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Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 5/11/12 à 5:57

Les mystères de l’amour, la saison 2

Après une saison 1 aussi flamboyante, on ne pouvait qu’espérer une suite à la hauteur. C’est peu de dire que Jean-Luc s’est une fois de plus surpassé, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Il convient de démarrer par un récapitulatif des situations amoureuses de chacun.

José est désormais avec Ingrid. Ingrid surveille de très près Philippe Daubigné, ex-prof de philo et actuel collègue fou amoureux d’Hélène. Hélène est célibataire et n’en a rien à battre. Béné est toujours dans sa dimension parallèle avec Franck, le petit jeune. Elle reçoit plusieurs fois par jour la visite d’Olga, qui nique à droite et à gauche. Laly se comporte toujours comme une connasse, mais ça n’a toujours pas fait fuir Jimmy. Jimmy se fait reluquer allègrement par Jeanne, qui est toujours avec Nicolas. Christian et Angèle tentent de faire décoller une carrière musicale au point mort. Rudy, pas rancunier, flirte toujours avec Crystal, la gagneuse qui l’avait accusé de viol et fait mettre en taule.

Prêts ? C’est parti pour un gros gloubi-boulga scénaristique composé de tout et surtout de n’importe quoi. Après s’être fait virer de leur (groche) péniche, Jeanne et Nicolas acceptent le nouveau plan business de José, fraîchement au chômedu, qui consiste à investir dans une maison de campagne pour la transformer en chambre d’hôtes. En vrai, ils vont juste passer leur temps à glander dans la baraque et les vrais travaux pour en faire une chambre d’hôtes commenceront en saison 3, SPOILER ! La maison sera plus ou moins au centre de l’intrigue, ou tout du moins des intrigues, à commencer par une mystérieuse jeune fille cachée à l’intérieur…

Cette jeune fille s’appelle Lucille. Elle est à la recherche de sa soeur Noémie, qui aurait disparu. La bande de potes vivant dans un monde imaginaire peuplé de Bisounours où tout le monde, à part les méchants très méchants, n’a que de bonnes intentions, on propose naturellement à Lucille de l’aider et surtout de rester vivre à la maison parce qu’après tout hein une bouche à nourir de plus ou de moins, qu’est-ce-que c’est quand on fait déjà la bouffe pour dix personnes dont huit n’ont pas de sources de revenus connues. La maison devient le nouveau point de chute d’Hélène car Tim, le petit ivoirien qu’elle héberge en attendant son opération, a foutu le feu à son appartement en faisant des frites. Cette mésaventure n’empêchera pas le petit Tim de faire son mariole prétentieux et condescendant pendant toute la saison, balançant du “t’es gros” à droite, du “t’es vieille” à gauche, expliquant la vie à Jeanne et Hélène qui débarquent et découvrent Skype en 2012, et se la surpétant en permanence comme la petite merde insolente qu’il est. On aurait envie qu’il meure assez rapidement du fait de ses problèmes de santé, malheureusement il survivra, et ultime coïncidence, il s’avère qu’il connaissait déjà Léa la fille de Béné sur MSN, MAIS QUEL HASARD.

Le hasard et les coïncidences, c’est un peu le moteur de JLA depuis des années, mais avec les Mystères de l’Amour saison 2 on a passé la surmultipliée. Absolument TOUT LE MONDE se connaît, ou presque : Ingrid la mère maquerelle connaît la totalité de la pègre et des petits voyous, bon, à la rigueur pour quelqu’un de haut placé dans le monde de la Nuit pourquoi pas ça se tiendrait encore, mais le plus drôle c’est que Jeanne, elle, est non seulement connue de cette même pègre, mais aussi de simples putes qui ôsent à peine prononcer son nom et pire, elle est encore plus crainte que Pablo Escobar. Oui, on parle bien de Jeanne Garnier, l’ex-taularde survivante d’un crash d’avion qui hacke la localisation d’un téléphone pour découvrir que son mec la trompe dans une grange, mais qui ne sait pas tenir un couteau pour éplucher une patate et qui a une diction pire que celle de Ségolène Royal. Je peux comprendre que JLA ait envie de faire de sa Zaza une super-héroïne, mais il y a un moment où ça devient franchement ridicule.

Histoire d’aller droit à l’essentiel, évacuons d’emblée les side-stories inintéressantes, et parlons du cas Béné. Cette dernière vit toujours dans une dimension parallèle, séparée du reste de la bande : 99% de ses intrigues n’ont AUCUN rapport avec celles du reste de la bande, et elles sont toutes plus inintéressantes les unes que les autres. Je vous la fais courte, la majeure partie des apparitions de Béné sont lors d’une visite d’une de ses copines, l’insupportable nymphomane Olga en premier lieu (VA T’OCCUPER DE TON GOSSE, CONNASSE DE RUSKOFF) et la non moins insupportable Laly (VA T’OCCUPER DE TON GOSSE, CONNASSE DE BRÉSILIENNE). Comme Béné n’a pas trop non plus envie de S’OCCUPER DE SA GOSSE, une fois Franck parti (parce que Béné, ça rime avec cocue), elle envoie Léa “chez une copine” pour le reste de la saison, soit une bonne vingtaine d’épisodes. Entre temps elle sortira avec Julien, un chirurgien plastique (et pas “plasticien” mon cher Jean-Luc) que l’on verra danser à peu près aussi bien qu’un pantin désarticulé dans une boîte de nuit surréaliste garnie de chaises de jardin, alors que le club est supposé être le dernier truc à la mode que le tout Paris s’empresse de découvrir. Comme par hasard quasi toute la bande y est, et ce passage représentera l’un des seuls de Béné avec le reste du groupe. Ensuite, elle repart dans sa dimension parallèle, avant d’être de nouveau COCUE par Julien, qui se tape, COÏNCIDENCE, la femme du nouveau producteur de Laly, qui fait maintenant de la télé. Laquelle s’est justement tapé ce producteur, ce qui représente la deuxième side-story inintéressante, cocufiant ainsi Jimmy, lequel est reparti en Suède après avoir embrassé Jeanne. C’est bon, vous suivez ?

