La femme monstre

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 25/03/11 à 14:07

Depuis quelques jours, une nouvelle jeune chanteuse tente de faire son trou dans le paysage médiatique: Rebecca Black, c’est son nom, est rapidement devenue la risée de l’Internet convivial à cause de sa chanson Friday dont le clip est d’une ringardise absolue, et les paroles d’une bêtise abyssale. Les Internautes du monde entier s’entendent sur la nullité crasse du morceau, se payent copieusement la tronche de son interprête et des dizaines de parodies plus ou moins drôles émergent, ridiculisant la petite ado.

En exclusivité pour kwyxz.org, nous sommes en mesure de vous donner une traduction des paroles de son prochain morceau, évidemment attendu avec impatience:

Salut, salut bébé, tu m’as appellée ? Je n’entends rien.
Je ne capte pas dans la boîte, tu vois. Qu-qu-qu’est-ce-que tu dis ?
Oh, tu me quittes. Désolée je ne t’entends pas je suis occupée.

Oc-cupée. Oc-cupée.
Désolée je ne t’entends pas je suis occupée.

Juste une seconde, ils vont jouer mon morceau préféré,
Et je ne peux pas t’envoyer de SMS avec un verre dans la main !
Tu aurais pu prévoir des choses avec moi, tu savais que j’étais libre,
Et maintenant tu n’arrêtes pas de m’appeller ! Je suis occupée.

Arrête d’appeller, arrête d’appeller, je ne veux plus penser !
J’ai laissé ma main et mon coeur sur la piste de danse.
Arrête d’appeller, arrête d’appeller, je ne veux plus penser !
J’ai laissé ma main et mon coeur sur la piste de danse.

Ah ah ah quelle pauvre inconsciente cette petite Rebecca, des paroles aussi plates et connes, pour sûr l’Internet convivial va universellement se foutre de sa gueule et personne n’aura assez mauvais goût pour acheter ses disques et aller la voir en concert !

Gainsbourg est mort depuis 20 ans

Dans la catégorie: Monte le son,Watching TV — kwyxz le 2/03/11 à 10:35

Hier, on décernait les Victoires de la Musique: consécration de ZAZ, razzia de Gaëtan Roussel (ex-Louise Attaque, ex-Tarmac) qui empoche 3 trophées, -M- gagne un truc comme tous les ans vu que c’est à peu près le seul musicien potable de la soirée, Katerine réussit son hold-up vu le disque qu’il a sorti, et le bon goût est récompensé avec Stromae l’artiste dont je prononce le nom quand je vomis ou Ben l’Oncle qui me Saoule.

Si je devais décrire le paysage musical français tel que dépeint par cette cérémonie, je pense que je choisirais une décharge à ciel ouvert, ou bien la zone contaminée entourant Prypiat. Quelle putain de catastrophe.

Flotte en Seine, actes 2 et 3

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 30/08/10 à 19:26

J’arrive à Saint-Cloud vers 15h15 ce second jour et c’est une belle nuée qui m’accueille dès la sortie du métro, heureusement celle-ci n’est que passagère et une fois arrivé sur site c’est sous un beau soleil que je récupère ma deuxième glace Ben & Jerry’s, celle d’hier à base de vanille et de cookie était loin d’être dégueu, celle du jour au chocolat et brownie est très bonne elle aussi, et puis c’est toujours meilleur quand ça a ce petit goût de gratuit gratuit gratuit.

Une fois entré dans l’enceinte du festival je vais voir Viva and the Diva, combo hétéroclite composé entre autre de Sir Alice, du claviériste de Poni Hoax ou de Mark Kerr, batteur occasionel des Rita Mitsouko. Y’a de l’énergie et de l’envie, c’est un peu bizarre mais pas désagréable à écouter et je me dirige donc vers la scène de la cascade plutôt content de cette entrée en matière. Plan B commence son set par du beatboxing, ensuite j’ai un peu de mal à rentrer dedans, Netsabes m’a rejoint, nous filons nous poser tranquillou et jouer à Jungle Speed avec un démonstrateur d’Asmodée avant d’être rejoints par Mallory, nous écoutons Quadricolor d’une oreille distraite pendant que nous jouons mais ça a l’air franchement pas mal et nous regrettons un peu de ne pas être allés les voir.

Après s’être faufilés dans le public histoire d’être pas trop mal placés pour Two door cinema club nous retrouvons Gérald et le concert commence, et c’est une franchement bonne surprise, je ne connaissais d’eux que “Undercover Martyn” mais tout le reste est franchement chouette, ils ont tout ce qui manquait aux anecdotiques Kooks la veille, le public ne s’y trompe pas et il est évident que ces gars-là ont de l’avenir. Rien à secouer de Paolo Nuttini et sa musique dégoulinante prête à tartiner donc nous restons jusqu’au bout, les petits jeunes repassent en France en novembre, date à surveiller à mon avis.

C’est Martina Topley Bird, ex-chanteuse de Tricky et actuelle chanteuse de Massive Attack qui remplace Où est le Swimming Pool, accompagnée par un ninja musicien dont on essaiera vainement de deviner l’identité. Rien à redire, la dame connaît son métier et son groove entraîne le public déjà impatient de la retrouver le soir même aux côtés de 3D et Daddy G le soir même, nous sommes rejoints au passage par Sushi et Fred. Nous ne restons que quelques instants devant Jonsi, chanteur de Sigur Ros dont le projet solo paraît un peu terne surtout que ses instruments sont restés bloqués au Portugal, nous l’écoutons couiner quelques minutes mais ça n’est franchement pas transcendant surtout en acoustique, de toute façon il nous faut rejoindre la grande scène histoire d’être bien placés pour le gig des Queens of the Stone Age.

