La délation c’est ma grande passion

Dans la catégorie: Pol fiction — kwyxz le 31/08/07 à 15:43

Nicolas Sarkozy l’a dit et l’a justifié avec la finesse, la retenue et le sens inné de la comparaison qui le caractérisent: il est urgent d’interdire l’ouverture d’enquètes suite à des lettres anonymes de dénonciation. Mais oui allons, « A quoi sert d’expliquer à nos enfants que Vichy et la collaboration, c’est une page sombre de notre histoire et de tolérer des contrôles fiscaux sur dénonciation anonyme ou des enquêtes sur dénonciation anonyme ».

Ou comment en appeller aux plus sombres heures de l’histoire de France pour justifier une loi qui servira avant tout à protéger les criminels au col blanc. Qu’importe si les plus gros scandales politiques et financiers de ces vingt dernières années, à savoir les affaires Elf, Enron ou Andersen, ont commencé par des dénonciations anonymes. Il était urgent de protéger ces innocentes brebis égarées que sont les puissants de ce monde. Interdire l’anonymat, c’est s’assurer que plus jamais un salarié ne prendra le risque d’exposer au grand jour les pratiques illégales de sa société. C’est fait, et de quelle manière. Bravo Nicolas, bravo Rachida. Quel talent. Prochaine étape, la divulgation obligatoire de l’identité des sources de la presse ?

Vélibataille

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 31/08/07 à 1:07

Finalement je me demande s’il n’est pas possible de trouver une façon ludique d’exploiter cette pénurie de places de Vélib’ dans certains quartiers la nuit. Je m’explique.

Soit un groupe de joueurs, d’environ 6 à 8 personnes. À minuit, tous prennent un Vélib’ à la même station (Bastille – Richard Lenoir par exemple). Le but du jeu est de trouver un emplacement libre et de revenir le plus rapidement possible à la station de départ (il est bien entendu interdit d’y remettre son Vélib’…). Évidemment, plus on s’éloigne de Bastille – République – Gare de Lyon – Nation plus on a de chances de trouver une place… mais plus on va devoir marcher pour revenir également !

Le vainqueur est le premier revenu.

Hmmmmm. Ça doit pouvoir se tenter, une connerie pareille. Des volontaires ?

Edit du 5 septembre 2007: le site officiel de Vélibataille est maintenant ouvert ! http://velibataille.kwyxz.org

Vélibâtard

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 30/08/07 à 4:52

Nous partons de chez Nick à 2h50. Le gros et moi-même décidons de rentrer… en Velib’. La dernière fois, il m’avait fallu 29 minutes pour faire Porte d’Orléans – Rue des Boulets. Vu l’absence totale de circulation, je suis sûr de pouvoir faire mieux.

Nous arrivons avenue Daumesnil en 20 minutes à peine. Record pulvérisé. Nous nous séparons, lui filant vers Nation, moi vers Charonne. Je fais une petite prière en espèrant que la station en bas de ma rue, pleine tous les soirs, dispose d’une petite place.

Raté, c’est complet. Je prolonge de 15 minutes ma location en badgeant mon Navigo, et tente d’utiliser l’interface de recherche de stations. Très vite, la désillusion est cruelle: c’est quasi inutilisable. Impossible de zoomer, dézoomer, le déplacement sur la carte se fait par à-coups brusques, il est très difficile de s’y retrouver. Et surtout, cette borne n’affiche strictement aucune station. Je me dirige vers la station de l’intersection de la rue de la Roquette et de la rue Saint-Maur. Complet. Je tourne à droite, vais vers la mairie du 11ème. Complet. Je commence à m’inquiéter un peu. Je descends rue des Boulets. Complet. De l’autre côté de la rue, en face de la Poste ? Complet. À côté de quelques stations, des personnes désespérées ont abandonné leur vélib’ sans l’attacher. Savent-ils qu’ils vont raquer 150 Euros ? Mon téléphone sonne, c’est C0ute. Il est à Nation, il a fait 6 stations, toutes pleines à craquer. Il a croisé des compagnons de galère, qui l’informent que les seules places disponibles sont… à Cour St Emilion. Je manque de hurler un juron au téléphone. Je décide de tenter ma chance à Faidherbe-Chaligny, et donne rendez-vous à C0ute à cette station. Il m’y rejoint. Complet. Nous en sommes à un total de 13 stations, toutes complètes.

