L’apocalypse a un nom

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 20/07/10 à 2:22

Ce post fait suite à ma chronique de la série Les filles d’à côté

Si vous avez bien suivi, je vous expliquais qu’à la fin des Filles d’à côté, série fondatrice à laquelle le présent étron fait suite, Marc se tapait Magalie. Lui, plutôt fier de son coup, rentre chez lui en vainqueur, décide de ne pas se laver la verge histoire de conserver l’odeur le plus longtemps possible, et va se piquer un petit roupillon. À son réveil, elle n’est plus là, elle a déménagé sans laisser d’adresse, pour le Venezuela, ou la Patagonie, on ne sait pas trop, en tout cas elle avait un peu honte. Et donc la série devient Les nouvelles filles d’à côté.

Le problème dans cette histoire c’est que Fanny aussi se barre. Alors je ne me souviens plus vraiment des détails, si des azoulayberdalogues trainent dans le coin et veulent nous expliquer pourquoi elle aussi se tire, ça m’intéresse vraiment. On se dit forcément, non, c’est trop con, le seul intérêt de la série, enfin les deux seuls intérêts de la série s’en vont, ils vont forcément la remplacer c’est pas possible autrement.

Fanny sera effectivement remplacée, et Magalie aussi. Malheureusement Claire, que tout le monde espèrait voir disparaître (de préférence de manière violente et brutale) est toujours là.

On a pu avoir beaucoup d’espoir à l’arrivée de Sabine, jolie blonde qui promettait pas mal, mais non, finalement elle était aussi intéressante que mon conseiller fiscal.

Là où l’on sombre carrément dans le glauque c’est quand on a vu les deux autres. Alors déjà premièrement prendre Karen Cheryl pour jouer une trentenaire c’était un peu grillé, je veux dire une publicité ambulante pour le lifting ça ne remplace pas une Fanny aussi facilement, et puis surtout dès que je la voyais je pensais à Hugo Délire, j’appuyais sur les touches de mon téléphone comme un forcené pour qu’elle quitte l’écran et qu’elle disparaisse à tout jamais.

Mais le pire, le cauchemar, fut l’arrivée d’Adeline Blondieau. Je vais faire un petit aparté pour expliquer qui c’est.

Adeline Blondieau est la fille de Christian Blondieau, parolier de Jean-Philippe Smet plus connu dans nos vertes contrées sous le nom de Johnny Hallyday. J’ai élaboré dans mes jeunes années une théorie établissant que si le rock n’avait jamais existé dans notre pays, c’était essentiellement à cause de Johnny Hallyday, et pour ceux qui disent que c’est pas vrai et que le rock existe chez nous je répondrai non bordel, regardez la Grande Bretagne et ensuite regardez la France, le rock n’existe pas ici, c’est un fait indiscutable. Et donc Johnny Hallyday, outre le fait d’avoir généré une quantité astronomique de tshirts d’extrême mauvais goût représentant des loups, ou des aigles, ou des Harley-Davidson, ou des 33 tonnes, ou un aigle sur le capot d’un 33 tonnes ou un loup courant à côté d’une Harley-Davidson, ou les 4 à la fois si t’as pas peur, Johnny Hallyday donc c’est un gros dégueulasse. Parce qu’à la naissance de la petite Adeline il a regardé son pote Christian Blondieau et il lui a dit, alors qu’elle était encore bébé hein, elle venaît de naître et tout, il lui a dit “un jour j’épouserai ta fille”. Et ce gros porc quand elle a eu 19 ans, eh bien il l’a épousée. Voilà, cette meuf son seul fait d’armes c’était de s’être mariée le Jojo, et deux fois en plus, vu qu’au bout de deux ans ils ont divorcé pour se remarier dans la foulée. Et donc chez AB ils se sont dit “tiens, cette nana elle a quelque chose, un talent certain, attends, elle a épousé le seul rocker au monde qui va à Vegas pour jouer devant un parterre de gens qui habitent tous le même pays que lui mais qui ont pris l’avion pour le voir à Vegas, comme si ça changeait quelque chose”. Enfin ça c’était à l’époque où il payait ses impôts en France, avant qu’il se casse en Suisse comme un connard de traître qu’il est.