Juste devant la régie au début du set des braves menés par un Josh Homme en pleine forme, j’étais à environ dix mètres de la scène avant la fin du premier morceau: ça bouge, ça remue, ça saute, mais l’ambiance est bonne même si certains spectateurs, ne pouvant soutenir le rythme frénétique des crowdsurfers et les bousculades prennent sagement la poudre d’escampette. Set solide et sans bavure avec des morceaux extraits des quatre albums en date, même si l’on pouvait s’attendre à plus de titres de “Rated R” dont la tournée actuelle célèbre la réédition. Pas de temps à perdre après ce concert éprouvant, je file voir LCD Soundsystem qui livre une prestation excellente, tant et si bien que je suis carrément dégouté de devoir partir avant la fin pour regagner la grande scène où va se produire Massive Attack, le show est carré, pas complètement original vu qu’on se retrouve devant une mise en scène similaire à ce qu’on avait pu voir en 2003, ce n’est pas désagréable pour autant et après un petit 3-hit combo spécial “Mezzanine” composé de “Teardrop” / “Angel” / “Inertia Creeps” je file manger un aligot puis profiter de 2 Many DJ’s qui m’avaient déjà ravi en 2007. La foule les acclame, derrière les frangins Dewaele un écran diffuse des animations basées sur les pochettes des disques mixés, l’ambiance est torride même si le set manque un peu de folie par rapport à ce qui avait été fait trois ans plus tôt. Je ne boude quand même pas mon plaisir et quelle surprise quand le public se met à chanter alors que passe un morceau de Zombie Nation, même s’il y a beaucoup d’anglais à ce Rock en Seine, quelle différence de taille avec d’autres festivals… (suivez mon regard).

Une excellente journée-marathon, donc, et c’est épuisés mais heureux que nous repartons en direction du métro, les déconvenues de la veille ne sont plus qu’un lointain souvenir, même pour des connards de snobs blasés qui n’aiment pas la musique, n’est-ce-pas. Une bonne nuit de sommeil plus tard, Gérald me passe un coup de fil, nous prenons ensemble le métro direction Saint-Cloud, une fois sur place re-glace, la jeune femme du stand regarde Gérald et lui demande s’il veut la fin du bac, il acquiesce et se retrouve avec un gobelet tellement rempli qu’il finit par s’en renverser sur son pull, son futal, ses pompes, la classe américaine. Nous allons nous poser sur les transats histoire d’apprécier un peu le beau temps en buvant un coup, et Wallis Bird débute sa prestation, on ne voit rien depuis notre coin de verdure à cause des arbres mais on entend bien, et ça ressemble à du Amy McDonald autant dire que ça ne soulève pas notre enthousiasme, la photo de The Temper Trap était rigolote mais leur musique franchement moins, c’est un peu quelconque tout ça, ça manque d’identité, d’un petit quelque chose, hmm… nous retournons vers la petite scène de l’industrie et sommes agréablement surpris par Success, c’est punchy, ça rappelle un peu et même beaucoup les Beastie Boys et ça confirme une impression grandissante que la scène de l’industrie est vraiment le lieu de toutes les surprises, bonnes comme mauvaises d’ailleurs on le verra plus tard, pour l’heure nous sommes rejoints par Elise et filons vers la grande scène pour la prestation de Eels.

Forcément le look de E à la “Joaquin Phoenix en pleine crise de la quarantaine qui se prend pour un rappeur” aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, barbe de naufragé perdu sur une île déserte, grosses lunettes, bandana dans les cheveux façon “Eels Angels” selon Gérald, et quand les guitares se font entendre nous nous regardons un peu de travers, on est vraiment au bon endroit là ? Parce que ça sonne pas vraiment comme du Eels, du ZZ Top oui, pas du Eels, c’est alors que démarre une cover de “Summer in the City” des Lovin’ Spoonful, oui alors là ça devient vraiment étrange, enfin je l’avoue je m’étais arrèté aux trois premiers albums de Eels et il a peut-être complètement changé de style avec les derniers, ‘faut dire qu’il en a sorti trois en un an donc c’est pas évident de suivre, mais quand bien même on peut saluer la volonté de changer un peu de style et de ne pas faire de surplace, et puis un morceau démarre, ça ressemble à “Souljacker” et effectivement c’est ça, suit un “I like birds” complètement méconnaissable, derrière on croît un moment à une cover de “Twist and Shout” sauf que c’est “Mr E’s beautiful blues”, et là la coupe est pleine, E a le droit de s’amuser avec sa musique comme il l’entend, mais nous avons aussi le droit de ne pas apprécier un tel massacre, nous partons donc, un peu écoeurés et déçus parce que nous pensions pouvoir apprécier un moment un peu cool de musique tranquille relax, pas assister à un concert de réunion de vieux bikers.

Direction donc I am un chien que le programme présente comme étant “entre Prodigy et Rage Against the Machine“, parfait puisque nous sommes un peu énervés du foutage de gueule complet auquel nous venons d’assister. Sauf qu’en fait de Prodigy ou de Rage Against the Machine c’est surtout Enter Shikari que j’ai l’impression de voir là, encore plus mauvais si c’était possible, et encore plus ridicule parce que portant des jeans slims. Doux Jésus que c’était atroce, une véritable catastrophe sur à peu près tous les points, alors Wayne Beckford l’auteur des tubes des Black Eyed Peas que je considère personnellement comme une des plus belles escroqueries de l’histoire de l’industrie musicale, on va passer notre chemin et aller se placer pour Beirut, n’est-ce-pas, d’ailleurs ça commence et c’est vraiment très sympa, les bonnes impressions que j’avais pu avoir en écoutant quelques morceaux sont confirmées, c’est entraînant, bon, ça rappelle beaucoup Yann Tiersen ou Emir Kusturica mais c’est chouette, et puis on se laisse bercer et… et merde, on s’endort un peu quand même, j’aime la musique mais j’ai un peu envie de pioncer là, je ne sais pas, peut-être que ça n’est pas à sa place sur la grande scène d’un festival rock, c’est difficile à décrire parce que j’aime bien mais en même temps je trouve le temps long… le manque de sommeil peut-être ?

