Immigré, poil au nez

Dans la catégorie: It's a mad world — kwyxz le 22/08/12 à 6:47

À part les gros rednecks utilisant des fusils à pompe en guise de canne à pêche, la plupart des habitants des USA savent mettre à l’aise le nouveau venu. La culture de l’accueil n’est pas une légende et les américains sont vraiment sympas alors qu’ils ne vous connaissent que depuis quelques minutes. Paradoxalement, pénétrer sur le “homeland” est, pour un étranger, toujours un petit moment de bonheur.

Simple touriste, l’accès aux States passera d’abord par un remplissage en bonne et due forme de l’ESTA, le formulaire en ligne qui désormais remplace l’historique questionnaire ridicule distribué historiquement dans les avions, celui qui demandait en toute sincérité si vous êtiez un criminel de guerre nazi pédophile ayant l’intention de vendre de la drogue aux États-Unis – et pas question de répondre “oui” pour rigoler, les services de l’immigration US ne déconnaient pas avec ça, même avant le 11 septembre même si ça ne s’est pas arrangé depuis, et pour cause. Ces questions sont toujours présentes, sous forme un peu moins brutale, dans l’ESTA.

Une fois dans l’avion, vous pensez en avoir fini avec la paperasse ? Perdu, il va falloir pendant le vol se palucher un formulaire réservé aux douanes indiquant si vous importez des agents infectieux genre le virus Ebola, des denrées périssables (horreur ! malheur ! un frenchy qui ramènerait du fromage, vous imaginez le scandale ?) et autres joyeusetés.

Arrivé sur le territoire américain, un agent de l’immigration aussi sympathique qu’une porte de prison relèvera vos empreintes et prendra une nouvelle image de votre tronche, non sans avoir retourné dans tous les sens votre passeport et joué au jeu des sept différences avec la photo qui est dessus. L’attente peut parfois prendre jusqu’à deux heures quand il y a du monde, toujours sympa quand on vient de se manger une douzaine d’heures d’avion. Le cadeau bonus : si vous avez un homonyme qui est connu dans le milieu, genre un traficant mexicain, alors là pas de bol mais vous allez avoir droit à un interrogatoire personnalisé à chaque entrée sur le territoire US. Au moins jusqu’à ce que le vrai gus se fasse arrêter, enfin on l’espère (surtout mon collègue à qui la blague est arrivée en avril dernier). Une fois les questions d’usage expédiées (« tu viens faire quoi dans mon pays, étranger ? ») vous avez le droit de récupérer votre valise et là…

Ah bin non c’est pas fini. Vous vous souvenez le formulaire des douanes ? Il va vous falloir le tendre à un nouveau fonctionnaire qui va y jeter un coup d’œil rapide, et là c’est la roulette. S’il est dans un mauvais jour, qu’il n’aime pas votre bobine ou que ça fait longtemps qu’il a pécho personne, vous êtes bon pour une nouvelle fouille de votre valise. C’est purement à la tête du client, et c’est encore un peu d’attente avant d’enfin sortir de l’aéroport.

Vous vous imaginez que c’est plus facile pour les expatriés détenteurs d’un VISA ? Que nenni. Bon déjà je vous épargne le véritable parcours du combattant qu’est l’obtention du VISA pour peu que l’entreprise qui vous sponsorise fasse ça un peu à l’arrache. Mais ça au moins ça va, c’est pas encore trop mal expliqué sur le site de l’ambassade. Le VISA permet de se passer d’un ESTA, ce qui est toujours du temps de gagné avant le vol.

Par contre, une fois dans le zinc il sera nécessaire de remplir un nouveau formulaire, le célèbre « I-94 » en refilant toujours les mêmes infos que vous avez déjà données des trilliards de fois en remplissant la paperasse pour le VISA : nom, prénom, numéro de passeport… seule petite nouveauté, l’adresse aux USA (il faut bien qu’on puisse vous pister). Une fois arrivé devant les sympathiques agents de l’immigration US, il faudra tendre le I-94 et celui-ci sera découpé en plusieurs morceaux : un pour l’arrivée, un pour le départ, ce dernier sera agrafé sur le passeport en face du VISA avec une date limite au-delà de laquelle vous n’avez en théorie plus le droit d’être sur le territoire américain (logiquement, la date d’expiration de votre VISA). Ce coupon devra être rendu lors du départ hors du territoire américain.