Donc quand on a “femme de Johnny” sur son CV on est embauchée pour remplacer le vide créé par l’absence de Fanny. Alors qu’on est plate comme une limande et que question jeu d’actrice on est à peine du niveau d’une Camille Raymond ou d’une Hélène Rolles, c’est dire.

Même Madame Bellefeuille quittera le navire en perdition au bout de quelques dizaines d’épisodes. Il ne restera que le pauvre Gérard Vives pour sauver les meubles, toujours dans son rôle de folle insupportable. Autant dire que c’était vraiment une série de merde.

Critique initialement parue sur Sens Critique

La bonnasse, la connasse et la cinglée

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 20/07/10 à 1:48

Vous le savez, je n’ai pas l’habitude de noter à la légère, surtout des oeuvres aussi colossales, générationnelles et fondatrices que les sitcoms AB Production. Alors je vous le dis les amis, je suis partagé.

Partagé parce que la série Les filles d’à côté avait tout pour devenir l’une des meilleures séries du Monde. Le pitch de départ est assez simple: c’est l’histoire de deux mecs et de trois filles qui sont voisins.

Le premier des mecs c’est Daniel, américain, photographe, le genre beau gosse crooner sur le retour, j’te chante une chanson de Roch Voisine et tu fais une flaque tac tac tavu keskia, sauf qu’il a le charisme d’un homard enrhumé dans une marmite sur le feu.

Le deuxième des mecs, et le vrai héros de la série, c’est Marc, un bon franchouillard, le genre à raconter des blagues de cul dans les mariages et à se jeter un petit jaune au bistrot avant d’aller faire un PMU, et il a envie de se les attraper les voisines, même s’il a une petite préférence, mais s’il peut se faire n’importe laquelle des trois il dira pas non hein.

La première des nanas c’est Claire, la plus âgée qui se ramène avec son fils (un ado complètement con), débile complète, hystérique, parano, possessive, et dont tout le monde se fout.

La deuxième, c’est Magalie, une brune sans personnalité complètement fade mais dont Marc est, allez savoir pourquoi, éperdument amoureux. Spoiler: à la fin de la série, il se la tape, et morte de honte elle préfère disparaître sans laisser d’adresse. Une belle grosse connasse, c’est moi qui vous le dis.

La dernière, et ma préférée, c’est Fanny. C’est aussi une maman, mais plus le genre MILF. Il faut voir la paire d’arguments qu’elle trimballait, surtout que les costumiers chez AB lui filaient toujours des hauts une taille trop petite. Quel poitrail les aminches, entre ça et Code Lisa mes hormones d’adolescent étaient plus que gâtées.

Évidemment vu que le titre c’est pas “La bonnasse, la connasse et la cinglée” mais “Les filles d’à côté” on se doute que la totalité des épisodes va mettre en scène les manoeuvres de Marc pour essayer de s’en serrer une, pendant que les trois vont essayer de se serrer Daniel. Et ce sera ça tout le temps, tout le temps, tout le temps. Ad vitam ecoeuram. Mais si c’était si simple ce serait moins drôle.

Alors nos amis Jean-Luc Azoulay et Claude Berda se sont dit: on va rajouter une quatrième fille. Et cette fille c’est Gérard Vives, responsable du club de sport de l’immeuble qu’habitent nos cinq protagonistes, Gérard Vives c’est l’homosexualité vue par AB Productions, un truc effeminé au possible, stéréotypé à l’extrême, on ne peut s’empêcher de prendre un peu en pitié l’acteur obligé d’en rajouter des tonnes, et puis finalement les tonnes prennent vie en la personne de Madame Bellefeuille, vibrant plaidoyer du duo Azoulay-Berda en faveur de Slim-Fast, de Club Med Gym et des programmes Weight Watchers. Parce que c’est bien connu, non seulement les grosses sont moches mais en plus elles sont connes comme des pieds et veulent se taper Marc, le balourd, le repoussoir, et si Giant Coocoo avait joué dans cette série elle l’aurait probablement visé lui.

Alors moi je veux bien faire tous les efforts du monde et mettre une bonne note pour les seins de Fanny, vraiment hein, mais non, je ne peux décemment pas mettre plus de la moyenne à ça.

Critique initialement parue sur Sens Critique.

