Aujourd’hui tout le monde dit Wii

Dans la catégorie: Geekeries,Humeur,Playskool — kwyxz le 17/09/06 à 2:10

La date officielle de sortie de la nouvelle console de Nintendo est désormais connue. L’occasion pour moi de faire un point sur les bons et les moins bons aspects de cette annonce. Si j’étais largement enthousiaste voici quelques mois, je dois avouer que je suis désormais beaucoup plus mesuré, même si l’acquisition de la chose reste toutefois envisageable.

Les bons points:

  1. La Wiimote, bien sûr. La fameuse télécommande et son capteur de mouvement, couplée au Nunchaku, sont deux accessoires démoniaques. Les possibilités offertes sont vraiment prometteuses, et devraient offrir des sensations réellement nouvelles.
  2. La rétro-compatibilité totale avec le Game Cube, qui me permettra de terminer tous les jeux de ce dernier qu’il me reste en utilisant un minimum de place.
  3. Le principe de téléchargement des anciens jeux, garantissant à la console une belle liste de hits classiques déjà reconnus
  4. Le WiiConnect24, s’il permet réellement d’apporter du contenu inédit alors que le joueur n’est pas devant sa console, et n’est pas utilisé comme un dispositif de flicage (surveillance du temps passé, jeux les plus joués, pour envoyer des pubs par exemple)
  5. Le prix. N’en déplaise aux légions de trolls se déchaînant à l’heure actuelle(¹) un peu partout sur les forums, 249 Euros est à mes yeux un prix correct. Pas fantastique, mais correct. Il faut bien voir que pour ce prix on a une console, une manette “classique” sans fil, une wiimote+nunchaku (donc deux controleurs au total), et un jeu. Si vous connaissez beaucoup d’autres consoles qui proposent un tel périphérique de détection de mouvement dans le pack à moins cher, faîtes moi signe.

Les mauvais points:

  1. Le prix des jeux, anormalement élevé par rapport à la concurrence. Nintendo a beaucoup communiqué sur le fait que les jeux Wii auraient des coûts de développement moins élevés que ceux de ses concurrents (sans parler de ceux de la Virtual Console), et résultat ils coûteront entre 50 et 60 Euros, soit… seulement 10 Euros de moins que les jeux les plus chers de la Xbox 360. On aurait pu espèrer mieux, beaucoup mieux.
  2. Le prix des accessoires. Bin oui, vu qu’il y a deux types de contrôleurs différents, il va falloir en acheter autant pour jouer à plusieurs. Et là, la facture monte très très vite. Si le pad “classique” (utilisé pour les vieux jeux notamment) est au prix très abordable de 20 Euros, le combo Wiimote+Nunchaku à 60 Euros risque d’en refroidir plus d’un. 240 Euros juste pour pouvoir jouer à 4 à tous les jeux de la console… Merci les gars, c’est à vous dégoûter d’avoir des amis.
  3. Le zonage de la console, s’il se confirme. Malgré des rumeurs il y a quelques semaines annonçant que la console ne sera pas zonée, a l’heure actuelle, on ne sait toujours pas si ce sera le cas (confirmation, puis démenti). C’est toujours autant de la connerie que depuis 20 ans, mais les constructeurs s’y accrochent.
  4. Le prix et la disponibilité des jeux “old school”. C’est probablement une de mes plus grosses déceptions. La ludothèque de jeux “old school” aurait dû être démesurée dès le lancement de la console, elle sera famélique: à peine une vingtaine de titres. Où sont les jeux PC Engine et Megadrive annoncés ? Surtout quand on lit les prix, on tombe de haut: 5 Euros le jeu NES, 8 Euros le jeu Super NES et 10 Euros le jeu Nintendo64, ils s’imaginent quoi ? Que les millions de joueurs de par le monde qui ont déjà tous depuis cinq ans un fullset de chaque machine en émulation vont bondir de joie et sortir le porte-monnaie ? Bide énorme (et mérité) en prévision… on peut faire confiance à la “scène” pour permettre à tout un chacun d’uploader ses propres roms sur la Wii et y jouer sans payer une quelconque dîme.
  5. La non-lecture des DVD. Contrairement à ce qui avait été annoncé initialement, la Wii ne lira pas les DVD, dixit Nintendo “tout le monde a déjà un lecteur, inutile de surcharger les coûts”. L’argument tiendrait presque, mais quand de l’autre côté on annonce une console rentable dès son lancement il ne faut pas trop se foutre de la gueule du monde non plus. Et d’une je n’ai toujours pas de lecteur de DVD, et de deux en intégrer un à la console permettait non seulement d’économiser en place (tout le monde ne vit pas dans un hôtel particulier de 300m²) mais aussi de ne pas se faire chier à modifier tous les branchements vidéo et audio pour switcher de télé à console (et ne me parlez pas des doubleurs de prise péritel, ces machins sont tous merdiques sans exception).