Passons maintenant au gag qui m’est arrivé il y a quinze jours. N’étant pas sûr de savoir à qui je devais rendre le fameux I-94, je me dirige vers le comptoir de ma compagnie aérienne (Air Canada, je faisais Los Angeles – Paris avec un changement à Toronto) et pose bêtement la question. La première de mes interlocutrices me dit que je n’ai pas à m’en soucier. Curieusement, je m’en soucie quand même un peu et je vais voir une deuxième personne, qui m’avoue tout de go n’en avoir pas la moindre idée. Je vais alors en voir une troisième (toujours employée d’Air Canada) qui me dit que puisque je ne pars que quinze jours, c’est pas grave on s’en fout. Je lui rappelle bien que je vais à Paris ensuite parce que j’ai cru lire qu’il y avait des accords USA – Canada pour les séjours de moins de trente jours, donc je flaire le lièvre, je veux être sûr qu’il n’y a bien pas de confusion, elle me dit un peu agacée que non c’est bon ça change rien. Ah bon. J’ai quand même de sérieux doutes, donc une fois à Toronto et alors que l’on passe la douane je demande carrément à l’officier de l’immigration canadienne ce que je dois faire du I-94. Celui-ci me regarde comme si j’étais le dernier des débiles et me demande ce que je veux qu’il en fasse. Je lui réponds que je ne sais pas, que c’est pas clair, que je veux juste savoir s’il n’est pas nécessaire que ce coupon soit enlevé. Il me demande si je veux qu’il l’enlève, toujours en me prenant pour un con. Je laisse tomber. Lors de l’embarquement je présente mon I-94 de façon bien apparente au comptoir, le personnel d’Air Canada s’en fout et me laisse embarquer pour Paris avec mon coupon encore dans le passeport.

Évidemment au retour à Los Angeles quinze jours plus tard ça ne loupe pas, et je me fais gentiment tancer par l’officier de l’immigration US qui bondit en voyant que j’ai encore mon coupon. Je lui explique patiemment (sous des regards noirs) que j’ai essayé de le faire retirer non pas par une, ni par deux, mais par plus de quatre personnes et qu’aucune n’en avait rien eu à secouer. Il m’explique donc à moitié que c’est bien à la compagnie aérienne de récupérer le coupon et qu’il faudra que je les y oblige la prochaine fois, c’est pas du tout merdique comme système. Heureusement que, prévoyant, j’ai rempli un nouveau I-94 dans l’avion ce qui calme un peu mon interlocuteur qui m’explique quand même que pour un truc pareil je risque, oh, trois fois rien, une amende, une interdiction du territoire et même l’annulation de mon VISA. Ambiance.

Du coup, je vais devoir me farcir les formalités pour renvoyer l’ancien coupon en prenant bien le temps d’expliquer que c’est pas par mauvaise volonté que je l’ai toujours… et ça, ça fait toujours plaisir. Bref, BLAME AIR CANADA !

Le parachutage d’un épouvantail

Dans la catégorie: It's a mad world,Pol fiction — kwyxz le 25/05/12 à 20:27

Le spam légal à destination des expatriés continue, avec déjà plus d’une centaine de messages non sollicités émanant des différents partis.

Ayant quelque peu la flemme de tenter de me désinscrire de chaque liste une par une, je me contente de les archiver dans un répertoire et, parfois, les lire. Je ne rate notamment aucune des missives de Frédéric LEFEBVRE, incontestablement l’un des plus grands humoristes de notre époque. Parachuté candidat de la circonscription d’Amérique du Nord en lieu et place de Christine LAGARDE envoyée au FMI, c’est peu de dire que Frédo ne fait pas l’unanimité: à droite, pas moins de trois candidats dissidents se sont fait connaître:

  • Gérard MICHON, dont la bio dit qu’il est Polytechnicien et Ph.D. habitant en Amérique du Nord depuis 1980, représente depuis 1994 les citoyens Français de l’Ouest Américain à l’Assemblée des Français de l’étranger
  • Antoine TREUILLE, homme d’affaires français, vivant depuis plus de 30 ans aux États-Unis, actuellement Président de la French-American Foundation, se disant “ni Polytechnicien ni tacticien” (et paf)
  • Julien BALKANY, demi-frêre de l’autre, qui non-content d’expliquer qu’il n’a pas grand chose à voir avec Patrick (bien joué Juju), a fondé sa boîte après avoir terminé ses études à Berkeley (il a mon âge)

À ces trois-là on peut ajouter deux candidats de “centre-droit”, Carole GRANADE (elle est MODEM) et Émile SERVAN-SCHREIBER, fils de Jean-Jacques, dont le slogan “Votez utile, votez Émile” aura au moins montré un solide sens de l’humour. Ça a une autre gueule que “LA FRANCE FORTE” ça hein !

L’infortuné Frédo se retrouve donc face à une compétition acharnée, et s’il martèle à longueur de spam qu’il est le “seul candidat disposant de l’investiture officielle de l’UMP” et qu’il a même appellé à la rescousse Jean-François COPÉ, c’est tout simplement parce que sa légitimité est lourdement remise en question. N’ayant jamais vécu en Amérique du Nord, parachuté depuis Paris, il s’est payé le luxe d’être absent lors du débat organisé sur la législative entre les principaux candidats, ce qui n’a pas échappé aux autres qui l’ont gentiment poignardé, ainsi Julien BALKANY parlant de “fuite”. Ce n’est pas une première pour Julien BALKANY puisque celui-ci assène régulièrement des tartes à Frédo dans ses emails de campagne, citons notamment “Comme vous, nous savons qu’on ne s’improvise pas Français d’Amérique du Nord, pas plus qu’on ne le devient par décret ou par investiture, mais au contraire en faisant un choix courageux, de long terme, souvent au prix de lourds sacrifices personnels et familiaux”. Fait amusant, jusqu’ici la plupart des mandales visaient le candidat UMP, la circonscription d’Amérique du Nord étant plus ou moins entendue comme acquise à la droite.

Mais ça, c’était avant ÇA.

Il semble que l’épouvantail LEFEBVRE fonctionne parfaitement. Les candidats de droite s’attaquent donc désormais un tout petit peu à la candidate PS, mais n’oublient jamais au passage de distribuer une ou deux taloches à Frédo au passage, comme le montre le dernier message reçu ce matin émanant de François LUBRINA, suppléant de Julien BALKANY:

“Au contraire, la candidature de Frédéric Lefebvre, investi de manière incompréhensible et inacceptable par les lointaines instances parisiennes de l’UMP, fait malheureusement le jeu de la gauche. Peu convaincant en Amérique du Nord, territoire qu’il ne connaît pas suffisamment, du fait même qu’il est parachuté depuis Paris où il réside, peu à l’écoute de nos problèmes particuliers de Français de l’étranger, Frédéric Lefebvre fait courir le risque d’une victoire historique de la gauche en Amérique du Nord. Cette gauche qui nous considère tous comme des exilés fiscaux et des privilégiés, ce que je ne saurai accepter.

Le parachutage étant massivement rejeté par une écrasante majorité des Français des Etats-Unis et du Canada, qui souhaitent à 83% que leur futur député « réside en Amérique du Nord » (sondage CSA pour French Morning du 22 mai 2012), ce qui n’est pas le cas de Frédéric Lefebvre et d’autres candidats, comme Emile Servan-Schreiber, la candidature de Frédéric Lefebvre est dès lors plus que jamais contestée.

(…)

Si Frédéric Lefebvre était qualifié pour le second tour, ce serait la garantie absolue qu’il soit balayé par la candidate du Parti Socialiste, alliée pour la circonstance avec les Verts, ce qui aurait des dommages irréparables pour notre communauté.”

C’est toujours la panique à bord du Titanic.

Spam propagandiste légal

Dans la catégorie: It's a mad world,Pol fiction — kwyxz le 20/04/12 à 1:18

Qu’il est formidable cet article L330-4 du Code électoral ! Pour les fainéants, il s’agit d’un article disant en substance : “Les candidats ou leurs représentants peuvent prendre communication et copie des listes électorales de la circonscription à l’ambassade, au poste consulaire ou au ministère des affaires étrangères. Il en est de même de tout parti ou groupement politique représenté par un mandataire dûment habilité.”