Nous allons jeter un oeil à Fat Freddy’s Drop, un type qui a dû se planter d’adresse remue un drapeau jamaïcain alors que les gars sont néo-zélandais, oui je sais ils font du reggae mais non ça n’est pas une raison, et puis le chanteur harangue la foule « the original and only sound of Fat Freddy’s Drop !» voilà qui est un peu prétentieux pour un groupe qui ensuite se lance dans un morceau de reggae comme on en a déjà entendu des milliers, pour de l’original and only on repassera plus tard, l’an prochain, peut-être. Un peu saoulé par cette journée qui pour l’instant oscille entre le bon et le très nul, c’est non sans appréhension que je rejoins Netsabes, Meuble, Saucisse et Grouh pour les Ting Tings et lorsque la musique démarre mes doutes s’envolent, c’est festif, c’est joyeux, le public autour de nous s’amuse, nous faisons des blagues à deux balles et tout le monde rigole, l’ambiance est vraiment excellente et quand le batteur lance une longue intro de percus pour “Shut up and let me go” on entend la foule lancer “Live is life” de Opus qu’une belle partie du public reprend en choeur, et c’est sur un finish assez mouvementé que s’achève une prestation qui donne de la couleur à ce dimanche bien terne. La pluie commence également à faire son apparition, discrète à cet instant, nous allons manger pendant que Roxy Music tente de retrouver son public, mais nous n’accrochons pas du tout à la voix de crooner et aux sonorités un peu poussiéreuses du groupe.

Arcade Fire ou Crystal Castles, c’est la question que plus d’un festivalier a dû se poser ce dimanche et puisque nous avons déjà vu deux fois la bande de Win Butler, nous décidons de regarder le début de leur set pour ensuite migrer vers l’électro cinglée de leurs compatriotes. Et c’est indiscutable, Arcade Fire a toujours le talent nécessaire pour transporter son public, les morceaux de “Funeral” et de “Neon Bible” scandés comme des hymnes sont repris par la foule et nous-mêmes chantons en choeur, partant presque à regret écouter Crystal Castles au bout d’une vingtaine de minutes… pour revenir à Arcade Fire quelques instants plus tard, la faute à une balance complètement ratée, des basses étouffant toute autre mélodie, tout autre instrument, ou même les hurlements d’Alice Glass qui semble s’égosiller dans le vide. Et puis surviennent deux morceaux de “The Suburbs”, dont celui du même titre d’ailleurs, étrangement mous, manquant cruellement de personnalités face aux monstrueux “Wake Up”, “Rebellion (Lies)” et autres, qui nous poussent un peu vers la sortie, la volonté d’éviter la bousculade dans le métro aidant, la pluie aussi qui a commencé à tomber, nous repassons devant Crystal Castles où la balance s’est un peu améliorée mais la pluie arrose le festival et plus nous approchons du métro plus elle est violente, à cet instant Arcade Fire a déjà arrèté de jouer mais nous ne le savons pas, nous pouvons juste imaginer l’état dans lequel doivent se trouver les spectateurs et le matériel, comme à son habitude la RATP fait la bonne blague de fin de festival de contrôler tout le monde alors que les deux nuits précédentes pour le trajet retour c’était opération portes ouvertes, nous nous installons dans la rame et commençons à chanter du Arcade Fire, les autres voyageurs sourient, et là un message nous informe qu’en raison d’une agression sur un voyageur non seulement le trafic est perturbé mais en prime le métro n’ira pas plus loin que Michel-Ange Molitor, c’est à dire deux stations. C’est déjà là que je descends d’habitude pour prendre la 9 donc ça ne me dérange pas des masses, et quand on a une occasion de troller tout un wagon de métro bondé on la saisit au vol, heureusement que les gens étaient contents parce que personne ne nous a tapé quand nous avons chanté “Si tu prends la ligne 9 tape dans tes mains” (clap clap).

Flotte en Seine, acte 1

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 28/08/10 à 2:41

Il est près de deux heures du matin, j’écris ce post depuis le navigateur de la PS3 qui m’a déjà fait planter la console à deux reprises ce soir, je rentre de Rock en Seine, je suis crevé et cette première journée de festival était placée sous le signe de l’étrange et de l’humour, so: don’t make me chier.

Pourtout tout avait plutôt bien démarré avec un temps d’attente record d’environ cinq secondes et vingt-trois centièmes pour passer la sécurité et récupérer le précieux bracelet trois jours. Forcément comparé aux trois bons quarts d’heure de Solidays fin juin, on sent la différence. Première fausse blague la météo qui alternera entre beau soleil et averses costaudes, les prévisions pour le week-end ont complètement changé par rapport à ce matin, on nous annonce un temps de chiotte pour les trois jours du festival, youpi. Je rejoins les amis Netsabes et Sushi qui me disent s’être ennuyés devant Foals dont je n’entends que la fin du set, de loin, Fred se joint à nous quelques minutes plus tard ainsi que le camarade Gérald qui signera la meilleure vanne de la journée: “Dîtes donc, Eels, Underworld, Skunk Anansie, Massive Attack, Cypress Hill, Blink 182… Les soirées ‘We are the 90s’ ont tellement de succès qu’ils en ont fait un festival !”