Je prolonge une nouvelle fois de 15 minutes et relance l’interface de navigation. Celle de Faidherbe indique une station avec 22 places ! Nous croyons à un miracle, ou un bug. Nous allons quand même jeter un oeil. La station est allumée, mais pas encore mise en service. Merci JCDecaux pour la fausse joie ! Nous redescendons en direction de Bastille. À Ledru-Rollin, une nouvelle station complète, et qui en plus bugge: une jeune fille voulait prendre un vélo, les bornes jouent aux guirlandes de Noël et clignotent entre le vert et le rouge. Rue de Charonne, complet une fois de plus. À Bastille, une première station est complète boulevard Richard-Lenoir, malgré une quarantaine de bornes. De l’autre côté du boulevard, c’est également complet. 18 stations essayées. Nous remontons la rue de la Roquette, et là miracle: C0ute trouve une place, mais une seule. Il en a pour plus de 30 minutes à pied, il décide de prendre un taxi. Je remonte la rue de la Roquette et tourne rue Basfroi, 20ème station complète. Je continue à remonter, jette un oeil à l’intersection de la rue Saint-Maur au cas où une place se serait libérée, toujours complet. Une borne est en chantier quasiment en face sur la rue de la Roquette. Je remonte en direction du cimetière du Père Lachaise. Borne allumée mais pas en service. Je me dirige vers la station Père Lachaise. Borne allumée, mais pas en service non plus. Je tourne à gauche rue du Chemin Vert, espèrant trouver une place vers Saint-Ambroise. Et là, miracle, alors que je passe à côté d’une 23ème station, une place libre, et je peux me garer. Je rentre rapidement chez moi à pied, il est 4h30. Si le système de repérage de places libres avait fonctionné rue de Belfort, j’aurais mis seulement 5 minutes à me garer. Au lieu de ça, j’ai mis plus d’une heure à trouver une place. Et au final, presque autant de temps que si j’étais rentré de Porte d’Orléans à pied…

Qu’on ne vienne pas me sortir la vieille rengaine “Velib’ est victime de son succès”. Ce genre de choses aurait dû être prévu dès le départ. Celà fait près d’un mois et demi que je vois la station en bas de ma rue systématiquement pleine dès 19 heures. Je pensais prendre Velib’ pour rentrer du boulot en vélo, me disant que je trouverais toujours à me garer autour vu le nombre de stations disponibles. La désagréable aventure de ce soir m’en dissuade fortement, très fortement. Je persiste à penser que Velib’ est une excellente idée. Mais à l’heure actuelle, le système souffre de très graves problèmes de mise en service. Entre les plantages des bornes, le système d’abonnement préhistorique et les stations du centre de Paris asphyxiées tous les soirs, j’ai finalement décidé de ne pas prendre d’abonnement annuel tant qu’un énorme boulot ne sera pas fait pour améliorer le service.

Vélibataire

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 29/08/07 à 12:17

Suite de mes découvertes sur Velib’. J’ai testé le système à 3 reprises, souscrivant à un abonnement “à la journée”, j’ai pu essayer les vélos, faire quelques trajets, et l’essai m’a convaincu.

Je me rends donc sur la page d’abonnement à l’année pour remplir un formulaire d’inscription. J’y saisis mes coordonnées, je choisis de coupler mon pass Navigo à l’abonnement Velib’. L’étape suivante me demande quel mode de dépôt de garantie me convient. N’ayant pas envie d’envoyer un chèque de 150 Euros, je remplis mes coordonnées bancaires (Nom de la banque, numéro de guichet, clé RIB…) afin de procéder par autorisation de prélèvement. Arrive la dernière étape… et là c’est le drame.