En bref, je reste circonspect face à cette nouvelle machine. L’excitation du début laisse place à un attentisme en demie-teinte. Difficile de parler dès à présent de lancement raté, mais il semblerait bien que le buzz aura largement dépassé les espérances…

(¹) Parmi les arguments foireux de ces pénibles, on trouve le classique “249 Euros pour un Gamecube overclocké, c’est du vol”. Les specs définitives du Broadway (CPU) et du Hollywood (GPU) n’ayant toujours pas été publiées, nos amis crétins se basent donc sur… strictement rien pour affirmer que la Wii ne serait qu’un Gamecube overclocké. Si les dernières rumeurs annoncent déjà un Broadway autour de 800 MHz (à comparer aux 475 MHz du Gecko) c’est surtout le Hollywood qui reste bien mystérieux et devrait faire la différence. Ami crétin, amuse-toi un jour à comparer Far Cry sur un Pentium III à 1 GHz doté d’une geForce 4 TI avec le même jeu sur un Pentium IV à 2 GHz doté d’une geForce 7800, et tu auras une idée de la stupidité de ton raisonnement. Merci, va jouer maintenant.

Edit: on sait à présent que le téléchargement des anciens jeux sera hors de prix, et les premiers screenshots des jeux Wii sont moches à pleurer. Finalement, 249 Euros pour ça, ça semble bien être du vol. Sans parler de Zelda Twilight Princess dont la sortie Gamecube semble de plus en plus incertaine, après l’abandon de Super Paper Mario. Merci Nintendo, si c’est comme ça que vous remerciez le public qui achète vos consoles, ça fait plaisir.