Les candidats l’ont interprété à leur sauce en “à partir du moment où un expatrié s’est inscrit au consulat, on a le droit de le spammer comme des gorets”. Bien évidemment lors de l’inscription aucune mention de ceci n’est jamais faite et il est donc rigoureusement impossible d’éviter cet opt-in forcé, à moins peut-être d’en avoir été informé à l’avance, mais vu que je ne connais personne l’ayant été… La plus grosse enflade de l’affaire est que si l’on désire opt-out, il faut le faire pour chaque candidat un par un, merci je vous adore.

J’ai donc commencé à recevoir des emails de propagande, qu’il s’agisse de candidats à la présidentielle ou bien de ceux à la députation, puisque sur ordre de Sa Majesté Nicolas 1er les français de l’étranger vont eux aussi avoir le droit d’élire leurs députés. J’ai pour ma part reçu largement plus de spams estampillés UMP que des autres partis, mais j’ai ouï dire que ce n’était pas nécessairement là une généralité. De fait je m’interroge parfois sur les moyens employés pour ces envois massifs, faisant que je reçois parfois les mails 2 jours avant, ou après, un ami habitant San Francisco.

La palme du message le plus involontairement drôle revient à ce spam reçu ce matin de l’équipe de campagne du président sortant :

Depuis le début de la campagne, nous vous aidons à vous mobiliser pour la victoire de Nicolas Sarkozy. Ce vendredi à minuit, conformément à la loi, il nous sera interdit de communiquer avec vous sur internet jusqu’à dimanche soir. Il ne nous reste donc que 24 heures pour vous aider à convaincre TOUS vos proches.

POUR FAIRE GAGNER NICOLAS SARKOZY, PRENEZ LES COMMANDES DES MAINTENANT !
Certains de vos proches doutent encore ? Envoyez leur un email personnalisé !

C’est très simple : choisissez VOS arguments et construisez en 3 clics VOTRE message, pour convaincre votre famille, vos amis et vos proches ! Faites circuler cet email pendant tout ce week-end !

J’ECRIS UN EMAIL A MES AMIS

Nicolas Sarkozy a besoin de vous et de votre soutien.
La France se construit avec vous. La France Forte, c’est vous.

L’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy

C’est vraiment la panique à bord du Titanic.

Escaliers et barils

Dans la catégorie: It's a mad world,Mind food — kwyxz le 5/03/12 à 20:49

J’entends des cris, des applaudissements et des rires, de toute façon je dois partir bosser donc autant y aller pour voir l’origine de ce vacarme. Je vois un petit groupe de gens, hurlant des encouragements, levant les bras au ciel, tandis qu’ils observent la façade du Cadillac Hotel. Et puis je distingue une équipe de tournage, des micros, des caméras, je vois un fauteuil avec un carton “Donald Sutherland”, je reconnais Rob McElhenney à une fenêtre, et là je comprends pourquoi les gens rigolent.

Donkey Kong
Donkey Kong 2

Just another normal day in Venice, then.

Addendum: apparemment c’est le tournage de ceci.

Je me fais de la pub à peu de frais

Dans la catégorie: Humeur,It's a mad world — kwyxz le 30/03/11 à 19:07

C’est à l’origine un article du Monde qui attire mon attention. Titré « Après Fukushima, le débat sur le nucléaire en France est inadequat ». Cet article commence par expliquer que si la centrale a des problèmes, c’est parce que pour faire des économies de bout de chandelle les japonais l’ont construite près de la mer, que finalement c’est pas la faute du nucléaire si aujourd’hui il y a une catastrophe nucléaire, et que lancer un débat en France est grotesque vu que là n’est pas la question vu que de toute façon rien de bon n’en sortira. C’est sûrement pour ça qu’on n’en a jamais lancé en 40 ans, d’ailleurs.

S’en suit un salmigondis d’arguments foireux, d’interrogations pseudo-philosophiques sur le réel besoin en énergie, un placement produit pour un des bouquins de l’auteur (il fallait oser), un peu de tout et surtout beaucoup de rien. Et après avoir tout lu, on a compris qu’il n’y avait rien à comprendre. Signé Jean-Pierre Peyrard, lecteur.