Community, continuity, and such

Dans la catégorie: Humeur,Watching TV — kwyxz le 13/07/10 à 2:06

Ce soir j’ai enfin découvert le fameux épisode 1×23 de Community, intitulé Modern Warfare, qui éveillait ma curiosité pour deux raisons, la première évidente est le titre qui sait parler au joueur en moi, la deuxième est que cet épisode est, de l’avis général, le meilleur de toute la première saison. Lors de ma découverte de la série j’ai déjà observé sur Twitter que la série, si elle me plaisait beaucoup et me faisait rire, souffrait de problèmes de montage qui parfois m’avaient sauté au visage tellement ils étaient évidents et gênaient ma lecture immédiate de certaines scènes.

Cette remarque a beau être parfaitement fondée, on m’a objecté que je n’étais qu’un pisse-froid pinailleur aigri et c’est tout juste si on ne m’a pas reproché d’inventer lesdits problèmes.

Je vais donc démontrer par la présente que même l’épisode considéré comme étant le tout meilleur de cette saison en souffre, histoire d’une fois pour toutes clore le sujet et démontrer que mes détracteurs ne sont qu’une bande de vilains aveugles, ou alors les pires fanboys de mauvaise foi. Promis, après je n’en parlerai plus jamais sans y avoir été invité.

Scène d’introduction de l’épisode, Britta et Jeff entrent dans la salle de travail: ils portent tous les deux des livres à la main.

Britta pose ses bouquins, Jeff garde les siens à la main.

Tiens, au plan suivant les livres de Britta ont disparu ?

Elle n’a pourtant plus rien dans les mains… et le pire c’est que Jeff non plus !

Ah mais, les voilà les fameux bouquins ! Ils sont posés devant Jeff, et sont quasiment collés les uns aux autres.

À moins que… ce n’est pas possible, j’ai dû rêver, ou bien Britta a déplacé sa pile de bouquins à la vitesse de l’éclair pour que désormais cinquante bons centimètres séparent ses bouquins de ceux de Jeff.

J’ai dit cinquante ? Hmm. Non, c’est plutôt dix là, hein ? Moins ?

Ah, quand le doyen entre dans la pièce ils se sont un peu plus éloignés. Probablement une force de répulsion d’origine magnétique. Disons vingt centimètres, à tout casser.

Au temps pour moi, ils ont de nouveau cinquante centimètres d’écart. Je dois voir de travers.

Mais quel âne je fais: ils sont collés.

Ah bin non.

Le tournage de cette séquence d’intro a nécessité trois, voire quatre prises différentes, et un truc aussi simple à gérer que le positionnement des bouquins de Britta et Jeff passe complètement à la trappe. Pourtant certains efforts sont faits: si vous regardez la pendule dans le fond, elle est volontairement arrètée pour toujours montrer la même heure.

Ne vous leurrez pas: ce genre de gag arrive dans la quasi totalité des épisodes, de façon plus ou moins visible, les pires scènes étant celles où les acteurs se téléportent. Vous croyez que j’exagère ? Revoyez le 1×08 à partir de la quatrième minute et suivez le déplacement de Jeff.

Alors non, ce n’est pas dramatique et ça n’en fait pas une mauvaise série pour autant: je n’ai d’ailleurs jamais dit le contraire et j’ai adoré cet épisode 1×23, tout simplement adoré. Il y a juste sur ce plateau un(e) script(e) qui fait très mal son boulot et c’est très dommage tant le reste, qu’il s’agisse de l’écriture ou du jeu des acteurs, est vraiment de très haute tenue. Si vous ne connaissez pas encore Community je vous invite à la regarder, que vous voyiez ou non ces problèmes de continuité vous allez passer un très, très bon moment.

Des années de féminisme pour en arriver là

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 27/05/10 à 18:26

Si vous avez bien tout suivi, vous êtes déjà au courant que Framboisier, le chanteur des Musclés, est le frêre de Roger Girard, qui est lui-même le père de Justine et Hélène. Roger Girard est marié à Marie dont le frère n’est autre qu’Antoine Garnier, père de Lola Garnier, l’héroïne de ce nouveau sitcom de l’ABverse.

