur des auteurs québecois avec qui nous avons échangé quelques rires. Par contre, je ne sais pas si j’y retournerai fréquemment: la course à la dédicace est un sport qui finalement n’est pas si excitant à mon goût.

L’abeille ? Non, l’autre.

Dans la catégorie: Geekeries,Humeur,J'aime lire,Watching TV — kwyxz le 16/12/04 à 16:45

Les gens avec qui je discute blogs parfois savent déjà (oui, je discute blogs avec des gens parfois, mais j’ai une vie sinon, vous inquiètez pas pour ça, et puis d’abord occupez-vous de vos affaires), ces gens donc savent déjà que je ne suis pas particulièrement fan de Anne Dutilleul. Euh, de Maïa Mazaurette, pardon. Pas qu’elle m’ait fait quelque chose en particulier ou que je lui en veuille sur un quelconque sujet, non c’est juste que ce qu’elle écrit ne m’a jamais particulièrement enthousiasmé, son blog je le survole parfois et je n’accroche pas, j’ai feuilleté son premier bouquin sans grande conviction, moui, bon, c’est pas mal, mais non, j’accroche pas, tant pis. Je ne me suis donc pas jeté sur Le pire est avenir quand il est sorti, je le lirai peut-être un jour, peut-être pas, je n’ai rien à dire sur ce bouquin. Contrairement à d’autres, qu’apparemment ça ne gène pas trop. Pas que je ne parle pas du bouquin, non, mais d’en parler sans l’avoir lu.

Édifiant. Ce ne sera pas la première fois que j’assisterai à un lynchage à la télé, mais venant de Bern je suis surpris. Un seul mot pour la demoiselle: courage. Et comme dirait l’autre, « Vous regardez trop la télévision, bonsoir. »

Da Vinci Con

Dans la catégorie: J'aime lire — kwyxz le 27/09/04 à 9:54

Après avoir fini le désormais célèbre Da Vinci Code de Dan Brown, je savais déjà une chose: je n’avais pas aimé ce livre. Le style utilisé m’en a vraiment rendu la lecture pénible: des chapitres de parfois deux pages seulement, un rythme haché, et une tentative de cliffhanger à chaque fin de chapitre soit environ 70 cliffhangers jusqu’au terme de l’oeuvre. Au bout d’un moment, c’est l’overdose. L’impression de lire un script de cinéma tellement la narration est pauvre. Les dialogues un tant soit peu structurés sont majoritairement composés de pseudo-cours magistraux, ce qui pourrait à la rigueur passer si seulement…

Si seulement ils n’étaient pas aussi truffés d’erreurs. Au début du livre, un avertissement prévient que « toutes les descriptions de monuments, d’oeuvres d’art, de documents et de rituels secrets sont avérées ». Voici donc notre lecteur convaincu que les cours qu’on lui assène sont autant de vérités historiques, sauf que manque de chance, il n’en est rien. Premier point qui permet de se rendre compte du manque de sérieux de l’auteur: le titre lui-même. Tout au long de son roman, Brown parle de Da Vinci, le célèbre peintre, inventeur génial, soi-disant membre d’une confrérie secrète… se rend-il compte de l’absurdité de cette dénomination ? Le nom de ce personnage était Leonardo. Dire Da Vinci pour parler de lui, c’est comme dire D’Arc pour parler de Jeanne ou De Nazareth pour parler de Jesus. Se planter sur le nom du personnage qui est l’origine même de l’intrigue, c’est déjà très fort.

Le Canard Enchaîné du 22/09 propose quelques-unes des contre-vérités, voire des mensonges éhontés trouvables dans Da Vinci Code : les deux étages imaginaires de Saint-Sulpice, le “Pont des Saints-Pères” introuvable dans Paris. Dix minutes de Google en donneront de nombreux autres exemples, notamment ce site que je vous invite à lire intégralement…

Si l’on ajoute à celà que le traducteur français lui-même s’est permis, et sans en informer le lecteur, de corriger quelques unes de ces erreurs tellement elles étaient grossières (les « polished stones » du Sacré-Coeur, il fallait oser) on se rend compte que l’on vient d’être victime d’une vaste imposture, et du plus beau coup marketing littéraire de ces dernières années: tous les jours, je croise au mois 3 ou 4 personnes avec ce bouquin sous le bras. La désinformation continue d’ailleurs avec Dan Brown qui s’en félicite même puisque si son livre contient des erreurs, il a selon lui au moins le mérite de lancer le débat. Y-avait-t’il réellement un débat à lancer sur le sujet ? Rien n’est moins sûr. Business is business.

Disparition

Dans la catégorie: J'aime lire,Misc — kwyxz le 22/09/04 à 9:13

Après un rapide inventaire de mes biens en vue du déménagement qui s’approche, j’ai constaté la disparition de mon recueil de Domu, l’édition en un volume des Humanos de ce chef-d’oeuvre d’Otomo Katsuhiro.

Étant donné que je n’ai pas le moindre souvenir de la personne à qui je l’ai prèté, si celle-ci lit ce message, je lui saurai gré de se manifester. Merci d’avance :|

Note pour plus tard: quand vous prêtez un manga à un de vos potes japonais, vérifiez qu’il vous l’a bien rendu avant de repartir dans son pays.

Next Page »