Pearl Jam / Pearl Jam

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 12/09/06 à 17:02

J’arrive vers 20h et je rejoins rapidement mes camarades de jeu, nous faisons le tour pour prendre l’entrée latérale du palais omnisport de Paris-Bercy. Nous crevons déjà de soif mais le tarif prohibitif de la moindre boisson (4.50 Euros pour 33 cL de bière, y’en a qui se font vraiment pas chier) nous dissuade rapidement. Sur scène, My morning jacket assure la première partie, ce n’est pas qu’ils soient mauvais mais à vrai dire on voit bien que tout le monde s’en fout. Les applaudissements sont polis mais finalement pas si nombreux, et les gradins sont encore aux deux tiers vides.
La lumière revient pour l’entracte et on sent la tension commencer à monter. Nous nous déplaçons vers l’avant et parvenons à nous faufiler jusqu’à environ trois mètres de la scène, légèrement sur la gauche. Dans la fosse on entend parler anglais, espagnol, néerlandais, le groupe n’est pas revenu jouer en Europe depuis six ans et celà se sent: les fans se sont déplacés pour les voir plusieurs fois.
Quand la lumière s’éteint, Matt Cameron est le premier à faire son apparition et à s’installer derrière sa batterie. Mike Mc Crady arrive rapidement et s’installe juste en face de nous, et c’est tout le reste du groupe qui le suit, pour un démarrage en trombe mêlant un cover de “Interstellar Overdrive” de Pink Floyd avec le classique “Corduroy”. Suivent “Animal”, “Save you”, l’actuel single “World wide suicide”, “Dissident”, “Unemployable”. Dans la fosse, c’est la guerre, ça saute, ça se bouscule, ça se pousse, la chaleur est insoutenable, je suis déjà recouvert d’une sueur que j’estime à 90% ne pas être la mienne, et plusieurs personnes sont évacuées par l’avant de la scène. On sent que Vedder n’est pas très à l’aise sur les premiers morceaux, il lance un “Be safe !” qui confirme que le traumatisme de Roskilde en 2000 (neuf fans morts piétinés ou étouffés durant la prestation de Pearl Jam) est toujours très présent. Il se détend un peu par la suite et après “Marker in the sand” sort un papier de sa poche, il tente de s’exprimer en français et explique qu’il y a 5 ans, à cette même date, de terribles événements ont frappé l’amérique et que ce jour là, les français ont répondu “Nous sommes tous américains”, que par la suite la position française a été la bonne, et qu’il nous en remerciait. C’est avec “Daughter” que le concert reprend et si durant les premières secondes des larmes d’émotion me sont montées aux yeux c’est avec un franc sourire que j’ai accueilli le cover d'”Another Brick in the Wall” au milieu du morceau, ponctué par Vedder d’un « President Bush, leave the world alone ! », le set continue avec “1/2 Full”, “Thumbing my way”, “Even flow”, “You are”, “Love boat captain”, “Lukin”, un époustouflant “Not for you”, un fantastique “Black”, et “Life Wasted”.
Bien évidemment il est hors de question d’en rester là, et le groupe revient pour un rappel fameux débutant par “You’ve got to hide your love away” des Beatles, suivi de “Parachutes”, “Better Man” et de “Rearviewmirror”.
C’est terminé ? Non, ils sont de retour pour un second rappel exceptionnel débutant par “Go”, suivi de “Do the Evolution”, un “Alive” d’anthologie, les lumières du POPB se rallument mais le groupe n’en a cure et enchaîne, “Rocking in a free world” de Neil Young, et enfin un ultime morceau mèlant “Yellow Ledbetter” à “Little Wing” de Hendrix.
Alors que la foule se disperse, j’ai un peu de mal à tenir debout, j’ai mal partout, mes vêtements sont bons à jeter, et surtout je meurs de soif: à part les malheureux du premier rang compressés contre les barrières, personne n’a pu obtenir d’eau de la part du service d’ordre. Nous nous dirigeons vers les toilettes où nous pouvons enfin calmer notre terrible envie de flotte. A la sortie, je tremble, j’ai froid, je tiens à peine sur mes jambes, et je m’empresse de rentrer pour me doucher et filer dormir: je n’en puis plus.
Sur les forums du groupe, il semble que beaucoup de gens se plaignent du comportement du public, je cite: « Rock concert is not = being pushed, pulled, not being able to move, not being able to put your hands above your head to pass on crowdsufers, being swung 10 meters back and forth every few seconds, not being able to watch the stage because there was so much goddamn pushing. » Pour ma part je n’ai pas grand chose à ajouter, m’étant déjà largement exprimé sur le sujet lors de mon compte rendu de Rock en Seine 2005 et avoir déjà subi l’avis des gros bourrins pour qui “si tu veux pas te faire remuer, tu vas pas à un concert de rock”. Je ne reviendrai donc pas là-dessus, mon plus gros problème hier étant la distribution trop limitée d’eau.
En conclusion, que restera-t’il de ce concert ? Avec cette performance de 2h30, les braves de Pearl Jam ne m’ont pas déçu et je ne regrette pas l’attente. Ce moment fut, malgré la chaleur, la soif et les coups, plus qu’extraordinaire et restera à jamais gravé dans ma mémoire. Le groupe était en pleine forme, McCrady en tête qui jouait beaucoup avec le public, Vedder dans un moment d’anthologie a fait se réfléchir le spot au dessus de sa tête avec sa guitare afin d’éclairer le public, et malgré la durée de leur set ils ne paraissaient toujours pas fatigués. Exceptionnel, et inoubliable. Merci les mecs, et ne nous faîtes pas attendre six ans pour revenir, cette fois !