Ultime side-story dont on se demande encore l’intérêt, Eve Watson décide d’aider Christian à enregistrer son disque avec Angèle. Sauf qu’une fois celui-ci sur bandes, elle intime au producteur l’ordre de faire censurer le disque par toutes les radios ! Elle veut le faire ré-enregistrer, et c’est une cover qui sera finalement diffusée notamment sur “NRV”, la radio la plus populaire auprès des djeunz (l’humour azouléen à son paroxysme). Christian le découvre, est un peu fâché quand même, et les conséquences sont terribles ! Poussé par la rage, il décide en effet… de ne strictement rien faire !!! Au début de la saison on nous explique qu’Eve fait ça pour récupérer Christian, la logique du plan paraît tellement alambiquée qu’au final il y a des chances que Jean-Luc lui-même se soit perdu dans son machiavélisme.

Et pourtant, l’esprit de Machiavel est présent durant toute la saison via le personnage d’Ingrid, que l’on découvre être Émilie Soustal, OH MON DIEU TOUTÉLIÉ ! Elle a eu une liaison avec Philippe Daubigné après “La Philo”, et est toujours follement éprise du professeur, et vu le comportement de ce dernier on se demande bien pourquoi. Après l’avoir violé en glissant du GHB dans son verre, et alors qu’elle espionne ses paaaassionnannnnntes journées à ne rien foutre devant son ordinateur, elle parvient à convaincre cet ahuri qu’elle est folle de lui et rien que de lui. Étant donné qu’elle n’a strictement rien à gagner de cette relation, on est en droit de se demander pourquoi elle y tient tellement. Ingrid est en effet devenu le personnage le plus redoutable de la série, on avait déjà eu un aperçu de ses méthodes et de son caractère en saison 1, mais là elle bat à elle seule Diskor, Cobra, Miles Mayhem, Skeletor et Lavinia réunis. Afin de mieux comprendre, attardons-nous sur l’arc narratif principal de cette saison, la maladie de Tim. Non je déconne, on s’en branle de lui, l’arc narratif c’est une secte déguisée en ferme bio. Vous avez bien lu.

L’essentiel de la série se déroule dans un bled nommé Dampierre-en-Yvelines, 1137 habitants au dernier recensement, et c’est là qu’un dénommé Virgile a décidé d’installer une “ferme bio” en se faisant passer pour un médecin thérapeute prônant le retour à la nature afin d’aider ses patients, participant à la vie du jardin. Évidemment, le fait que sa patientèle soit composée à 100% de jeunes et jolies jeunes filles n’éveille AUCUN soupçon parmi la population du village, et pourtant c’est pas comme s’ils se cachaient : les filles distribuent régulièrement des légumes gratuitement en se baladant avec leurs panier, et tous les jeudis une dégustation publique est organisée à la ferme, ou tout du moins c’est ce qui est prétendu parce qu’on n’en verra pas une dans la série. Seule notre équipe de fins limiers se doutera immédiatement que quelque chose de louche se trame derrière cette ferme bio, et… ils décideront de n’absolument rien faire. Du coup Virgile a le champ libre pour continuer ses conneries de gourou, parce qu’évidemment tout le monde s’en doute, il est derrière la disparition de la soeur de Lucille, et se tape allègrement toutes les gonzesses qui lui donnent du “oui maître” et lui obéissent aveuglément. Lors d’un épisode, il prendra même une dimension mystique en expliquant à Noémie que “des démons” l’ont envahie, et qu’il convient de les chasser (à grands coups de bite, évidemment) et puis ensuite plus rien, on n’entendra plus jamais parler des démons. Est-ce que JLA s’est rendu compte que c’était un peu too much, j’en doute sérieusement vu tout le reste.

Au village, un petit groupe de jeunes a décidé de jouer de la musique comme a la grande époque, ils semblent pas mal se démerder en fins de morceaux eux aussi. Au début ils se prennent la tête avec la bande des comiques, enfin surtout avec José et Jimmy, et puis finalement la meuf du groupe tombe amoureuse de Patrick Puydebat ce qui est bien normal, tout le monde en conviendra. Alors qu’elle se tape déjà ses deux autres potes (la sexualité des jeunes façon Azoulay : un plan à trois, quoi de plus normal), elle commence à le sexter comme une malade, finalement Patoche cède et la déglingue dans une vieille bagnole façon Titanic, sauf que Zaza l’apprend et le confronte. Mais ces jeunes sont un brin plus futés que le reste du village et ont bien compris que Virgile était louche ! TATATIIIIIN !