On me demande de télécharger un PDF et de l’envoyer par courrier au service abonnement, en y joignant les pièces suivantes:

  • Un chèque de 29 Euros au titre de votre abonnement à l’ordre de Vélib’
  • L’autorisation de prélèvement avec un RIB, à titre de dépôt de garantie *
  • Pour les mineurs à partir de 14 ans, une attestation d’autorisation parentale manuscrite, datée et signée **

C’était bien la peine que je me casse le cul à entrer mes coordonnées bancaires si je dois joindre un RIB en prime avec le courier ! Et qu’est-ce que c’est que cette clownerie d’exiger un paiement par chèque pour l’abonnement alors que je consens à un prélèvement direct de 150 Euros en cas de non-restitution du vélo ? Quel intérêt donner à ce site de préinscription si toute la procédure se fait au final par lettre ? Pourquoi ne pas permettre de payer en ligne ? N’ayant pas de chéquier sur moi, mon inscription à Velib’ se trouve reportée et cette calamiteuse procédure me refroidit considérablement.

Bref, les joies du vélo gratuit, c’est pas encore pour tout de suite.

Malades

Dans la catégorie: Mind food — kwyxz le 29/08/07 à 3:33

Des millions d’américains sans aucune couverture maladie. Un système de santé déficient, aux abysses du classement des pays occidentaux. Des compagnies d’assurance faisant passer le profit par dessus tout. Et des pays voisins infiniment plus accueillants pour les malades. Voici une facette de l’Amérique dont on entend souvent parler mais dont on ne connaît finalement pas grand chose. Et celle-ci n’est pas belle à voir.

Sicko, le dernier film de Michael Moore, est une violente charge envers l’absence de Couverture Maladie Universelle en vigueur aux États-Unis. Envers le châtiment infligé aux personnes ne pouvant financièrement assumer le coût d’un traitement ou d’une hospitalisation. Même si Moore conserve certains travers, ce film est probablement, à ce jour, celui dont le message a le plus de chance de porter même parmi ses détracteurs.

Sicko

Absolument indispensable.

Rock en Seine 5.3

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 27/08/07 à 1:10

J’arrive sur le site du festival à 14 heures pile, même pas le temps de prendre une petite bière histoire de me désaltérer que le premier concert commence déjà.