Je découvre avec joie que Le Monde ouvre ses pages au premier clampin venu pour lui permettre d’utiliser le journal non seulement comme une tribune, mais aussi comme un panneau publicitaire.

Et puis je fais une recherche Google sur “Jean-Pierre Peyrard” parce que ça m’interpelle.

Je trouve un médecin généraliste du département de la Loire, qui je le pense n’est pas mon suspect.

Je trouve un professeur de lettres classiques, en poste à la Cité scolaire Elie Vignal, à Caluire (en 1999). Qui, au vu de sa bibliographie, est mon suspect. Et j’avoue avoir du mal à comprendre comment un professeur de lettres a pu accoucher d’un article aussi mauvais. Sur le fond, comme sur la forme. Quelqu’un au Monde l’a-t-il réellement lu avant de le publier ? Ça n’a interpellé personne le fait qu’il cause tranquillou de son bouquin en plein milieu ?

Je suis interloqué.

Accidentel

Dans la catégorie: It's a mad world,Pol fiction,Watching TV — kwyxz le 17/03/11 à 12:26

Ils étaient là, l’air grave parfois quand il s’agissait de défendre leur savoir, leur technologie, leur gagne-pain, menacés. L’oeil goguenard quand ils écoutaient leurs opposants, bien trop énervés et caricaturaux pour être crédibles, s’égosiller en vain. Et ils ont repris leur discours, sur un ton paternaliste, avec cette arrogance qui les caractérise. Je suis expert en physique nucléaire et je prends sur mon temps précieux de génial scientifique pour descendre éduquer la plèbe, de quel droit ces ignares incapables de comprendre la fission de l’atome se permettent-ils de critiquer ? Nos centrales sont sûres, il n’y a aucun risque d’accident, cessez de diaboliser le nucléaire, nous savons ce que nous faisons, et quand bien même il y aurait un nuage radioactif ce n’est pas bien grave: on rentre chez soi, on se calfeutre, on attend quelques heures, quelques jours tout au plus, et le problème est résolu. Tous ces gens qui critiquent le nucléaire ne sont que des ignorants ou des illuminés, du haut de mon savoir je vous le garantis, d’ailleurs Tchernobyl ça a fait moins de victimes qu’il n’y a de morts sur les routes par an en France, c’est bien la preuve que le risque est largement exagéré !

Ce qui me pose problème ce n’est pas tant le dogme et l’arrogance de ces hommes. Ce qui me pose problème c’est que je doute que cette attitude soit une singularité des nucléocrates français, et j’ai l’intime conviction que les experts ayant conçu les centrales de Three Mile Island, de Fukushima et de Tchernobyl ont un jour tenu le même discours.

2011

Dans la catégorie: It's a mad world — kwyxz le 1/01/11 à 6:59

La Norvège compte moins de cinq millions d’habitants, mais ceux-ci se partagent un territoire grand comme la moitié de la France. Avec seulement 15 habitants par kilomètre carré, c’est le deuxième pays ayant la plus faible densité de population d’Europe, juste après l’Islande. Oslo, la capitale, n’a que 600 000 habitants: c’est plus que Lyon, mais c’est moins que Marseille. Le climat à Oslo aime faire le grand écart et si les moyennes oscillent entre -6°C en hiver et +20°C en été, il arrive que la température descende à -20°C pour monter à +30°C quelques mois plus tard. Toutefois l’air sec et l’absence de vent en ville font que des températures très basses sont supportables même sans être couvert comme un scientifique du pôle Nord. On croise d’ailleurs parfois des gars vêtus d’un simple pull ou d’une doudoune largement ouverte sur un simple T-shirt alors que le thermomêtre flirte avec les -10°C, mais notre enquète a permis de conclure qu’il s’agissait de Vikings en goguette.