New York 9/11

Dans la catégorie: It's a mad world,Monte le son — kwyxz le 11/09/06 à 15:55

Il y a cinq ans jour pour jour des centaines de tonnes de verre et d’acier percutaient de plein fouet d’autres centaines de tonnes de verre, de béton et d’acier et le Monde en fut à jamais changé.
Je me revois encore devant mon poste de télévision regarder avec fascination les tours du World Trade Center brûler, me disant que j’étais en train de faire un mauvais rêve, me disant que ce n’était qu’un film et non la réalité, me disant que l’Amérique, et par extension l’Occident entraient alors en guerre contre un ennemi indéterminé.
Je me souviens les commentaires des journalistes aussi désappointés que les téléspectateurs, cherchant quelques mots pour essayer de décrire les images à l’écran, les longs plans fixes sur Manhattan recouvert d’une épaisse et sombre fumée, les moments de silence, les hésitations, le spectacle quasi hypnotique des tours encore debout mais inexorablement vouées à disparaître. L’effondrement successif des tours jumelles mit un terme à ces tergiversations et les interrogations et autres rumeurs allèrent bon train. L’Amérique invincible, l’Amérique toute-puissante venait d’être frappée en son sein par un ennemi encore non identifié.
Cinq ans plus tard, la menace terroriste, loin d’avoir été annihilée, est plus présente que jamais, et les politiques menées en Afghanistan et en Irak n’ont fait qu’envenimer une situation déjà fragile. Quel avenir pour les générations futures ? Quelle issue à ce gigantesque bourbier ?
Ce soir, Pearl Jam, l’un des groupes les plus virulents envers l’administration Bush lors de l’intervention en Irak, célébrera probablement à sa manière cet événement qui marque un tournant majeur de l’histoire des États-Unis d’Amérique. Jouer à Paris un 11 septembre est un symbole loin d’être innocent.

Parental Advisory: Explicit Shit

Dans la catégorie: Geekeries,Humeur,Monte le son — kwyxz le 1/09/06 à 18:06

Un membre du collectif StopDRM, intrigué par une campagne d’affichage chez Carrefour exposant les problèmes liés à cette infâme merde qu’est Copy Control, est allé interviewer le responsable du rayon CD du magasin.

Outre le fait que, selon ce brave homme, les CD protégés se vendent beaucoup moins bien que les CD normaux, fait qui me fait crever de rire au nez de ces gros cons d’EMI, il y a vers la fin de l’article un paragraphe extrêmement révélateur: « En tant que distributeur je vois surtout que je vends de moins en moins de CD. Là je vais réduire le rayon CD, ça ne sert à rien de garder tout ça. Et on a déjà réduit, il y a déjà moins de choix qu’avant. C’est un cercle vicieux d’ailleurs. Je pense que l’on va arrêter la distribution de CD en grande surface. (…) Si on ne vend plus de CD, ni de DVD, c’est à cause d’internet, du peer2peer, où tout est disponible gratuitement, vous avez les films disponibles avant même qu’il ne sorte en DVD. (sic) »