Nous sommes devant les québecois de Beast et pas grand chose à dire si ce n’est que c’est pas mal. Alors forcément, le programme qui les compare à RATM, Portishead et Gorillaz raconte n’importe quoi, ce sera l’objet de nombreuses vannes, mais finalement le groupe s’en sort bien et c’est loin d’être désagréable à suivre. Nous filons voir The Kooks que je connaissais vaguement de nom, en fait il s’avère que je connaissais aussi leur titre le plus célèbre, sauf que leur britpop “plus fascinante que futile” et “sur les traces de Blur ou de Supergrass” (je cite) se contente surtout de faire les poubelles de ces deux groupes, n’est strictement d’aucune originalité et fait ce que tous les groupes de britpop font depuis 40 ans, à savoir plagier les Beatles. C’est du déjà entendu/vu mille fois, et on peut tromper mille fois une personne, mais on ne peut pas tromper mille… non c’est pas ça. On peut tromper une fois mille personnes, mais…

Direction la grande scène pour Cypress Hill qui d’après le programme “a fait entrer le rock dans le monde du hip-hop: sur scène, basse, guitare et batterie sont alliées aux platines”, promettant une véritable “fusion des genres sur fond de rock bien viril”. Sauf que les pépés du rap californien se contentent du strict minimum pour leur set, aucun instrument à cordes à l’horizon, il y a bien quelques percus et une platine, mais pour le reste c’est tout, ça enchaîne les morceaux à tel point que le profane a l’impression que ça ne s’arrête jamais, et pour peu que l’on ne soit pas plus fan que ça on a déjà  sa dose au bout de vingt minutes (de toute façon les quelques morceaux un peu connus ils les ont joués). Nets et moi allons donc voir French Cowboy, formation composée d’anciens des Little Rabbits, moui c’est bien mou tout ça. Reprise de “The wall” de Pink Floyd sans grande inspiration, nous préférons fuir en direction de Black Rebel Motorcycle Club qui, après un début de set prometteur, s’enfonce à n’en plus finir dans une atmosphère profondément ennuyeuse… jusqu’au dernier quart d’heure, enfin énergique, et qui réveille le public déjà amorphe après une demi-journée de festival. Je pars manger et rate volontairement le début du set de Blink 182 dont je me fous complètement puisque dans ma jeunesse, j’ai connu NoFX, Pennywise et Green Day, finalement après manger histoire de ne pas mourir idiot je vais voir ce que ça donne sur scène, Travis Barker, le batteur, et accessoirement le seul bon musicien du groupe, fait un petit solo, et puis le chanteur se lance dans une série de blagues d’un niveau qui ferait carrément honte à Guy Montagné et toute l’équipe des Grosses Têtes: “I went to the museum this afternoon… It was very disturbing ! It was called Musée du Lube ! Very disturbing ! Musée du Lube !” – une vanne qui peut à la rigueur passer en fin de soirée entre potes bourrés à l’université, vachement moins quand on est un quarantenaire qui se prend pour une rock star qui se prend pour un skater. Finalement après “What’s my age again” qui restera le seul morceau que je trouve tolérable du groupe, je me tire voir ce que donne Deadmau5 dont je n’avais jamais entendu parler, eh bin c’est pas mal, il faut aimer la minimal techno et la house un peu progressive, mais ça passe et ça fait un peu remuer du cul. Et puis c’est une sorte d’apéro pour le final de la soirée.

J’avoue que je me demande un peu ce qui est passé dans la tête des organisateurs.

– Eh les mecs, les années précédentes on a été super forts pour inviter des groupes disparus que tout le monde ou presque a oubliés, mais qui avaient quand même eu 2-3 succès à leur actif… Alors okay, Jesus and Mary Chain c’était chiant, Nada Surf tout le monde s’est tiré après “Popular” et Faithless pareil après “Insomnia”, mais quand même, c’est pas mal de rameuter des groupes comme ça, les gens ont l’impression que c’est super célèbre et ça te remplit une programmation à peu de frais !”
– C’est pas mal ça comme idée ! Tiens je pensais à ce groupe de techno minimale anglais qui avait eu un petit succès avec un morceau qui était dans la B.O. de Trainspotting…”
Babylon Zoo ?”
– Mais non tu confonds tout, eux c’était une pub Levis. Le morceau dont je te parle il a aussi servi dans une pub Mennen… Et tout le monde se souvient du début parce que de toute façon la suite c’est de la minimale allemande façon Techno Parade.”
– Ah ouais, Underworld !”
– Voiiiiilà !”

Et donc le concert de Underworld commence, on se dit qu’on va être dans une ambiance sympa en étant tout devant, mais les mecs ne sont pas cons et ne commencent pas avec “Born Slippy”, le fameux (et unique) morceau super connu du groupe, le chanteur porte une marinière et un jean slim, un spot rose l’illumine, il remue son bassin de façon explicite sur les coups de boutoir sourds du beat, ce n’est pas la Techno Parade, c’est la gay pride, c’est le concert le plus gay qu’il m’ait été donné de voir, et puis musicalement c’est la catastrophe, si je devais résumer le concert je le ferais en employant cette retranscription de Sushi “Poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum break attention ça reprend poum poum poum poum poum poum poum” le problème de la minimale, c’est que pour peu que le groupe soit un peu feignant il peut faire du play-back tranquillou, et d’ailleurs c’est ce qu’ils font, à un moment le chanteur prend une guitare et fait clairement semblant d’en jouer, c’est ridicule, alors on se marre en hurlant POUM POUM POUM POUM mais ils ne jouent toujours pas Born Slippy, on repart au bar en écoutant les POUM POUM POUM POUM de loin, puis on revient voir mais toujours ces foutus POUM POUM POUM POUM, pas l’ombre d’un effort mélodique, pas le moindre break un peu impromptu, tout ceci est affreusement prévisible, je me dis que je faisais la même chose avec RealTracker au lycée, et là c’est foutu j’ai l’impression d’être au concert d’un mec qui diffuserait un mod Amiga.

Alors que nous prenons la poudre d’escampette, nous entendons Born Slippy, enfin, ultime morceau d’un set qui nous aura bien fait rire à défaut de nous proposer de la musique. Cette première journée fut donc assez étrange, avec une bonne surprise, pas mal de déceptions, et beaucoup d’espoirs pour celle de demain qui cristallise bien 80% des groupes que je veux voir à ce festival… Stay tuned.