  • Il s’agit des anglaises de Bat for Lashes et de leur charismatique leader à la voix à la fois fragile et puissante, au style quasi-Björkesque mais en un peu plus sage. C’est assez sympathique, un peu répétitif, mais ça se laisse écouter sagement. Pour commencer un après-midi par contre on a vu mieux, et ce n’est pas ça qui va me réveiller.
  • Trem et Elixie arrivent et après avoir enfin bu une mousse bien méritée, nous allons faire un tour du côté de Daby Touré qui remplace The Horrors, forfait à la dernière minute. Forcément il n’y a personne devant la grande scène, déjà qu’il est seulement 14h45 mais si en plus on annonce un changement de prog le pauvre n’est pas vraiment gâté. Pas que ce soit mauvais mais nous sommes trop occupés à faire le jeu concours consistant à retrouver les personnages dessinés par Craig Robinson disséminés un peu partout sur le site pour vraiment écouter.
  • A 15h30 c’est Devotchka qui commence son set et nous nous en foutons un peu. Vraiment bof. Rien de plus à dire.
  • Nous retournons sur la grande scène et c’est Mark Ronson, qu’apparemment les artistes actuels s’arrachent pour qu’il les produise, qui est en pleine action. Le concert consiste en une succession de reprises un peu décalées, avec un “Just” de Radiohead assez funk notamment, c’est plutôt sympa même si j’avoue ne pas avoir vu le côté génial de la chose, j’aime bien quand même.
  • Un retour à la scène de la cascade pour écouter de loin Kelis, j’avoue avoir eu les pires appréhensions (surtout après la catastrophe M.I.A. deux jours plus tôt) et finalement c’est loin d’être aussi mauvais que ce que j’imaginais, c’est même carrément sympa, je me suis même surpris à connaître deux titres (“Trick me” évidemment, et aussi “Milkshake” et pour ce dernier j’ai trouvé pourquoi). Bref une bonne surprise.
  • Aller et venir constamment, c’est le secret du plaisir, nous retournons donc vers la grande scène pour écouter les Kings of Leon et c’est vraiment pas mal, ça manque un peu de variété à mon goût et ils devraient essayer de séparer un peu plus les instruments, mais c’est globalement très écoutable et d’un niveau tout à fait honorable.
  • Ce qui est un peu moins honorable c’est la programmation qui une fois de plus a fait du caca, puisque pile en même moment que Kings of Leon il y a sur la scène de la cascade Albert Hammond Jr., ci-devant guitariste et membre éminent des Strokes. Nous arrivons après 30 minutes de concert et avons à peine le temps d’entendre un titre: Albert Jr. quitte déjà la scène, bravo les gars, j’espère que vous ne vous êtes pas trop fatigués. Histoire de ne pas m’être déplacé pour rien, je prends une petite photo de mon voisin de gauche comme un voleur et j’attends la suite.
  • La suite, c’est Just Jack, et j’ai tout simplement adoré. Je connaissais assez mal, tout au plus quelques morceaux entendus au Truskel (évidemment “Starz in their eyes”) et c’est un moment d’anthologie alors que nous reconnaissons la ligne de basse… du générique de K2000, qui sera ensuite intégralement interprété. Du pur bonheur, j’en ai presque les larmes aux yeux.