Le principal problème de la grande distribution, c’est qu’en collant un rayon disques entre les étalages de légumes et les paquets de lessive, elle ne s’adresse pas réellement à l’amateur de musique (contrairement à la Fnac ou Virgin) mais particulièrement au grand public. Pour toucher ledit grand public, on édite une musique consensuelle, formatée, hypermarketée qui ne prend pas de risques. On diffuse en boucle à la radio une soupe populaire musicalement et créativement pauvre histoire de ne surtout pas intéresser le quidam à des exercices musicaux plus complexes, et c’est bien normal: l’objectif est la rentabilité. Produire une merde, c’est quand même plus rentable. La grande distribution ne propose que très peu d’artistes indépendants, de petits labels, d’imports. La grande distribution ne vend que de la merde. Et la merde est massivement piratée: c’est même ce qui est le plus piraté. Normal, personne n’a envie de payer pour de la merde. CQFD.

Inflation

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 1/09/06 à 14:34

Brut de fonderie:

<huge_> truc de barge : http://www.ecb.int/home/html/educational.fr.html
<@kwyxz> et qu’est ce que Anna et Alex pensent de l’augmentation délirante des prix dans la restauration ?
<@kwyxz> ils sont contents de payer 80 BALLES pour un PUTAIN DE STEAK FRITES ?
<@kwyxz> et 25 BALLES pour un DEMI DE BIÈRE ?
<shaddai> kwyxz: et que pensent-ils de l’augmentation des prix des places de ciné ?
<@kwyxz> oui mais non shaddai
<@kwyxz> la baisse de la fréquentation ne s’explique pas par le prix de 60 BALLES LA PLACE
<@kwyxz> mais bien évidemment par LE PIRATAGE DU NAIN TERNETTE
<@sam> et par le FANSUBBING
<herel> ça pourrait être pire… genre des PUTAINS DE SERPENTS DANS UN PUTAIN D’AVION

Et là j’ai ri. Putain d’époque.