Lola est une jeune lycéenne interprétée par une actrice de 20 ans. En supposant qu’elle soit en terminale, elle a déjà 2 ans de retard ce qui en dit déjà bien long. Sa principale occupation semble consister à se faire poursuivre par une bande de garçons passablement idiots, qu’elle appelle “les abeilles”.

Parce que oui, dans l’ABverse, le “miel”, représenté par Lola, attire “les abeilles”, représentées par les débiles. Il ne fait aucun doute que personne chez AB n’a eu le courage de prévenir Jean-Luc Azoulay qu’une abeille produisait le miel, et donc ne courait pas après. Non, les insectes qui sont attirés par le miel ce sont plutôt les mouches.

Renommons-donc la série au plus réaliste: “Le miel et les mouches”. Qualifier une jeune fille impudique qui, quelques années plus tard montrera sa chatte à des milliers de têtes blondes, de “miel” était déjà un peu osé, mais lorsque l’on se penche un petit peu sur le personnage on se rend compte que c’est complètement incorrect.

Lola se laisse royalement courtiser par ce groupe de tocards sans jamais les éconduire, toute contente qu’elle est de bénéficier de ses petits laquais personnels, qui vont combler le moindre de ses désirs. Bien sûr, elle ne satisfera jamais leur ultime attente puisque chacun d’entre eux n’a qu’une envie: se la sauter. Elle les mène donc en bateau pendant les 200 épisodes de la série comme une salope manipulatrice et l’on ne peut même pas parler d’innocence naïve puisqu’elle les nomme elle-même “les abeilles”: elle est donc parfaitement au courant de son statut de proie.

“La grosse pute et les mouches” oui, voilà comment il aurait fallu appeller cette série.

Et je vous passe Johnny et Giant Coocoo sinon je vais devenir vraiment grossier.

Initialement posté sur SensCritique

Every saga has a beginning

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 19/05/10 à 17:40

Pierre fondatrice de l’univers AB, “Salut les Musclés” est à l’origine d’une l’incroyable mythologie composée de séries comme “Premiers Baisers“, “Le miel et les abeilles” et le forcément culte et déjà évoqué en ces lieux “Hélène et les Garçons“. Toutes ces séries sont, en effet, des spin-off plus ou moins directs de “Salut les Musclés“, oeuvre séminale (je savais bien que je réussirais à placer ce mot un jour, même sans bosser à Chronic’Art) de l’ABverse comme on dit dans le jargon. Et ce jargon est on ne peut plus approprié: loin des comédies sentimentales que sont les autres séries AB, on est ici en présence d’une oeuvre de science-fiction aux personnages complexes: les Musclés sont en effet la première équipe de super-héros française, longtemps avant France Five.

Jean-Luc Azoulay l’a bien vite remarqué: il partage ses initiales avec la Justice League of America. Jaloux du succès des personnages super-héroïques que sont Superman, Batman et Wonder Woman, il décide avec son acolyte Claude Berda de créer sa série d’hommes surpuissants. Afin d’immédiatement situer le contexte, il annonce la couleur en les nommant “Les musclés” ce qui sonne évidemment mieux que “les baltringues” ou “les tocards”. Il va sans dire que nos héros sont dotés de Super-Pouvoirs:

  • Framboisier a le super-pouvoir d’être le séducteur de la bande sans être beau
  • Minet a le super-pouvoir de supporter les hurlements stridents d’une femme appellée Valériane – si un prénom pareil ne vous convainc pas qu’on est en pleine SF, je ne sais pas ce qu’il vous faut
  • Rémi a le super-pouvoir de se faire instantanément oublier de l’inconscient collectif, et pourtant il avait épousé Ariane, et je ne déconne pas: demandez à quelqu’un de vous citer les noms des Musclés il y a 99% de chances qu’il oublie Rémi
  • René a le super-pouvoir de ne jamais vieillir: il est en effet en permanence vieux (mais paix à son âme quand même, t’étais le meilleur à l’accordéon René)
  • Éric a le super-pouvoir de trouver cool de hurler comme un tyrolien en préparant un cassoulet