  • Sans perdre de temps, nous filons voir Faithless dont, à ma grande surprise, on m’avait dit le plus grand bien suite à leur prestation à Sziget. Énorme démarrage avec carrément “Insomnia”, leur plus gros hit à ce jour, des tas de souvenirs me reviennent, c’est un pur revival des années “Dance Machine”, et puis leurs autres morceaux me touchent moins, même s’il y en a plusieurs qui sont loin d’être mauvais et qu’ils mettent une ambiance de malades, nous partons avant la fin.
  • Après avoir rapidement englouti le dîner, nous sommes fin prêts pour apprécier le set de Craig Armstrong. Au début uniquement accompagné d’un bassiste, Craig fait rapidement venir sur scène deux sublimes DJs ainsi que deux non moins sublimes chanteuses. L’atmosphère est hypnotique et planante, les morceaux s’enchaînent et m’entraînent avec eux, mais frustration ultime, aucun morceau “connu” ou présent sur les deux albums “The space between us” et “As if to nothing” n’est joué, il n’y aura ce soir que des inédits. Un poil déçu quand même donc.
  • La grande migration a commencé depuis longtemps et alors que nous arrivons le concert de Björk, clou de ce festival, commence. Alors que le programme et les photos du site officiel nous promettaient un costume de scène à mi-chemin entre l’alien psychédélique et le vomi, c’est vétue d’un tutu doré que la chanteuse islandaise fait son apparition. Le deuxième morceau de la playlist est “Hunter”, je suis content parce que c’est à peu près la seule chanson du répertoire de Björk que j’aime, et encore, je préfère la version instru parce que ce qui me fait tripper dedans c’est la ligne de basse et les fabuleuses percus. Coup de bol, les balances sont complètement ratées (ou alors nous sommes trop sur le côté, désaxés par rapport au mur d’enceintes, au choix) et on entend à peine la voix. Pas de bol, on entend pas des masses les percus non plus. Troisième morceau, “Joga”, bon, celui-là ça passe encore, mais rien à faire je n’arrive vraiment pas à m’enthousiasmer pour Björk. Donc je me casse.
  • Quoi de mieux pour finir un festival dans la bonne humeur qu’un énorme éclat de rire ? Trem_r m’avait prévenu, je n’ai pas été déçu. Comme l’a dit Nick, les Enter Shikari, une sorte de Tokio Hotel à la sauce british, sont tellement mauvais qu’ils me donnent du bonheur. Ce groupe de jeunes branleurs londoniens n’est pas si nul techniquement parlant (comparés à des gens comme Naast ou Plastiscines par exemple) mais qu’est-ce-que ça se lit sur leur gueule qu’ils font de la musique uniquement pour niquer un maximum de gonzesses ! Et vas-y que je fais le kakou sur scène, que je fais un salto, que je saute partout, que je me prends vachement au sérieux et que je fais une musique qui, au final, manque cruellement de saveur. Un véritable sketch, hilarant de bout en bout, tellement on sent qu’ils sont quand même persuadés d’être bons. Je me suis vraiment bien marré (et je dénonce, Trem_r a tapé dans ses mains en rythme, bouh, montrez-le du doigt).