Les Aigles du Métal de la Mort

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 31/08/06 à 1:13

C’est en plein Rock en Seine que Netsabes m’informe que les Eagles of Death Metal seront en concert au Trabendo quelques jours plus tard. Ni une ni deux, nous nous rendons sur le stand de la Fnac fort opportunément situé en plein coeur du site du festival et achetons notre place.
Le jour J, arrivé sur les lieux pile à l’heure indiquée sur le billet, 19h30, je suis rejoint 15 minutes plus tard par mon acolyte et nous pouvons voir au loin le groupe se faire tirer le portrait par un photographe près de son bus. A vue de nez, nous reconnaissons Jesse Hughes, Dave Catching, l’espèce de grand mec baraqué blond avec des lunettes de soleil qui semble être Josh Homme et à coté d’eux un mix improbable entre Slash des Guns’n Roses et The Undertaker, le catcheur des années 90. Nous entrons à l’intérieur de la salle afin de déguster une petite bière désaltérante et Catching prend le micro pour annoncer que leur groupe de potes devant assurrer la première partie est finalement absent. Les Eagles of Death Metal vont donc jouer les DJs en lieu et place de cette première partie. Un programme à priori attirant qui permettra de patienter sans trop s’ennuyer, sauf que. Sauf que les morceaux que nos amis enchaînent (le mot est un poil exagéré, disons qu’ils se contentaient de cliquouiller dans leur iTunes quand ils y pensaient) sont d’une nullité consternante. Déjà, passer du rap pour faire patienter une foule venue voir du hard rock, je me suis demandé à plusieurs reprises s’il ne s’agissait pas d’une blague. Après 1h10 de cette pitoyable plaisanterie, il est 21h, le vrai concert n’a toujours pas commencé et la faim cède sa place à l’énervement.
D’un coup, la musique s’arrète et tout le monde se dit que ça y est, c’est bon, on va pouvoir y aller. C’était sans compter sur le nécessaire passage par les balances. Inutile d’ajouter que nous nous sommes tous demandés pourquoi celles-ci n’auraient pas pu être mises en oeuvre durant la grosse heure d’ennui profond que nous venions de subir. Après 15 minutes, nous nous disons la mort dans l’âme que ça va commencer à 21h30 soit deux heures après l’heure indiquée ce qui est quand même une vache de grosse première partie pour un concert devant 200 personnes.
Les lumières s’éteignent instantanément pour mieux nous faire mentir. Le groupe entre sur la scène, et là, gros doute. Il ressemble quand même pas trop à Josh Homme, le mec derrière les cymbales. Il a presque la carrure, mais la tronche c’est pas ça du tout. Tristesse et consternation, ce n’est pas lui, c’est un autre gars dont j’ai déjà oublié le nom. Fort heureusement, le public n’a pas le temps de se lamenter. Hughes est en pleine forme et ne cesse de répéter qu’ils sont super contents d’être là et que c’est limite le plus beau jour de leur vie. J’imagine qu’il répétera la même chose demain en Espagne, mais ça a le mérite de faire plaisir au public. Le gig commence néammoins et la chaleur monte vite, le public s’emballe, c’est une frénésie qui emporte rapidement tout le monde, ça saute et ça slamme dans le moshpit et aïe putain d’enculé de merde ça fait deux fois que tu me crames le bras avec ta clope de mes couilles t’es trop con pour te douter que tu vas brûler des gens dans un bordel pareil ? Tu mériterais que je te mette le pied dans la gueule en sautant de la scène tiens ah bin pas besoin l’autre grand mec bourré vient de le faire pour moi ah ah ah ah ! On saute, on s’amuse, on rigole, et mis à part 2-3 pénibles qui avaient semble-t’il oublié qu’ils n’étaient pas tous seuls, l’ambiance était quand même salement bonne. Surtout que Hughes continue d’en faire des tonnes, et c’est parti pour une alternance de titres du premier et du deuxième album, ainsi qu’un étonnant cover de Stuck in the middle with you et un peu plus tard un autre de Brown Sugar, le public est conquis, c’est bon, encore, encore, aaaah donne-moi tout grand fou !
Au bout d’1h15 malheureusement le show s’achève et les lumières se rallument, ce fut rock et ce fut bon. Testé et approuvé. Les Aigles du Métal de la Mort, reprends-en c’est de la bonne.

Rock en Seine 2006 (2)

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 27/08/06 à 3:54

Suite et fin de nos pérégrinations festivalières, cette journée malheureusement moins ensoleillée que celle de la veille fut passée en compagnie de l’ami Stevesse qui avait daigné nous rejoindre.