Vous vous souvenez d’Angèle ? La petite amie de Christian qui pendant deux mois n’avait pas compris que son boss voulait la niquer ? Eh bien elle n’est toujours pas super futée. Suite à une tentative de fuite avortée de Noémie (forcément, elle n’avait que trente minutes d’avance et pouvait fuir dans toutes les directions, donc ses poursuivants n’auront aucun mal à la retrouver), Angèle qui venait à la maison du bonheur après avoir emprunté la voiture d’Ingrid, percute en voiture celle de Virgile. Suite au choc, elle est inconsciente et se retrouve à la ferme bio, amnésique. C’est un coup de génie de Jean-Luc: il invente l’amnésie qui, en plus de faire perdre la mémoire, rend complètement con. Angèle cède donc et devient membre de la secte ! Pire, elle repousse Christian, convaincue par Virgile que celui-ci l’a quittée !! Les méthodes de Virgile pour convertir ses fidèles sont d’ailleurs assez étranges, mais surtout parce qu’elles fonctionnent. Une fois Noémie récupérée, il suffira de quelques coups de bite pour la convaincre du bien fondé de ses méthodes, et d’en faire un parfait petit soldat lui obéissant au doigt et à l’oeil. Incroyable. La présence parmi ses fidèles d’une lesbienne en puissance permettra également d’assister à quelques scènes de galochage entre copines, comme si les massages tantriques prodigués à Ingrid par ses employées ne lui suffisaient pas. On est vraiment dans le softporn digne de M6 à la grande époque, il ne manque plus qu’un ou deux plans nichons pour facepalmer en s’imaginant JLA se tenant le zgeg tandis qu’il écrit ses scénarios.

Mais au fait, à part se constituer un harem et se taper des jeunes femmes, quel est le but ultime de Virgile ? Non parce que c’est pas suffisant en fait, et il l’explique à Ingrid (parce qu’en fait il la connaît, quel hasard, et elle nous informe qu’il est sorti de prison) : il cherche un trésor qui serait caché depuis une soixantaine d’années dans la maison récemment louée par nos clowns (on se demande avec quel argent d’ailleurs, puisque les trois quarts n’ont pas de boulot). Et ce trésor, quel est-il ? Hmm ? Si vous avez deviné, vous êtes probablement déjà en train de lever les yeux au ciel : il cherche DE L’OR NAZI ABANDONNÉ LÀ PAR LA GESTAPO À LA LIBÉRATION.

Ce fut le moment où je ne savais plus si je devais rire ou m’insurger, alors j’ai applaudi.

Je vais vous passer un peu les détails, mais à un moment Dan, un évadé en cavale, prend contact avec Ingrid, s’ensuit une histoire de meurtre débile à base de dette qui n’a aucun intérêt et sera juste le prétexte à un cliffhanger fusillé en quelques minutes de l’épisode suivant dans la grande tradition azouléenne. Puis Dan vient à la maison du bonheur et tombe amoureux d’Hélène, parce que dans cette série tout le monde tombe amoureux au bout de quelques minutes et tente sa chance avec de la drague à coups de “je vous trouve très belle” ou de “vous avez de très beaux yeux”, des trucs que même les gars de la Gestapo qui planquent de l’or ils savaient que ça fonctionnait pas pour pécho.

Enfin, finalement, l’histoire de secte est résolue quand Fanny, la chanteuse du groupe de jeunes, qui décide d’aider les copains de Patrick Puydebat parce qu’elle espère bien revoir son gros zob, va se faire tringler deux fois de suite par Virgile puis l’accuse de viol.

Vous avez bien lu : c’est exactement la même méthodes qu’Ingrid utilise pour se débarasser de Ricardo le colombien dans la saison 1. Sauf qu’on voyait encore un peu l’intérêt soustalien dans l’affaire, mais là non Fanny se fait tringler DEUX FOIS, par un gourou ex-taulard maboule, pour faire libérer deux nanas qu’elle a jamais vues, juste pour aider des gens qu’elle connaît depuis une semaine, qui sont potes avec un mec qu’elle se tape en plus de ses deux boyfriends habituels.

Blllblblblbllblblblblbllblblbllblblblbllllblblblblbbllblblbll.

Moi je trouve ça assez incroyable quand même. On a l’impression qu’il se passe plein de trucs mais y’a VINGT-SIX ÉPISODES, au rythme leeeeeeeennnnnnnnnnnt, avec de l’exposition à gogo, des personnages qui se réexpliquent mutuellement des trucs vus cinq minutes plus tôt, d’autres au téléphone qui répètent mot à mot ce que dit leur interlocuteur, et un jeu d’acteurs tellement inexistant qu’il en devient parfois irritant. Rudy décroche une fois de plus la palme de la nullité crasse, non seulement l’acteur est mauvais mais en plus il n’est pas gâté par le script. Entre les proverbes sri-lankais à la con, les réflexions débilissimes et la bêtise profonde, sa présence au générique est une réelle énigme que Fox Mulder risque d’avoir bien du mal à résoudre. On sauvera Laly Meignan dont le personnage est énervant, mais bien campé.

Dommage pour Philippe Vasseur qui a le privilège rare de jouer l’un des persos un peu malins de la série, puisqu’il fera preuve d’un pragmatisme et d’une sagacité relativement inégalable quasi tout au long de la saison, malheureusement il demeurera aveuglément stupide face aux manipulations d’Ingrid, lesquelles sont tellement tordues que strictement aucune n’a la moindre chance de tenir la durée dans le monde réel. Les autres sont tous plus ou moins inexistants, la gentillesse d’Hélène poussée à l’extrême la fait passer pour une débile, mention spéciale aux soeurs Noémie et Lucille qui ne servent à rien, mais alors à putain de rien, à tel point que dans la conclusion du season finale elles sont purement et simplement passées à la trappe. Ouste, les deux caniches ! Et bon débarras, la diction de Noémie tenant du calvaire.