Bien évidemment des super-héros ne seraient rien sans un super-vilain, et ce super-vilain est une monstruosité hurlante dont j’ai parlé quelques lignes plus haut: Valériane. Celle-ci poursuit nos amis, pourtant camouflés sous une identité secrète de groupe folklorique de la Plaine Saint-Denis, et particulièrement Minet probablement à cause de sa petite taille puisque comme chacun sait tout ce qui est petit n’est pas grand. Valériane pouvant en l’espace d’un cri percer les tympans de n’importe quel être humain, fût-il un Musclé, une sympathique extraterrestre nommée Hilguegue aide nos héros à affronter cette terrible menace, de même qu’une avenante jeune femme brune connue sous le nom de “Mademoiselle Catherine” qui, cherchant en vain un semblant de virilité chez nos héros, finira désespérée comme actrice de téléfilms érotiques de mauvaise qualité (paix à son âme aussi, comme vous pouvez le voir le body count de cette série est assez élevé, on est pas chez les Teletubbies).

La force de “Salut les Musclés” est, tout au long de la série, de parvenir à conserver cette cohérence et ce talent de narration ce qui permit à l’oeuvre de dépasser les 250 épisodes, ainsi que d’introduire des personnages essentiels comme Justine (la nièce de Framboisier) et son petit ami Jérôme, qui formeront le couple maudit d’un drame psychologique postmoderne intitulé “Premiers Baisers” et que j’aborderai un jour prochain.

Initialement posté sur SensCritique.

Hélène et les Garçons, une formidable réflexion sur la condition adolescente

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 4/05/10 à 23:40

Série-phare des années 90, véritable chef-d’oeuvre du duo Azoulay-Berda et pierre angulaire d’une mythologie aux multiples ramifications, “Hélène et les garçons” est plus qu’un sitcom: c’est un phénomène, et un observatoire des moeurs adolescentes comme il n’en avait jamais existé auparavant et une exceptionnelle étude sociologique que Bourdieu n’aurait pas reniée, c’est moi qui vous le dis.

Difficile de ne pas s’incliner devant la narration extrêmement travaillée: le titre, tout d’abord, met en place les différents éléments d’une manière fort habile. On devine en effet aisément que l’héroïne de ces aventures est “Hélène”, soeur de Justine et fille de Roger Girard, lui-même beau-frère de Framboisier le chanteur des Musclés, célèbre groupe folklorique télévisuel. Malgré ce lourd héritage, Hélène parvient jusqu’à l’Université où elle poursuit des études d’une matière restant à définir mais qui est probablement littéraire vu le temps qu’elle passe à ne rien branler de ses journées et à glander à la Cafeteria avec ses copines et un groupe de jeunes musiciens en devenir, “les garçons”. Si ce n’est pas un titre qui vous pose une intrigue, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

Les garçons ont manifestement un problème avec leur apprentissage musical: ils ne savent répéter que des fins des morceau. Dès que la caméra se pose sur eux, ils sont immédiatement obligés de s’arrèter, c’est la raison pour laquelle en plusieurs années de pratique on ne les verra jamais effectuer une seule performance en public, ni enregistrer un album, ni même tenter d’obtenir ne serait-ce qu’un début de démo. C’est aussi la raison pour laquelle la vraie héroïne est Hélène et pas eux, c’est d’ailleurs elle qui obtiendra des entretiens avec le producteur Thomas Favar qui veut en faire une chanteuse, ou tout du moins c’est ce qu’il prétendra.

Puisque le sujet de la série est l’étude analytique des interactions sociétales entre deux groupes d’adolescents de sexe opposé, et non pas une vulgaire tournante dans un garage après une énergique fin de morceau, Hélène n’est pas seule face aux garçons: un groupe de filles l’accompagne. Au départ, elles ne sont que deux: Johanna et Cathy, puis finalement Cathy est considérée comme trop mièvre et pas assez représentative des jeunes filles de son époque, elle sera donc remplacée par Laly qui est la personnification absolue de la pétasse imbuvable. Prétentieuse, caractérielle, jalouse mais n’hésitant pas à loucher sur les autres mecs, elle devient en quelques épisodes le centre d’intérêt de la série tandis qu’Hélène, niaise et sans personnalité, passe en retrait malgré le charisme de son boyfriend attitré (qui lui sera quasiment toujours fidèle le temps de la série): Nicolas, interprèté brillament par Patrick Puydebat, sémillant jeune homme aux cheveux mi-longs à qui j’aurais tant aimé ressembler.