Une édition de Rock en Seine finalement assez riche, dont je retiendrai tout de même quelques défauts, une programmation finalement faiblarde le samedi et des collisions gènantes le vendredi et le dimanche. Il aurait dû y avoir moyen d’équilibrer un peu tout ça, messieurs ! Néammoins, un bon cru cette année encore, le plaisir y était et le beau temps aussi, alors on ne va pas se plaindre outre mesure non plus. À vous les studios.

Rock en Seine 5.2

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 26/08/07 à 2:46

Second jour, à priori un peu plus calme et moins agité que le précédent. Encore que…

  • J’arrive à 15h30 sur le site en compagnie de Ute, donc trop tard malheureusement pour profiter du set de Puppetmastaz. Nous allons voir sans a-priori les français de I love UFO et c’est une assez agréable surprise, ils délivrent un bon son rock puissant et efficace même si sur la fin nous trouvons qu’ils ont un peu tendance à s’écouter jouer (les solos instrumentaux de 5 minutes, c’est un peu hardos pour commencer la journée).
  • Trem_r et Elixie nous rejoignent et nous nous retrouvons devant le set de Hellogoodbye. Comme prévu, c’est émo, très émo, trop peut-être, avec un chanteur un brin caricatural et des chansons pas toutes inspirées. Manque de chance, en face ce sont les catastrophiques Pravda qui sont annoncés et ayant déjà eu à les subir une fois, j’ai assez peu envie de remettre le couvert. Peu convaincus donc, c’est pleins d’espoir que nous nous dirigeons vers la grande scène où vont officier les remplaçants de la pauvre Amy Winehouse, forfait pour cause de désintox.
  • Les Cold War Kids démarrent leur set, le chanteur est un croisement improbable entre Ian Scott et Dolph Lundgren, moui, c’est bien sage tout ça, il y a bien une guitare saturée et quelques bonnes idées mais globalement c’est quand même super décevant. Alors que nous commençons à nous barrer, un morceau un poil plus énervé nous interpelle, et là nous nous regardons, « ah mais c’est eux qui chantent ça ?! », surprise, tout le monde connaît le morceau, c’est “Hang me up to dry”, vérifiez vous-mêmes. Peut-être en attendions-nous trop d’eux ? Pas qu’ils soient mauvais, mais nous cherchons encore le groupe qui, à l’instar des Hives la veille, nous réveillera un peu.
  • Et malgré tout le bien que j’ai pu penser de la performance du formidable Erik Truffaz, force est de reconnaître que l’envie de s’installer un peu sur l’herbe à l’ombre (il fait un soleil de plomb) non loin de la scène est plus forte. Allongé, je savoure la performance et je tente tout de même de lutter contre le sommeil, il serait dommage d’en perdre une miette.
  • Nick et Kilian nous rejoignent, nous nous relevons pour foncer voir à l’oeuvre l’ex-leader de Pulp, j’ai nommé Jarvis Cocker. Il semble en pleine forme, fait des blagues, fait rire tout le monde, malheureusement ses apartés entre deux morceaux sont plus sympathiques que les morceaux eux-mêmes, serions-nous complètement blasés ?
  • Fort heureusement, les chanteuses déjantées de CSS mettent tout le monde d’accord. C’est énergique, bourré de bonne humeur, le public remue son popotin, voilà qui nous réveillera définitivement pour le reste de la soirée !
  • Direction la grande scène pour apprécier le set des fraîchement reformés Jesus and Mary Chain. L’ambiance est au mélancolique, les guitares pleurent, le chanteur a l’air de se demander un peu ce qu’il fout là, il est statique, très statique, regarde dans le vide, je me demande s’il ne va pas planter ses collègues et se barrer tellement il a l’air de se faire chier. Fatalement, une telle attitude ne nous met pas des masses en joie et fort déçus nous décidons de nous barrer avant de nous tirer nous aussi une balle, c’est le moment que choisit le groupe pour interprèter leur morceau désormais le plus célèbre pour leur nouveau public, “Just like honey” présent sur la bande originale de Lost in Translation. Contents, nous partons manger un peu parce qu’il fait faim.
  • Le concert de Tool, clou final de cette soirée approchant, nous décidons de ne pas nous éterniser au set des Rita Mitsouko et partons après un seul titre. D’après Trem_r, bien nous en a pris: Elixie et lui ont tenu 6 chansons avant de décider de se barrer et parmi ces 6 une seule était connue (“C’est comme ça”). A croire que les Rita auraient décidé de mettre le paquet pour promouvoir leur récent album en jouant le minimum syndical de leurs anciens hits. Nous nous en foutons un peu, nous attendons devant la grande scène, à quelques mètres seulement du premier rang. Ute frétille.
  • Les braves de Tool entrent sur scène, le son est puissant, les morceaux s’enchaînent, c’est un peu l’antithèse complète du concert des Hives la veille, avec un son grave et sans concessions, des morceaux extrèmement travaillés mais interminables pour qui n’accroche pas au genre, un show extrèmement esthétisé et des jeux de lumière soignés mais une communication avec le public complètement inexistante et un Maynard James Keenan qui persiste à rester à plusieurs mètres en retrait du bord de la scène. C’était la première fois que je voyais Tool en live, peut-être font-ils ça à chaque fois, je n’en sais rien. Ils ont tout de même généreusement balancé baguettes, mediators et bouteilles de flotte à la fin en saluant le public. Quoi qu’il en soit j’ai beaucoup aimé, et notre fan de référence était aux anges.