Joli casting de paillassons du côté masculin, la palme étant remportée haut la main par Philippe Daubigné qui après ses tentatives pathétiques auprès d’Hélène se fait purement et simplement bouffer par les manipulations soustaliennes. Les deux abeilles de Fanny se placent en bonne position, ne sachant pas quoi répondre à des répliques aussi bien senties que “Je couche avec qui je veux et si ça vous plaît pas vous avez qu’à vous casser ! Ah vous me faites chier je me casse !”. Jimmy se fait bien malmener par Laly, avant son incartade avec Zaza. Rudy, paillasson de l’ensemble du cast depuis des années est hors-catégorie. D’un autre côté, histoire de quand même sauver les apparences, les personnages féminins hors de la catégorie “chieuses” passent leur vie à la cuisine pendant que les mecs glandent en buvant l’apéro. Merci Hélène de représenter de vraies valeurs dans ce monde en perdition, on verra même Ingrid s’y coller, c’est dire.

Terminons en signalant d’effroyables problèmes de temporalité, déjà relevés lors de la saison 1, mais ici de plus en plus dramatiques. L’essentiel des scènes se déroulant dans la maison s’articulant autour des repas (ils passent leur temps à bouffer), il est assez facile d’établir une chronologie, et certains comportements ou réactions tiennent de la science-fiction lorsqu’ils sont inscrits dans le temps. Angèle a disparu depuis douze heures ? Ouais, on va peut-être commencer à s’inquiéter tiens ! On pourra également relever que les deux jeunes rockers sont encore plus balèzes que Lance Armstrong à vélo, puisque si l’un est capable d’une course-poursuite avec un scooter, l’autre fait encore plus fort en se tapant 40km dans un temps mal défini pour aller voir Béné sans l’ombre d’une goutte de sueur, mais se fait également le retour en environ dix minutes, toujours sans suer le moins du monde.

En bref ? C’est un excellent plaisir coupable dont nous avons regardé les épisodes en rigolant parfois, en nous insurgeant souvent, et en nous moquant tout le temps.

(l’auteur remercie les membres du forum Sitcomologie dont la lecture des réactions à chaque fin d’épisode fut une bouffée d’air frais et salutaire)

J’irai au Paradis car l’Enfer est ici

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 4/07/12 à 8:33

Difficile d’écrire sur cet épisode de Strip-Tease parce que je suis encore pas mal chamboulé.

J’ai vu beaucoup de commentateurs indignés s’en prendre aux réalisateurs, producteurs de l’émission, et à mes yeux c’est se tromper de cible que de conspuer le type derrière la caméra. Bien sûr elle n’est pas neutre, sa simple présence influe sur le comportement des personnes filmées, le montage joue sur la perception des images. Mais l’émission se garde bien de porter tout jugement et, en l’absence d’une voix off, le téléspectateur est invité à effectuer lui-même l’analyse de ce qui est montré. Ce n’est pas de la télé-réalité, c’est la réalité ou, tout du moins, ce qui s’en approchera le plus à la télévision.

Le reportage montre une famille rurale comme il en existe plein les campagnes. Papy fait un peu pervers, Mamy a l’air de ne pas calculer que Roxana ne comprend rien à ce qu’elle raconte, et Damien n’a apparemment jamais vu une fille d’aussi près de sa vie. Mais ce qui transparaît chez ces gens, c’est une sincérité débordante. La Roumanie ? Ils ne savent même pas où c’est. Tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils la trouvent belle, cette jeune femme. Et ils voient leur Damien fou de joie, c’est tout ce qui leur importe, qu’il l’épouse, qu’ils aient des enfants, qu’ils soient heureux. C’est ça, leur conception du bonheur.

Ces gens ne sont pas des victimes du reportage, ils sont victimes d’une vraie dégueulasse, cette entremetteuse louche dont le prénom “Marguerite” est d’ailleurs fort probablement un pseudonyme. Elle est la complice d’une traite des blanches moderne, elle exploite la crédulité de gens qui à aucun moment n’ont conscience de participer à ce trafic. Lorsque Roxana abandonne la ferme et que Damien tente de se suicider, Marguerite colporte une histoire horrible et invérifiable laissant entendre que finalement la jeune femme a été envoyée en Italie par sa mère, et risque d’y finir comme prostituée. Pour elle, ces femmes ne sont qu’une marchandise facilement interchangeable, elle a d’autres modèles en stock dont elle a déjà étalé les photos devant Damien inconsolable. « Ah, la Roumaine elle a pas tenu le choc ? Bon c’est pas grave, je vous ai mis de la Biélorusse en remplacement, l’autre elle ira faire la pute en Italie ! »

Papy et Mamy ont une réaction d’effroi. Voilà. Ce ne sont pas des monstres. Tout bouseux qu’ils soient, ils sont humains, eux. Rideau.

Les mystères de Jean-Luc

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 3/04/11 à 2:48

Cette critique de la série Les Mystères de l’Amour a été initialement publiée sur Sens Critique

Treize épisodes de cette nouvelle saga ont été diffusés, soit la moitié de cette première saison. Je pense qu’il est désormais possible d’écrire une critique assez juste de l’oeuvre sans que les épisodes futurs ne la fassent trop mentir. Dans le cas contraire, je procèderai à des corrections.