Le boyfriend de Johanna l’américaine, c’est Cri-Cri d’Amour mais Cri-Cri a un fort problème existentiel: il est petit et con (les deux ne sont pas liés) et est à l’amour ce que la levrette claquée sans préliminaires est au romantisme. Il est petit parce qu’il est né comme ça, pourtant il ne partage aucun gène avec Bernard Minet (bizarre que le tandem magique Azoulay-Berda n’ait pas pensé à ça), mais surtout il est con parce qu’il a la girlfriend la plus cool du lot, à mille lieues d’Hélène l’invisible et de Laly la pute, mais qu’il va la tromper comme un gros connard et à de nombreuses reprises. Ah et il va se droguer aussi, on ne sait pas trop comment mais la drogue étant un véritable fléau il était important que les jeunes générations entendent le message: jeune, si tu te drogues, tu coucheras avec des américaines mais tu ne sauras pas mieux jouer de la batterie. M’est avis que le message aura été entendu vu la drastique augmentation de la consommation de drogues dures chez les jeunes ces dernières années, démontrant s’il le fallait encore un peu plus le caractère engagé de cette oeuvre pionnière dans la lutte contre les percussions.

Au fur et à mesure des pérégrinations de nos amis, de nouveaux personnages viendront se greffer au petit groupe. Chez les filles, il s’agira majoritairement de grosses salopes cherchant à coucher avec tous les mecs du groupe. Chez les garçons, il s’agira de types rencontrés lors d’une réunion de groupe visant à discuter de ce problème de fin de morceaux, puisqu’aucun nouvel arrivant ne saura jouer des débuts non plus. La personnalité des différents protagonistes, même les seconds rôles, n’est jamais mise en défaut: lorsque Nathalie, considérée comme la méchante de service, devient subitement gentille, elle se fait violer. Quand on dévie un brin de ses convictions, voilà ce qui arrive, c’est bien fait pour elle tout le monde en conviendra. Pourtant, les problèmes de drogue et de viol, c’est bien rigolo, mais ce n’est tout de même pas le plus intéressant dans l’histoire car le véritable message de “Hélène et les garçons”, et oui il y en a un et là je coupe l’herbe sous le pied de ses plus ardents détracteurs, le véritable message disais-je n’est pas là.

Non, ce que Jean-Luc Azoulay et Claude Berda ont voulu faire comprendre à la jeunesse, c’est qu’au sein d’un groupe d’amis la mixité est importante. Non pas la mixité des origines puisqu’il n’y a aucun noir ni aucun arabe dans la série, ça va pas non il est pas bien lui, on a déjà un portugais qui s’appelle José ça suffira bien. Non, c’est la mixité des relations sexuelles qui importe, puisque la plupart des personnages aura essayé de coucher avec au moins la moitié du cast du sexe opposé, que des couples se font et se défont au sein d’un cercle d’amis finalement assez restreint, mais que tout ceci ne semble poser de problème à personne: la libération sexuelle, voilà le véritable sujet de la série, et c’est un message fort adressé à une jeunesse en perdition face à des clowneries comme le VIH qui volait un peu trop la vedette aux bonnes vieilles partouzes durant cette fin des années 90.

Alors merci AB, merci Hélène, merci Patrick Puydebat, d’avoir fait de moi l’amateur de gang-bangs que je suis.

(Critique initialement publiée sur SensCritique, si vous n’avez pas encore eu d’invitation c’est dommage pour vous parce que ça y est, je n’en ai plus en rab)

We have to go back

Dans la catégorie: Humeur,Watching TV — kwyxz le 12/04/10 à 10:48

Cette image ne fera rire que les gens qui regardent la série Lost.

Kate we have to go back

Par contre il y a des chances qu’elle les fasse vraiment loler leur race off.

Ça fait toujours un tabac

Dans la catégorie: Geekeries,Watching TV — kwyxz le 29/12/09 à 18:56

Il est toujours amusant de constater à quel point les types qui parlent de nouvelles technos dans les media dits “traditionnels” (télévision, journaux) sont régulièrement complètement à la rue. Mais quand je dis complètement, c’est complètement.

Oh. My. Gawd.

Edit: le CV du Monsieur explique un peu mieux pourquoi il raconte n’imp. Passer du sport aux nouvelles technos, forcément…

Via El Barbudo qu’il est choli.

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