  1. Nous démarrons avec Broken Social Scene, et que dire sinon que leur prestation, malheureusement quasiment dans son intégralité sous une pluie battante, ne m’a pas laissé indifférent. C’est un fait, les canadiens me touchent, entre Arcade Fire et Stars l’an dernier voici maintenant un nouveau groupe dont il va me falloir au plus vite découvrir la discographie. Alors oui, ça sonne un peu comme les deux combos sus-cités, mais c’est vraiment agréable à entendre et en prime Feist était là en guest, alors que demander de plus ? Edit: je comprends mieux pourquoi ça ressemble à Stars: « Millan and Cranley are also members of the indie band Broken Social Scene, with whom they currently share a record label, Arts & Crafts ».
  2. Après un passage à la buvette, nous restons en admiration devant Xavier Rudd. Ce type est réellement étonnant. Véritable homme-orchestre, la gueule de surfeur australien aux pieds-nus fait danser une foule passablement rincée par quelques ondées. De ballades aux sonorités proches de Ben Harper (que ce soit pour la voix ou la guitare, d’ailleurs) à des morceaux nettement plus disco et savamment rythmés, le bougre joue sur une gamme bien éclectique et raffraîchissante. Du bonheur en tube pour tes oreilles.
  3. Netsabes et moi-même filons voir Daddy Longlegs: les braves auraient fait bonne impression lors de Paris Plage, et puisque je n’ai pas encore vu un groupe de français, allons voir ce qu’ils donnent, je zappe Phoenix, tant pis. Eh bien c’était fort correct ma foi, un set énervé juste ce qu’il faut avec des textes en anglais plutôt bien écrits. Bref une performance plus que correcte et agréable.
  4. Nous allons nous installer devant la grande scène: la foule se fait de plus en plus dense et si nous voulons avoir une place correcte pour Radiohead il nous faut désormais commencer à camper. Les Dead 60s entrent en scène pour une prestation… chiante. Je me suis vraiment emmerdé. Même leur single “Riot radio”, s’il m’a un peu sorti de ma torpeur, ne m’a pas empêché de me rendormir aussitôt après.
  5. Les premiers riffs de Loser résonnent et mettent en émoi le public. Et puis d’un coup le soufflé retombe… Sur scène, des marionettes miment un groupe et une question est lancée “Mais heu…, c’est la version studio ça non ?” quand soudain au milieu du morceau, Beck et ses musiciens débarquent, et reprennent en live là où la bande s’était arrètée. Et c’est parti pour un show endiablé, avec toujours les marionettes qui miment les mouvements des musiciens. Un court-métrage très drôle les mettant en scène est même diffusé, et le set se termine avec un “Where it’s at” de toute beauté.
  6. Le grand moment est arrivé. Ça y est, 50 000 personnes les attendaient, et ils sont là, Radiohead commence son set et l’atmosphère s’électrise comme par magie. La voix écorchée de Thom Yorke et les riffs énervés des guitares plongent en transe un public déjà conquis d’avance et les morceaux, assénés avec une redoutable précision, font mouche. Du neuf, du vieux, de l’inédit, il y en a pour tous les goûts et la foule en redemande. Elle sera servie avec un rappel magistralement conclu par le mythique “Karma Police”. Radiohead était la star incontestable de ce festival, ils ont avec cette prestation démontré que leur réputation n’est pas usurpée. Chapeau bas, messieurs.

Rock en Seine 2006 se termine donc pour moi sur ce concert de Radiohead d’anthologie. Un bon cru donc, un poil terni par la pluie en début d’après-midi et la programmation des scènes/horaires à mes yeux un peu erratique parfois: les Dead 60s et Patrice sur la grande scène quand DJ Shadow joue sur la plus petite, je ne m’en remettrai jamais je crois ! Mais quoi qu’il en soit, vivement l’année prochaine !

Rock en Seine 2006 (1)

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 26/08/06 à 5:23

On remet le couvert pour une nouvelle édition de Rock en Seine. Cette année, je tente la ligne 1 jusqu’à La Défense, et las, un ticket 2 zones ne suffit pas pour prendre le tram, il me faut un ticket “t” pour emprunter un train qui va aller de la zone 3 à la zone 3. Merci la RATP, c’est d’une logique à toute épreuve, un peu comme le métro Nation – La Défense en 2 zones et le RER en 3 zones sur le même trajet.