Le navigateur de la PS3 n’aime pas DU TOUT l’autosave des drafts de WordPress. Il m’a vidé ma fenêtre d’édition. Quand je rouvre le draft, il m’a niqué tous mes accents. Chouette !

La vie peut être cruelle

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 23/07/10 à 22:10

Pour célébrer ce beau week-end qui s’annonce fort sympathique, une petite chanson de Giedre, ma préférée, enregistrée lors de la dernière émission de la saison de Laurent Baffie sur Europe 1.

[dewplayer:wp-content/sounds/Giedre_-_Vie_Cruelle.mp3]

Elle me donne tellement de bonheur.

Sorry guys, but the Main Square Festival is in another Castle

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 4/07/10 à 14:16

Après une belle soirée et seulement 4 vraies heures de sommeil, réveillé beaucoup trop tôt par l’orage qui fait choir la punition divine sur nos têtes pendant deux bonnes heures, je me dirige vers le métro de Chatillon et en quelques minutes mes Converse sont gorgées d’eau, ça fait schpouic schpouic quand je marche, et je finis par rejoindre Tom à Porte d’Orléans. Là nous attendons Laetitia et Nico qui seront nos pilotes vers Arras, où se déroule comme tous les ans le Main Square Festival auquel j’avais déjà assisté avec plaisir en 2008. Cette année un seul nom a suffi pour me convaincre, ce sera la seule date française de Pearl Jam (ce passage en gras est approuvé par LeReilly), aucune hésitation je suis directement passé par la case billetterie. Une fois de plus c’est quand même horriblement cher pour un festival avec un billet à 59 Euros la journée qui coûte le prix d’un pass 3 jours à Solidays, mais je fais contre mauvaise fortune bon coeur 59 Euros c’est aussi parfois le prix d’un seul concert à Bercy et puis merde, Pearl Jam quoi. Nous arrivons vers 14h sur Arras, le temps de se garer, de récupérer des sandwiches et de se diriger vers le site du concert. L’organisation a décidé cette année de déplacer le festival afin de proposer une deuxième scène, pourquoi pas même si ce qui faisait le cachet assez unique jusqu’ici du Main Square (et qui lui donnait son nom) était quand même son emplacement sur la Grand’Place, un cadre pareil ça ne se voit pas tous les jours.

Main Square 2008, la Grand'Place

Évidemment le cadre en question avait aussi de gros défauts: capacité d’accueil limitée, pavés partout ce qui ne permet pas tellement de se reposer, quasiment aucune zone d’ombre en cas de gros soleil, et possiblement des riverains qui ont fini par dire que c’était bien joli ce boxon pour les jeunes là mais qu’on aime bien dormir aussi des fois. Le nouvel emplacement choisi est la citadelle d’Arras, construite et fortifiée par Vauban au XVIIème Siècle et qui désormais appartient à l’Armée de Terre. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cela se voit: l’entrée en pierre est très belle et impressionnante, il y a un superbe clocher à l’intérieur avec lequel les ingénieurs chargés des lumières joueront en y projetant l’ombre des artistes, mais pour le reste, c’est une caserne. Pour tout dire, on dirait la cour d’une prison tellement c’est triste. C’est tellement dommage parce que le festival y perd en âme pour n’y gagner qu’à moitié en confort: si l’on dispose désormais d’un espace de verdure, la place devant la grande scène semble d’une superficie identique à la Grand’Place et est faite d’un mélange de terre battue et de gros gravier qui démolit les pieds pour peu que l’on n’ait pas une semelle compensée. L'”espace de verdure” est assez relatif puisqu’une fois que tous les festivaliers sont là c’est tout juste si l’on ne se marche pas dessus. Le Main Square doit-il encore se dérouler en plein centre d’Arras dans ces conditions, ne serait-il pas judicieux d’essayer de trouver un cable plus hospitalier pour une telle quantité de public ?

Main Square 2010, la Citadelle

Nous entrons en moins de cinq minutes, comme la dernière fois, excellent point. Comme tous les ans le festival conserve son système de tickets pour les boissons et la bouffe, c’est probablement plus pratique pour les commerçants puisque ça évite d’avoir à rendre la monnaie, pour les festivaliers ça signifie se taper la queue non seulement aux échoppes mais aussi à la vente de tickets et je ne suis pas certain que l’on y gagne réellement, surtout qu’ensuite il faut faire de savants calculs pour ne pas se retrouver avec des tickets sur les bras (quitte à les revendre à d’autres…). Il y avait peu de points d’eau sur le festival et le seul que j’aie trouvé proposait de l’eau non potable: devoir traverser la moitié du site pour se laver les mains après être passé aux toilettes et ne même pas pouvoir remplir une bouteille au passage, c’est pas génial, je me plaignais de l’orga de Solidays la semaine dernière mais finalement on trouve toujours pire. Évidemment à l’époque de la Grand’Place je n’étais pas aussi exigeant étant donné le cadre, mais puisque les orgas ont eu des rêves de grandeur il serait bon que ceux-ci s’accompagnent de services de meilleure qualité, surtout vu le prix des billets…