Sept ans après la fin des Vacances de l’Amour, la joyeuse bande de copains rentre en France et se range des bécanes. José et Bénédicte ouvrent un restaurant sur l’île de la Jatte, Nicolas, devenu photographe, fréquente la gérante d’un bar à hôtesses et habite sur une péniche, Christian file le parfait amour avec une petite jeunette nommée Angèle, Laly est journaliste pipole et trouve le temps de passer voir ses amis entre deux avions. Mais la petite vie tranquille de tous est perturbée lorsque Jeanne, que tout le monde pensait morte, débarque…

Ce n’est pas peu dire qu’elle était attendue au tournant, cette fameuse suite. Et le moins que l’on puisse dire était que le tableau s’annonçait allèchant: nouveaux lieux, nouvelles situations, nouveaux personnages, nouvelles problématiques… très vite, trois histoires majeures se mettent en place et se déroulent en parallèle.

Malheureusement c’était sans compter sur l’inventivité de Jean-François Porry, alias Jean-Luc Azoulay, pour scier lui-même la branche sur laquelle il est assis. Chaque arc narratif, les trois sans exception, se retrouve systématiquement saboté. Un twist scénaristique intervient ? Hop, pas grave, on le fout en l’air cinq minutes plus tard. Un épisode se termine par un cliffhanger au suspense haletant ? Il ne faudra que trente secondes lors de l’épisode suivant pour résoudre la moindre situation compliquée. Et le plus aberrant, le plus effroyable, est ce fil rouge sur une histoire de trafic de drogue et de prise d’otages par des truands colombiens qui se termine en… deux minutes chrono, via un stratagème tellement grotesque qu’on a l’impression que le téléviseur traite le spectateur de gros débile consanguin et l’invite à changer de chaîne. Non mais sincèrement, je n’exagère pas, et pour ceux qui n’ont pas peur des spoilers on va faire le tour des incongruités qui me viennent à l’esprit dans le détail.

HERE BE SPOILERS

Expédions d’entrée l’arc le moins intéressant: Béné, on l’a vu plus haut, tient un restaurant sur l’île de la Jatte. Chaque scène dans ce restaurant est immédiatement identifiable par une musique qui est un plagiat intégral de celle du village Kokiri d’Ocarina of Time. Si c’est involontaire, c’est assez impressionnant de ressemblance. Lassée des infidélités répétées de José, Béné se laisse séduire par un jeune peintre qui affiche près d’une vingtaine d’années de moins qu’elle au compteur. Ils vont se tourner autour, flirtouiller, finalement elle va céder et ira prendre du bon temps sur la péniche du jeune à plusieurs reprises. Ces scènes figurent haut la main au Panthéon des scènes d’amour les moins érotiques de l’univers: aucune sensualité, une musique d’accompagnement horrible, on n’a qu’une seule envie c’est qu’elles se terminent vite et pourtant Laure Guibert est resplendissante: quel gâchis. Pourtant lorsqu’une jeune fille catégorie avion de chasse débarque dans la chambre du jeunôme et surprend les tourtereaux, que Béné prend la poudre d’escampette tandis que l’autre répète bêtement “c’est pas du tout ce que tu crois” on se dit que ça y est, il se passe enfin un truc intéressant dans cette amourette niaise et ennuyeuse… immédiatement annihilé dans les dix minutes suivantes “mais c’était ma soeur en fait, ah ah ah”, la niaiserie reprend, puis Béné décide que ça suffit les conneries, et on apprend que le jeunôme fait une tentative de suicide, et ça c’est sa soeur qui l’apprend à Béné sauf qu’en fait c’était pas sa soeur mais un de ses plans cul, mais c’est pas grave finalement.

Oui rien qu’à la lecture de ça vous vous êtes certainement déjà dit “Quel est le fuque ?” mais attendez, parce que le meilleur est à venir.

Pendant Hélène et les Garçons moi je n’aimais pas beaucoup Christian, son personnage était particulièrement irritant et en plus il faisait souffrir Johanna, et Johanna c’était ma préférée et j’en étais amoureux et tout. Oui bon j’avais douze ans. Mais là Christian il est touchant, c’est un alcoolique repenti, il a une liaison avec une petite jeunette toute mignonne et ils habitent ensemble, il continue à essayer de vivre de sa musique et a des problèmes d’argent, bon, jusqu’ici ça se tient. Sa copine Angèle quitte son boulot parce que son supérieur lui fait des propositions indécentes, elle n’ose pas le dire à Christian et cherche donc un plan de secours. Elle s’adresse à Ingrid la copine de Nicolas qui l’engage dans son bar à hôtesses. Quitter un job suite à des avances d’un supérieur pour en démarrer un dans un bar à hôtesses, ça vous situe un peu le niveau de la meuf. Mais là où ça devient franchement proche du nawak total c’est quand le big boss de son ancienne boîte décide de la réengager comme secrétaire personnelle. Dès le premier déjeuner on calcule direct qu’il veut se la taper, c’est cramé à des années-lumière, sans parler de son discours de chien de la casse à base de “vous avez un merveilleux sourire” et autres “vous êtes une perle”. Pendant ce temps une ex de Christian manigance pour le récupérer et celui-ci tombe dans un traquenard: sa petite amie Angèle dont il est amoureux et à qui il déclare vouloir faire un enfant préfère croire l’ex que lui, et se retourne vers son patron trop content de la récupérer (et de pourrir Christian au passage). Et malgré ses méthodes de bourrin lourdingue absolu, elle ne voit rien venir:

– ils déjeunent ensemble un midi sur deux
– il sait qu’elle tap… qu’elle travaille dans un bar à hôtesses, mais ça ne le dérange pas plus que ça
– il lui prête un studio dans son immeuble, gratuitement, pendant plus de deux mois
– il lui apporte le petit dej au lit tous les matins, pendant ces mêmes deux mois
– il fait la vaisselle pendant qu’elle se douche, parce qu’au bout de deux mois c’est la tradition
– il la conduit au boulot en bagnole et la ramène le soir, pendant deux mois toujours
– il n’a de cesse de la complimenter sur son sourire, ses jolis yeux, alors qu’en cachette il se tripote le zizi en reniflant son écharpe

ET CETTE CONNE NE CALCULE RIEN ! PENDANT DEUX MOIS, À AUCUN MOMENT ELLE NE GRILLE QU’IL VEUT LA NIQUER ! CETTE COOOOONNE !

Ahem. Pendant ce temps Christian se tape Johanna qui est revenue et il a bien raison.

Bon maintenant passons au gros morceau: la storyline “principale”, celle qui implique Patrick Puydebat, toujours sémillant, toujours la classe, dans une sombre histoire de trafic de drogue mâtinée de kidnapping et de gangsters qui roulent en Nissan Qashqai. On commencera par admirer la prestance avec laquelle le personnage de Jeanne revient sur le devant de la scène:

– Jeanne, mais, je te croyais morte ?
– Non, je m’en suis sortie
– Mais pourquoi n’as-tu pas donné de nouvelles ?
– J’étais occupée…
– Comment ça ?
– J’étais en prison.

Ça vous pose un retour non ? Durant douze épisodes on va apprendre que Jeanne a été accusée du meurtre de son frère, mais que c’est un coup monté par des narcotraficants colombiens. Sauf qu’en fait les colombiens la font aussi évader parce qu’elle a planqué une partie de la drogue, et ils vont s’attaquer à tous ceux que Jeanne va contacter afin de la retrouver: kidnapping d’Olga, puis d’Ingrid, puis de Jeanne elle-même, on ne lésine pas sur les moyens. Cette histoire de colombiens est la trame la plus importante et travaillée des douze épisodes, avec tentatives de rebondissements, implication d’un grand nombre de personnages, et c’est aussi elle qui décide de la chronologie de toute la série.

Sauf que.

Sauf que sa “résolution” est… je ne trouve pas les mots. Sincèrement.

Ingrid et Nicolas sont chez un avocat qui dispose des preuves permettant de faire sortir Jeanne de prison, celle-ci s’étant rendue aux flics. Mais Nicolas craint que les colombiens aient volontairement fourni quelques preuves histoire de la faire sortir, puisqu’ils veulent toujours lui mettre la main dessus. Ingrid, qui pendant trois épisodes s’est laissé allègrement violer par le boss du cartel (même si elle avait quand même l’air gentiment consentante parce qu’elle envisageait de récupérer une part de leur magot, ou alors elle jouait la comédie, en fait on ne sait pas trop, c’est dire si c’est étrange), propose de tendre un piège aux gangsters. Elle va se rendre chez le chef dont elle connaît l’adresse parce qu’elle a laissé un téléphone portable chez lui avec la géoloc activée, fera mine de se faire violer et bim, la police pourra intervenir. De façon assez incompréhensible Nicolas accepte le plan (MAIS ! BORDEL !) et la scène suivante passe immédiatement sur Ingrid chez le boloss. Il la pousse sur le canapé, elle pousse des cris, ET BOUM trois mecs grimés comme au GIGN débarquent et arrêtent le vilain. Chez lui on trouve des documents qui prouvent son implication dans le trafic. Fin de l’histoire, c’est réglé en… même pas deux minutes, et ça soulève tellement d’incohérences grotesques que ça devrait être étudié afin de servir de référence historique, le modèle de la résolution à ne pas suivre, celle que dans un téléfilm turkmène on irait chercher le scénariste dans sa famille à 4h30 du matin pour l’exécuter froidement d’une balle en pleine tête qui repeint les murs avec sa cervelle.

Pour ceux qui se poseraient la question, les trois arcs narratifs sont disjoints et n’ont aucun rapport entre eux. Y’a bien Laly ou Jimmy qui, n’ayant pas de rôle majeur dans aucun des trois, font le lien et vont de l’un à l’autre, mais ça ne va pas plus loin, et surtout ça pose des problèmes de cohérence quand la sortie de prison de Jeanne nécessite deux mois, ce qui provoque des réactions ridicules dans les deux autres arcs du fait du temps écoulé: qu’on ne me fasse pas croire que cette chaudasse de Laly va attendre DEUX MOIS après que Jimmy ait quasiment tenté de sauvagement l’attrapper sur le pare-chocs de sa bagnole pour finalement décider de sortir avec.

Pour finir sur une note négative après cette avalanche de qualités, la palme de l’acteur le plus catastrophique est remportée haut la main par l’interprète de Rudy. Je crois que de ma vie je n’avais jamais vu aussi mauvais, et pourtant j’en ai regardé des séries AB, enfin je veux dire le mec était déjà nul à chier par la bouche dans les Vacances de l’Amour, c’est vrai, mais dans le laps de temps il aurait peut-être pu prendre au moins des cours de diction, non vraiment, pour les autres on peut toujours blamer les dialogues mais sincèrement là je ne vois pas comment ça peut être autre chose, je n’ai rien de personnel envers lui mais il est vraiment nul, nul, nul, nullissimantesque. Tellement mauvais qu’il pourrait jouer un français dans le prochain Tarantino, c’est dire.