Dodo maintenant, demain dernier jour d’un festival finalement assez épuisant et chargé. Il va être dur de reprendre le travail lundi…

Rock en Seine 5.1

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 25/08/07 à 3:19

C’est sous la pluie que cette première journée de la cinquième édition de Rock en Seine a débuté. Petite frayeur donc, heureusement vers midi la pluie s’arrète et laisse place au sol… ah non, pas de soleil. Il fait donc gris, mais lourd et il ne pleut pas. C’est déjà bien.

Accompagné de Trem_r et d’Elixie ainsi que de la meilleure amie de cette dernière, nous débarquons au parc de Saint-Cloud et pataugeons joyeusement dans l’effroyable gadoue causée par les ondées de la matinée. Après une fouille rapide (et cette année, on nous a laissé le bouchon sur nos bouteilles d’eau si bien que ma technique éprouvée de ninja du bouchon supplémentaire planqué dans la chaussette n’a pas été nécessaire) nous entrons sur le site, et les choses sérieuses commencent.

  • Les petits français de Rock’n Roll ouvrent le bal. Ces jeunes tourneraient déjà aux États-Unis nous dit-on. Moui. Je ne sais pas si c’est parce que je me suis levé peu de temps auparavant et que j’ai peu dormi (j’ai terminé God of War la nuit précédente, un vrai bonheur) mais je ne suis pas épaté, loin de là. C’est d’une classicisme et d’une banalité assez peu aguicheurs. Nous nous éloignons et partons en direction de la grande scène.
  • C’est Dizzee Rascal, un rappeur de 22 ans, qui y prend place. Nous entendons de loin, nous avons fait la tournée des stands histoire de participer à tous les concours proposés (SFR, Levi’s, la Sécurité Routière…). C’était peut-être bon, ça avait quand même l’air d’être du rap comme je ne l’aime pas. Pas de regrets donc pour le moment.
  • Surtout que Dinosaur Jr., les seuls et uniques, entrent en scène. Et là, attention, Rock en Seine commence réellement pour moi. Du bon gros son, des riffs ravageurs, une petite cover des Cure pour la route, rien à dire, même s’ils l’avouent « we are old ! » ils ont quand même encore la patate.
  • Kilian et Nick nous rejoignent, nous partons manger un morceau et boire une bière, nous ratons Mogwai, Trem a des mauvais souvenirs de leur première partie des Pixies il y a 3 ans, nous ne prenons pas de risques et allons voir les fort sympathiques Hey Hey My My. C’est pas souvent que j’apprécie un groupe français que je ne connais pas à Rock en Seine, c’est assez rare pour être signalé, je les aime bien ces jeunes.
  • Quelques minutes plus tard c’est M.I.A. qui commence son set et là c’est le drame. Comment vous décrire ça ? Sur scène, on peut voir deux beyotch subtilement aussi bien habillées que des agents de la DDE, qui agitent leur gros boule à qui-mieux-mieux en beuglant des textes comme le ferait Gwen Stefani un soir de cuite, le tout sur un habillage sonore dont même Charly Oleg aurait honte. J’exagère à peine. Nous passons rapidement notre chemin et filons.
  • The Shins font leur entrée en scène et leur musique stylée me prend par surprise. C’est bien fichu, c’est maîtrisé, c’est manifestement ma meilleure découverte de la journée. Une future écoute attentive de leurs albums est à prévoir.
  • Magnifiquement vétue d’une robe blanche sexy, Émilie Simon ravit l’audience, ses musiciens osant quelques fantaisies de bon aloi (la percussion sur la surface d’une bassine remplie d’eau, simple mais efficace), la demoiselle et son talent faisant le reste. Tantôt au chant, à la guitare, au piano, reprenant “I wanna be your dog” des Stooges, elle rassure: il existe de vrais talents musicaux en France, Naast et Plastiscines go to hell shut up and die hard.
  • Le choc de la journée vient de Suède, il s’agit des grands malades de The Hives. Incroyablement efficaces, leurs riffs tirent enfin une foule amorphe de sa torpeur et c’est un gig assez remuant à quelques mètres de la scène. Envoyant une petite pique à Mogwai au passage, peut-être même involontaire, le chanteur est un véritable boute-en-train et se met tout le public dans la poche. La classe, mec.
  • Quelques minutes plus tard les frères de 2 Many DJs envoient le son, et c’est sur YMCA que le public se met à onduler. Quelques mixes improbables mais de qualité (Justice, Daft Punk, Alan Braxe,…) et des clins d’oeils aux autres groupes présents sur le festival (Arcade Fire, Rita Mitsouko) et c’est dans la poche, tout le monde danse comme des forcenés, ces deux mecs sont des maîtres et ils connaissent leur boulot, c’est indiscutable.
  • Clou de la soirée journée, le concert d’Arcade Fire me laisse une drôle d’impression. Le gang du couple Butler/Chassagne se donne à fond, le public est présent et réactif, la tracklist est épatante (formidable enchaînement “Tunnels” – “Rebellion”, et une petite cover courte de “Age of consent” de New Order), le jeu de lumières excellent, j’ai adoré ce concert, mais programmer Arcade Fire, groupe entraînant mais posé et subtil après les survoltés et épatants Hives et les “remueurs de culs” 2 Many DJs n’était vraiment pas à l’avantage des Québecois. Un très bon concert donc, mais qui semblerait presque fade en raison de cette programmation criminelle. Dommage.
  • La suite, demain.

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