Je suis malgré tout de bonne humeur: ce soir je vois Pearl Jam et au vu du reste du lineup de la journée il y a moyen de bien s’amuser, en plus il ne pleut plus et parfois on voit même percer le soleil entre deux (gros) nuages. J’écoute d’une oreille distraite Lilly Wood & The Prick et reconnais quelques titres, nous passons nous restaurer (« Mais c’est quoi la fricadelle ? ») et puis direction la scène où Julian Casablancas fait son entrée. Alors il a l’air un peu bourré mais il salue la foule, et puis il commence par Hard to Explain des Strokes et nous sommes à bloc, s’il joue moitié de morceaux des Strokes et moitié de son album à lui ça devrait le faire, manque de bol ensuite il passe sur du full Casablancas solo, et que dire… c’est vraiment pathétique. Les musiciens ne sont pas tellement à blâmer, les morceaux sont d’un bordélique, aucune structure, une grosse cacophonie, et Casablancas qui s’époumonne au milieu de gros sons de synthé affreux. Nous prenons la fuite au bout de quatre titres, rien à dire, Casablancas tout seul ce n’est pas les Strokes. Après avoir bu un coup nous revenons pour Phoenix. Le groupe est en forme, les morceaux s’enchaînent, nous sommes à bloc, c’est vraiment très chouette, grosse ambiance sur scène où le batteur est déchaîné, et dans le public… miséricorde, c’est la même chose qu’en 2008, le public est d’un stoïque… Alors de temps en temps entre les morceaux ça va crier et applaudir mais ça ne se remue pas des caisses… dommage pour un groupe qui avec une belle performance méritait largement mieux que ça. Je prends la fuite parce que je sais qu’ensuite c’est -M- et sa désastreuse prestation de Solidays m’a déjà largement suffi, je préviens quand même les copains que ça risque d’être le même merdier, il démarre une chanson, puis en plein milieu break, gros solo de basse interminable, ou alors il raconte des conneries, ou les deux en même temps, et fait durer le moindre titre 10 minutes. Et ça n’a pas loupé, il a refait exactement la même chose, dans la file d’attente pour attrapper un truc à manger j’entends des gens s’en plaindre, un public étonamment nombreux fuit la grande scène, manifestement il n’y a pas que mes potes et moi que ça gène, que quelqu’un prévienne -M- que sa saison 2010 est catastrophique histoire qu’il arrète les frais, on est vraiment loin de la qualité de ses shows de 2005-2006…

Nico et moi filons pour une interprétation mémorable de Make It Wit Chu des QOTSA sur la scène du stand Guitar Hero, Nico signale en rigolant que c’est un peu vache de lui avoir filé la batterie vu qu’il est chanteur, les animateurs du stand, trop contents de ne pas s’être tapés du Nirvana, du Police ou du Rammstein pour la 57ème fois de la journée, lui proposent de rester pour chanter la suivante, un groupe de petits jeunes monte sur scène et veulent jouer Maiden, Mother & Crone de The Sword, le pauvre Nico qui ne connaît pas le morceau se retrouve obligé d’improviser mais fait le show et c’est bidonnant, pendant que derrière nos trois petits nerdillons font péter le score en Expert. Nous partons sous les applaudissements du public, eh oui, c’est ça le rock. Et là j’entends, sur ma gauche, depuis la “Green Room” un morceau que je reconnais. Je demande “c’est une cover ou bien ?”, autour de moi on s’interroge, “mais si bordel c’est super connu c’est… c’est…”

Je me prends une armoire normande sur la tronche.

J’avais juste complètement zappé que Gomez jouait sur la “petite” scène, celle de l’espace de verdure, pendant la fin du concert de -M-. Alors là je suis aux anges parce que Gomez, ça fait des années que j’avais envie de voir ce qu’ils pouvaient donner sur une scène, pour mémoire Gomez c’est ça, et bordel que c’est bon, ils ont quand même un sacré paquet d’albums au compteur maintenant et il faudrait que je me mette à jour parce que j’en étais resté à In Our Gun moi. Après cette formidable surprise, nous apprenons qu’il n’y a plus de pain et donc plus de sandwiches, merci les gars, ça fait seulement 15 minutes que la queue n’avance plus, ça n’aurait pas été du luxe de prévenir. Nous partons sur un autre stand de bouffe, entre-temps Tom revient tout fier de son tshirt Pearl Jam tout neuf, le salopard il me donne envie, 30 Euros un tshirt c’est juste un putain de prix d’affameurs de merde, mais je ne suis qu’un fanboy et un fanboy ne se refait pas, j’ai honte, vraiment honte, je cède et j’en achète un, merde, c’est Pearl Jam et d’habitude leurs tshirts sont moches, alors pour une fois…

Les premières notes du concert de Ben Harper se font entendre alors que je termine de manger, j’ai perdu un peu tout le monde dans la foule, nous avons rendez-vous devant la régie, je contourne la foule pour passer aux toilettes et récupérer une bouteille d’eau en me débarrassant de mon dernier ticket puis me faufile dans le public jusqu’à la régie, personne, pas grave le concert est très bon et c’est une agréable surprise parce que j’ai complètement déconnecté de Ben Harper depuis des années, et je ne l’ai pas revu en live depuis les Vieilles Charrues en 2001, le groupe qui l’accompagne se donne bien et quand Eddie Vedder débarque sur scène pour une cover d’anthologie de Under Pressure je suis en transe, bordel, je n’en peux plus, filez moi du grunge de Seattle en intraveineuse. Alors que le set de Harper se termine je tente d’avancer un peu histoire d’être bien placé, je tombe sur Laetitia et Nico qui préfèrent reculer un peu pour ne pas être serrés comme des sardines, je vois Tom et Romeù environ 10-15 mètres devant moi mais impossible d’avancer plus loin, la foule est trop compacte, oh il y en aura bien pour tenter de forcer le passage notamment une fille qui, alors que je lui signalerai que tout le monde cherche à avancer, me répondra “c’est pas le problème, moi j’ai des potes devant” et moi connasse tu crois que je veux aller devant pour acheter de la brioche et du beurre ? Je me dis que de toute façon dès que ça commencera un peu à remuer il y aura moyen d’avancer facilement sauf que j’avais oublié un détail majeur.

Pourtant j’en avais déjà eu un aperçu quelques heures plus tôt, et j’y avais déjà eu droit en 2008.