En bref, c’est un excellent plaisir coupable dont je ne rate aucun épisode. Après tout, c’est pas plus pourri que Plus Belle La Vie.

Accidentel

Dans la catégorie: It's a mad world,Pol fiction,Watching TV — kwyxz le 17/03/11 à 12:26

Ils étaient là, l’air grave parfois quand il s’agissait de défendre leur savoir, leur technologie, leur gagne-pain, menacés. L’oeil goguenard quand ils écoutaient leurs opposants, bien trop énervés et caricaturaux pour être crédibles, s’égosiller en vain. Et ils ont repris leur discours, sur un ton paternaliste, avec cette arrogance qui les caractérise. Je suis expert en physique nucléaire et je prends sur mon temps précieux de génial scientifique pour descendre éduquer la plèbe, de quel droit ces ignares incapables de comprendre la fission de l’atome se permettent-ils de critiquer ? Nos centrales sont sûres, il n’y a aucun risque d’accident, cessez de diaboliser le nucléaire, nous savons ce que nous faisons, et quand bien même il y aurait un nuage radioactif ce n’est pas bien grave: on rentre chez soi, on se calfeutre, on attend quelques heures, quelques jours tout au plus, et le problème est résolu. Tous ces gens qui critiquent le nucléaire ne sont que des ignorants ou des illuminés, du haut de mon savoir je vous le garantis, d’ailleurs Tchernobyl ça a fait moins de victimes qu’il n’y a de morts sur les routes par an en France, c’est bien la preuve que le risque est largement exagéré !

Ce qui me pose problème ce n’est pas tant le dogme et l’arrogance de ces hommes. Ce qui me pose problème c’est que je doute que cette attitude soit une singularité des nucléocrates français, et j’ai l’intime conviction que les experts ayant conçu les centrales de Three Mile Island, de Fukushima et de Tchernobyl ont un jour tenu le même discours.

Gainsbourg est mort depuis 20 ans

Dans la catégorie: Monte le son,Watching TV — kwyxz le 2/03/11 à 10:35

Hier, on décernait les Victoires de la Musique: consécration de ZAZ, razzia de Gaëtan Roussel (ex-Louise Attaque, ex-Tarmac) qui empoche 3 trophées, -M- gagne un truc comme tous les ans vu que c’est à peu près le seul musicien potable de la soirée, Katerine réussit son hold-up vu le disque qu’il a sorti, et le bon goût est récompensé avec Stromae l’artiste dont je prononce le nom quand je vomis ou Ben l’Oncle qui me Saoule.

Si je devais décrire le paysage musical français tel que dépeint par cette cérémonie, je pense que je choisirais une décharge à ciel ouvert, ou bien la zone contaminée entourant Prypiat. Quelle putain de catastrophe.

Sémillance

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 27/02/11 à 19:58

Je rencontra le sémillant Patrick Puydebat et je l’interviewa:

Interview Patrick Puydebat – février 2011

Cette vidéo mal éclairée, mal sonorisée et mal recompressée vous est offerte avec (mystères de l’) amour. Mes remerciements particuliers à Zeni qui a courageusement tenu la caméra pendant toute l’interview.

C’est l’amour à la plage, waouh tcha-tcha-tcha

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 22/10/10 à 17:54

Au bout d’une bonne centaine d’épisodes au minimum, les cadreurs du Miracle de l’Amour en ont eu un peu marre de stagner dans cette réplique de maison ornée d’une reproduction de statue grecque du plus mauvais goût. Réunis en syndicat ils sont allés militer auprès de Jean-Luc Azoulay: « Ras-le-bol de la Plaine-Saint-Denis, avec tous les Emmy Awards que les séries AB ont raflé au fur et à mesure des années, on veut du soleil, des cocotiers, du sable fin, des transats, de la coke, et des putes ! »

Jean-Luc qui est un homme généreux entend la complainte de ses salariés mais après l’échec des “Garçons de la plage” il ne sait que trop bien qu’une comédie tournée sur un lieu de vacances aux décors paradisiaques donne plus envie de glander que de se casser la nénette. Il prend donc une décision d’importance: les Vacances de l’Amour sera une série dramatique, avec des épisodes à la limite du thriller, on arrète les rires en boîte et les blagues dignes d’un recueil Carambar, on donne dans le sérieux en 52 minutes que même Julie Lescaut elle va en faire dans sa culotte.

Notre troupe s’envole donc pour “Love Island”, île paradisiaque sur laquelle le sémillant Patrick Puydebat s’est installé pour oublier cette salope d’Hélène qui, si les GSM avaient existé à l’époque, l’aurait largué par SMS. Allez savoir comment ils trouvent tous super facilement un boulot, preuve que le plein emploi est une réalité dans certains coins de la planète. Malheureusement un étonnant contrepoids karmique fait qu’ils sont sans arrêt la cible de gangsters, tueurs, traficants de drogue et autres preneurs d’otages. Revenons un instant sur un des épisodes qui m’a à ce jour le plus marqué, parce que c’était vraiment fantastique de tension et d’intensité.