  1. Arrivé sur le site, je retrouve un premier camarade de jeux en la personne de Sushi, et nous nous dirigeons vers le concert d’India Arie. C’est frais, sympathique et pas trop violent pour se mettre dans le bain, une bonne entrée en matière: le concert se déroule sans que l’on voie le temps passer. Nous nous rendons ensuite à la buvette (le soleil tape un peu, c’est agréable) et c’est complètement par hasard que nous croisons quelques minutes plus tard l’ami Netsabes.
  2. Nada Surf vient de commencer son set sur la grande scène, nous entendons de loin les premières notes de “Popular”, et observons avec amusement un mouvement massif de population dans cette direction, suivi d’un retour massif une fois le morceau terminé. La jouer en 2ème, c’était un peu un suicide scénique, j’avoue n’avoir pas vraiment compris pourquoi ils ont fait ça, pour attirer du monde peut-être ? Pomme et Pwyf viennent d’arriver, Pwyf est deg elle voulait “Popular”, normal, tout le monde voulait celle-là et manifestement tout le monde voulait seulement celle-là.
  3. Enfin bref, nous ne nous attardons de toute façon pas puisque nous nous dirigeons vers Clap your hands say yeah, la “révélation” de ces dernières semaines, blah blah. Comme d’habitude avec les “révélations” qui sont censées révolutionner l’histoire du rock, c’est sympa mais tiédasse, surtout que le chanteur est enroué.
  4. Une fois ce concert terminé, nous filons jeter un oeil aux Dirty Pretty Things. Après la plaisanterie de mauvais goût que furent les Babyshambles l’an dernier, nous craignions le pire, eh bien force est de constater qu’il y avait bien un talent chez les Libertines. Mais que celui-ci était Carl Barât, et non ce sinistre clown demeuré de Pete Doherty. Plutôt une bonne surprise donc.
  5. Richard Ashcroft, absent, laisse sa place à Kasabian. Ces braves, devant un public qui, à la base, ne venait pas pour eux, ont réussi l’exploit de faire chanter des morceaux que personne ou presque ne connaissait. Cette fois-ci nous y sommes, ça bouge, ça saute, ça chauffe enfin, il y a une vraie émulation, Kasabian délivre un boulot impeccable. Chapeau les gars, à bientôt sur la grande scène ?
  6. Après avoir dépensé 5 Euros dans un kebab froid, sans frites (avec frites c’était 6 Euros) et pas bon (note pour demain: préparer un sandwich avant de venir), nous apercevons la fin de TV on the Radio. Mais alors la toute fin. Je trouvais ça assez mou et chiant en album, difficile de dire si en live c’est mieux, Netsabes a l’air d’avoir aimé.
  7. Sushi et moi n’hésitons pas longtemps et décidons de sacrifier The Raconteurs pour pouvoir nous placer convenablement pour le clou de cette journée à mes yeux: le set de DJ Shadow. Oui, au risque d’en étonner quelques un(e)s, ma motivation principale cette année était la présence de ce monsieur, plus encore que celle de Radiohead. Bien évidemment je ne vais pas bouder mon plaisir et j’apprécierai comme il se doit le set que nous fourniront York et ses braves, mais je voulais du scratch, je voulais du hip-hop, et je n’ai pas été déçu. C’est un set de toute beauté qui nous fut offert ce soir, Shadow revisitant ses plus grands titres, Building Steam with a Grain of Salt, Organ Donor, Mashing on the Motorway, parmi d’autres. Tellement bon, mais tellement court. Après 55 minutes de folie, les lumières se rallumèrent et il fut temps de rentrer chez soi, après avoir attendu un tramway près d’une demie-heure.

Si j’avais une seule critique à faire sur cette journée, elle concernerait la programmation. Non pas la liste des groupes invités qui est d’excellente tenue cette année, non, la programmation des artistes par horaire et par scène. Je n’ai, aujourd’hui, pas mis les pieds une seule fois sur la grande scène. Demain, Radiohead oblige, ce sera le contraire. Était-il judicieux de programmer sur la grande scène Nada Surf (qui après tout, n’est connu que pour un seul titre un poil dépassé…) et Patrice (ahem) ? Programmer Morrissey en face de Dj Shadow, n’est-ce pas un poil dommage ? Surtout pour que Shadow ne joue que 55 minutes avant de se barrer, alors qu’il cloturait la soirée sur la plus petite scène du festival…
Le pire étant à venir pour demain ! Radiohead programmé à 21h30 sur la grande scène, le Tokyo Ska Paradise Orchestra à 22h sur la plus petite scène… C’est joué d’avance, seuls ceux qui ont déjà vu Radiohead 17 fois en concert iront voir jouer le malheureux groupe japonais. Et encore, ce n’est pas certain. Jouer en festival devant 10 personnes, c’est un coup à déprimer… Pauvres eux !

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