C’est quoi le problème de ce putain de public statique ? Alors que le concert de Pearl Jam vient de démarrer sur les chapeaux de roues et que Got Some retentit, il y a autour de moi une masse de gens qui ne remuent même pas une oreille. Pas de saut, pas de danse, pas de hochement de tête, rien. Ils se font chier ou quoi ? Une fois de plus, chacun apprécie la musique comme il l’entend, mais pour être tranquille chez moi pépère et pas remuer la bite je regarde un DVD d’un live, je ne vais pas à un putain de festival. Je vois sur ma droite un groupe de jeunes qui mettent un peu l’ambiance, j’aimerais bien les rejoindre parce que je me sens un peu seul à sauter au milieu de mon groupe de mollusques, simplement je n’ai pas la place de passer et non, je suis quand même bien élevé contrairement à pas mal de gens en concert, je ne bousculerai pas six personnes même si je les maudis intérieurement d’être aussi stoïques. Sur Given to Fly je saute, je crie, je donne tout ce que j’ai, Vedder dit que c’est cool d’être là parce que pendant des années le site a servi à l’armée et là il est rempli de musique, il remercie les autres groupes présents, et puis Corduroy, merde je suis tellement heureux d’entendre un morceau de Vitalogy qui est probablement mon album préféré, après Porch le groupe quitte la scène, what, 45 minutes de set, c’est quoi cette fausse blague, et yeaaah sur ma droite un chemin se dégage je peux aller rejoindre le groupe de petits jeunes qui ont la patate, retour sur scène accompagnés de Ben Harper pour interpréter un surprenant Red Mosquito et c’est une sorte de deuxième partie de concert à laquelle nous assistons, sur Alive ENFIN, ENFIN le public se fait entendre, enfin surtout la fosse tout devant où ça bouge déjà depuis le début et où ça crowdsurfe (et où je pleure de ne pas être) parce que sur plusieurs mètres devant moi je ne vois toujours personne remuer une oreille, ça m’exaspère à tel point que je hurle (en vain) « Mais vous êtes fatigués ou quoi ? Bougez vous le cul bordel ! » ce qui fait beaucoup rire mes compagnons d’infortune, aussi désespérés que moi devant ce parterre de feignasses, chouette cover de Baba O’Riley des Who et finish évidemment sur Yellow Ledbetter. Et merde, 1h30 c’est court, tellement court, beaucoup trop court. S’il-vous-plaît les gars, revenez en France, et pas en festival, histoire qu’on puisse se taper nos 2h30 réglementaires…

Ensuite retour à la bagnole, un peu compliqué parce qu’on nous oblige à sortir par une autre issue que l’entrée, petit jeu de piste pour retrouver le parking, et Laetitia nous ramènera sains et saufs chez moi tandis que tels deux gros étrons Tom et moi comatons dans la voiture. Encore un samedi bien rempli, check.

Setlist approximative de ce dont je me rappelle pour Pearl Jam: Unthought Known / Got Some / Given to Fly / State of Love and Trust / Corduroy / Even Flow / Just Breathe / nouveau morceau pas fini d’écrire dont je n’ai pas entendu le titre / Elderly Woman Behind the Counter in a Small Town / Porch / Red Mosquito / Jeremy / Black / The Fixer / Alive / Baba O’Riley / Yellow Ledbetter

Failtival, la conclusion

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 28/06/10 à 15:17

Réveillés presque tôt ce troisième jour, il n’est même pas midi, nous décidons de nous cultiver un brin avant de retourner nous abrutir et écouter de la musique bruyante, nous regardons donc Bad Boys II tandis que je réponds parcimonieusement à chaque gentil message reçu pour mon anniversaire. Sushi est claqué et moyennement motivé par la prog de ce dimanche, c’est donc seul que je me dirige vers le site après m’être royalement envoyé un So Grilled de chez McDal ramené par Fred. Cette troisième journée sera-t’elle une bonne surprise comme la veille, ou le festival se terminera-t’il sur un gros échec, la réponse après une courte publicité.

J’appelle Mathieu en chemin histoire de le retrouver au métro comme la veille, je me pose dans la ligne 13 et 50 minutes plus tard je suis à Boulogne – Jean Jaurès, Mathieu me dit qu’ils auront du retard, je me dirige vers le site du festival et vers 16 heures 30 je suis sur site, il fait une chaleur épouvantable, une première bière puis une deuxième, je passe au saut à l’élastique où il y a une file d’attente de malade, pas trop envie de risquer de louper Java à 18 heures, je reviendrai après puisque les papiers accrochés aux barrières indiquent encore “Fin des sauts à 23 heures” j’ai largement le temps. Je me pose un moment au stand Guitar Hero au fond duquel on trouve UNE CLIM puis il est presque l’heure, je me dirige vers la grande scène, je tombe complètement par hasard sur Mathieu, Emma et les autres, le concert de Java commence et comme on pouvait le prévoir c’est très bon, énergique, énervé, Erwan le chanteur crowdsurfe, il fait déplacer la foule à gauche, puis à droite, puis à gauche, puis à droite… et c’est épuisés que nous quittons la grande scène après ce set très carré et impeccable et son rappel. Tout le groupe me souhaite un joyeux anniversaire, je suis gonflé à bloc, je me dirige vers la zone de saut à l’élastique même si je dois à grand regret quitter le groupe qui va voir Pony Pony Run Run (surtout que j’aurais bien fait plus ample connaissance avec une copine d’Emma venue juste le dimanche, ahem, bref). Mais ça y est, deux jours que j’attends ça, je vais m’envoyer en l’air comme un sauvage et sauter dans le v… tiens c’est quoi ce bordel pourquoi la barrière est fermée là ? Eh bin non, désolé, les inscriptions ont fermé à 19 heures donc il y a quinze minutes, parce que la fin des sauts c’est 20 heures. Comment ça 20 heures, y’a marqué 23 heures partout ? Oui les papiers sont pas à jour mais aujourd’hui c’est 20 heures. Allez soyez sympa c’est mon anniversaire ça fait deux jours que j’attends – non désolé mais c’est pas moi qui décide, il fallait venir plus tôt.