Johanna est revenue dans la bande (Rochelle Redfield avait probablement des impôts à payer) et fricote désormais avec José, mais Bénédicte s’en fout elle a un autre mec. Tout se passe tellement bien pour les deux tourtereaux que Johanna tombe enceinte de José qui prend son rôle de futur père très au sérieux (comprendre: Philippe Vasseur en fait des tonnes). Manque de chance un dangereux truand prend en otage Laly (pauvre de lui) et Johanna (le salaud) puis s’enfuit avec elles en voiture. Pendant ce temps, Hélène, qui elle aussi est revenue et fait n’importe quoi à commencer par se trouver des boulots ridicules, se fait draguer par son collègue chauffeur de taxi qui ressemble à un pakistanais mais parle surtout comme un débile profond: on n’évitera aucun cliché dans cette série, aucun. Elle lui mettra un rateau en bonne et due forme mais en fait on s’en fout, elle ne sert à rien de toute façon Hélène.

L’héroïque Patrick Puydebat, apprenant que Laly et Johanna sont en danger, improvise un plan de sauvetage: ni une ni deux il passe de Madame Javel Dose à sa jeep et fonce sur une petite route afin de tendre un piège au preneur d’otage. Il tend donc un cable en métal entre sa jeep et un arbre, un plan sans aucun défaut puisqu’il est évident que:
– le criminel va forcément passer par là, il n’y a aucune autre route à Love Island
– aucune autre voiture ne va passer par là avant, il y a beaucoup d’autres routes à Love Island
– le véhicule du criminel lancé à 90km/h sera stoppé net sans bavures par un cable métallique tendu entre un arbre et une jeep
– les deux otages vont forcément se sortir indemnes d’une telle cascade

Finalement au bout de plusieurs minutes d’attentes pendant lesquelles il aurait pu remettre une Dose à madame Javel, il apprend qu’il a bien perdu son temps vu que le preneur d’otages ne passera pas par là: il a tiré sur Johanna laquelle va perdre son bébé et devenir stérile, ce qui rend José fou de rage (comprendre: Philippe Vasseur en fait des tonnes). Mais tout sera bien qui finit bien vu qu’il va terminer avec Bénédicte et que Johanna retrouvera son Cri-Cri d’amour. On l’avait déjà vu avec Hélène et les Garçons, c’est vraiment la tournante dans ce groupe de potes, tout le monde a couché avec tout le monde et termine finalement avec son meilleur coup. J’aimerais bien la même chose dans la vie réelle mais sans les prises d’otages et les traficants de drogue SVP.

Critique initialement publiée sur SensCritique.

C’est pareil, mais en moins bien

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 22/10/10 à 14:53

Le Miracle de l’Amour est la suite directe de Hélène et les Garçons. La précédente série s’était un peu mal terminée: les garçons veulent casser la gueule à des méchants qui ont violé une de leurs copines, quand c’est Jack Bauer qui le fait ça passe, pour du AB Productions c’est quand même un peu limite, Alors TF1 a décidé de saborder la série, et de repartir à zéro en changeant le titre. Pour le reste, c’est quasiment tout identique même si le cast est revenu au “noyau dur” d’origine et qu’on a dégagé certains personnages secondaires pas forcément utiles.

Nos comiques décident de tous emménager dans une grande maison. Les garçons sont maintenant de grands professionels de la fin de morceau et font même des concerts et des tournées, ça peut vous paraître incroyable mais il y a bien des gens qui écoutent de la chiptune ou dépensent des centaines d’Euros pour aller voir Lady Gaga alors personnellement plus rien ne m’étonne. Les filles ont toutes des petits boulots histoire de payer le loyer qui doit quand même être assez hardcore vu la taille de la baraque. Linda est mannequin, pour des raisons symboliques durant la série son poids alternera donc entre “squelettique” et “grosse vache”. Par contre, après dix ans passés en France elle se coltine toujours son accent à couper au couteau, genre elle force le trait exprès pour se donner un genre et séduire les mecs, mais vu que la moitié du cast lui est déjà passée dessus on se demande pourquoi elle continue. Le personnage d’Adeline est lentement en train de pokévoluer en Manuela, un changement de nom dont la raison m’échappe toujours un peu et qui sera probablement toujours analysé par les ABphiles des générations futures.

C’est aussi l’arrivée, fraîchement débarqués de la catastrophe Garçons de la plage, de Tom Schacht (qui interprète Tom, pour un mec qui parle pas français c’est pratique et pas trop compliqué), sémillant suédois blond qui a quand même l’air bien aryen et d’Annette Schreiber (qui interprète Cynthia malgré son gros accent de mangeuse de choucroute à la bratwurst arrosée de bière) qui est son pendant en fille. C’est bien simple, si vous aviez l’impression qu’Agyness Dein avait inventé quelque chose avec son look, revoyez vos classiques: elle a tout pompé sur le personnage de Cynthia.

Pour le reste ? Bof. C’est insipide, peu inspiré, ça ne se démarque jamais du mythe fondateur Hélène et les garçons et la seule qualité c’est qu’Hélène, le personnage le plus chiant de l’univers, disparaît progressivement de la série, tandis que le sémillant Patrick Puydebat toujours aussi charismatique étincelle de mille feux. Tout ça pour dire que le Miracle de l’Amour c’est quand même pas mal de la merde, c’est un peu comme passer directement des Bronzés aux Bronzés 3 sans passer par la case Bronzés font du ski. Vous voyez l’idée.

Critique initialement publiée sur SensCritique.

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