Après sa destruction au XVIIème Siècle, la ville est renommée Christiania en hommage à son Roi de l’époque. La Norvège est toujours une monarchie à l’heure actuelle même si ses souverains jouissent, contrairement à leurs homologues anglais, d’une paix royale, comme son nom l’indique. La population respecte en effet l’intimité de sa famille royale et sa vie privée est rarement commentée. Le pays était une province danoise jusque dans les années 1800. Il existe deux langues officielles mais la plus utilisée est un dérivé du danois, dont l’écriture reste identique mais la prononciation change. Il n’y a pas de séparation de l’Église et de l’État, et celle-ci est de confession Luthérienne.

Traditionnellement, lors du nouvel an, la population achète pétards et feux d’artifice et est autorisée à les lancer. Tout du moins, c’était encore le cas jusqu’à une récente interdiction, les accidents se multipliant chez les particuliers. Toutefois, on trouve encore très facilement des batteries de lancement de feux d’artifice qui, s’ils n’égalent bien sûr pas ceux réservés aux professionnels, s’en approchent nettement et sont bien plus impressionnants que tout ce que vous pourrez trouver en magasin et voir entre les mains de particuliers en France. On comprend mieux les accidents quand on voit la tronche des trucs en vente. A minuit, chacun lance ses fusées et pour peu d’être bien placé comme nous l’étions ce 31 décembre quelques secondes avant l’instant fatidique, après avoir difficilement gravi une petite colline recouverte de neige dans un petit square en plein Oslo, on peut assister à un spectacle absolument féérique. Partout autour, des fusées décollent, explosent de couleurs, on peut tourner sur soi-même à 360 degrés et il y a toujours une gerbe lumineuse qui illumine le ciel, pendant cinq bonnes minutes le spectacle ne s’arrête jamais et c’est tel un gosse que l’on reste la bouche grande ouverte et les bras ballants, pas vraiment sûr d’être en train d’assister à un truc réel tellement l’instant est fantastique, tellement ce qu’on est en train de vivre est merveilleux, magnifique, si simple mais en même temps si sublime ; un spectacle qui dépasse pour l’éternité n’importe quel feu d’artifice futur car même à grand spectacle, celui-ci restera toujours terriblement isolé et semblera toujours minuscule par rapport à cette ville entière qui s’illumine, s’embrase, commémore de la plus incroyable des manières cette nouvelle année.

Non sincèrement, je n’ai pas recopié ce qui précède sur un guide touristique ou quoi que ce soit. C’est vraiment l’un des trucs les plus extraordinaires auxquels j’ai eu la chance d’assister de toute ma vie. Je n’exagère pas. Venez en Norvège.

Un poids, deux mesures

Dans la catégorie: Humeur,It's a mad world — kwyxz le 30/09/09 à 17:28

C’est ce qu’on appelle un tri sélectif.

D’un côté une liste des réalisateurs de cinéma qui trouvaient en Hadopi un “projet de loi que nous estimons juste, ambitieux et adapté aux enjeux de demain”.

De l’autre une liste de réalisateurs et d’acteurs du même milieu pour qui il est “inadmissible (…) qu’un événement culturel international, rendant hommage à l’un des plus grands réalisateurs contemporains, serve de moyen pour la police de l’appréhender” et qui trouvent tout aussi anormal qu’on “prive de sa liberté” un type en cavale depuis 30 ans qui a plaidé coupable à l’accusation d’abus sexuels sur une gamine de 13 ans. C’est réellement scandaleux en effet puisqu’il l’avait juste généreusement gavée de tranquilisants et d’alcool, et copieusement sodomisée sans son consentement histoire de parachever le tout, trois fois rien quoi.

Maître Eolas l’avait fort judicieusement fait remarquer dans un Twitt: Donc, le piratage, c’est mal, mais violer une jeune fille de 13 ans qu’on a drogué, c’est pas grave ? Ok, je note.

Il suffit en effet de quelques minutes pour faire émerger quelques noms communs aux deux listes. Sincères félicitations donc pour leurs remarquables et courageuses prises de position à Messieurs Jean-Jacques Beineix, Pierre Jolivet, Patrice Leconte, Claude Miller, Jean-Paul Rappeneau, Pascal Thomas, Bertrand Tavernier, et l’inévitable Costa-Gavras pour qui la gamine avait l’air d’avoir 25 ans. De toute manière elle l’avait bien cherché, cette petite salope: manquerait plus qu’elle ait téléchargé des films et ça serait le pompon.

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