Je suis la crispation de Jack.

Un truc pareil ça vous flingue le moral en un tour de main. Quasiment plus que la couverture du dernier étron littéraire de Gonzague Saint-Bris, orné de cette affreuse illustration de Michael Jackson.

Horreur malheur

Non mais sérieusement que le type qui a accouché de ça soit pendu par les couilles.

Alors forcément vu que j’étais déçu, mais genre, vraiment, je suis allé noyer mon chagrin dans l’alcool au Bar Métal, le seul bar de tout le festival à proposer des vraies bières et pas de la Desperados Mas, je me la suis donc collée à l’Affligem et à l’Edelweiss au point de rater le début du concert de Delphic, je cherche Mathieu devant la régie mais il a dû bouger vers la scène vu que je suis vingt minutes à la bourre, tant pis, le concert est cool même si je ne suis pas dans le mood j’aime bien ce que j’entends, et puis je vois Lucie et son copain à 10m derrière moi donc je vais taper la bise et c’est à ce moment là que Frouny me repère et m’envoie un message pour que je les rejoigne, ce que je fais, puis je me sauve à Florence & the Machine parce que je suis supposé retrouver Mathieu devant la régie une fois encore, mais il n’y est pas parce que Anne-Cha est aux toilettes, tant pis je les attends alors que le concert m’ennuie un brin, c’est joli mais c’est soporifique, Marine passe me faire une bise, je repasse à la buvette et là je retombe sur Frouny, on reprend une bière tout en se disant qu’on allait rester grand max cinq minutes au concert de -M-, je l’ai déjà vu en live et j’ai beaucoup aimé mais je ne ressens aucunement l’envie ni le besoin de le revoir, et puis en me barrant à 22h et quelques j’aurai la paix dans le métro. Je reçois un SMS de Mathieu me disant qu’ils sont devant la régie mais je ne les y trouve pas et comme le concert commence la foule est de plus en plus dense, je parviens à m’esquiver, en passant devant les restaus je vois qu’ils sont vides, je récupère une portion de pâtes puis me dirige vers le métro. La correspondance pour la 9 étant fermée sur cette partie de ligne 10, je marche jusqu’à Marcel Sembat et vers 23 heures je peux enfin me poser dans une rame après qu’un touriste égaré me demande où se situait le Subway, mais pas le métro, le restaurant de sandwiches, puis me félicite pour mon tshirt Nine Inch Nails.

Putain, 30 ans.

Failtival, part Deux

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 27/06/10 à 12:29

Diam’s, BB Brunes, Jacques Higelin, Vanessa Paradis, c’est peu de dire que les têtes d’affiche de ce samedi à Solidays m’enthousiasment assez peu: le premier truc à vaguement susciter l’impatience est programmé après minuit. Sushi et moi nous mettons néammoins en route vers 16h et tandis que nous arrivons à Boulogne – Jean Jaurès j’envoie un message à Matthieu que je n’ai pas réussi à retrouver la veille: coup de bol, à peine m’a-t’il répondu que nous tombons sur lui dès la sortie du métro. Nous nous mettons en route vers l’entrée du festival et après une grosse vingtaine de minutes arrivons à la file d’attente, petite frayeur parce que nous nous disons que nous allons encore attendre une plombe (et d’après les témoignages que j’entends, avec mes trois quart d’heure de la veille je suis presque un privilégie vu que certains ont attendu une heure trente) mais pour patienter nous avons deux bouteilles de whisky-coca et une bouteille de vodka-pomme à descendre. Sous ce cagnard ça ne rafraîchit pas des masses donc je me torche les deux canettes de DrPepper trouvées à Franprix quelques minutes plus tôt, et puis les orga ouvrent une nouvelle file pour les gens disposant déjà de leur bracelet, ce qui est une excellente chose puisque nous avançons alors très vite pour atteindre la zone de fouille. Matt et Tom passent avec une bouteille de Coca à moitié vide ouverte sans bouchon, je ne vois même pas si la sécu renifle la bouteille, tout ce que je sais c’est qu’ils arrivent à rentrer avec. On apprendra plus tard que dans le passage entre le camping et le festival des nouvelles fouilles seront organisées, assez logique vu qu’à l’entrée on arrivait à rentrer de l’alcool sans trop de difficulté.

Alors que nous avançons vers la buvette Vanessa Paradis a fini son set et on ne peut pas dire que nous soyions déçus d’avoir loupé ça, ni Matthieu ni Emma ni Loïc ne veulent faire un saut à l’élastique avec moi le lendemain alors je suis un peu triste mais j’apprends qu’on peut le faire tout seul, yay. Nous sommes posés sous la tonnelle devant le bar Desperados et un son horrible provient de la scène à côté, les BB Brunes commencent leur set et musicalement c’est comme prévu abominable, des textes insipides, une musique quelconque et techniquement c’est vraiment pas folichon, pour que j’entende le batteur faire des erreurs faut vraiment qu’il soit mauvais, si c’est ça le renouveau du rock français je préfère mourir avant d’avoir 30 ans: BB Brunes me fait regretter que personne au festival n’ait amené de vuvuzela.

Nous nous dirigeons vers Babylon Circus même si je sais déjà ce que je vais en penser, et ça ne loupe pas: okay c’est festif, ils mettent l’ambiance et tout le monde danse, mais perso j’ai toujours eu du mal avec ce que j’appelle pour rire la musique pour fumeurs de ganja. Ça ne me parle pas, ça ne m’amuse pas, ça me fait remuer mon boule un minimum parce qu’il y a de la bonne humeur et de la bonne volonté, mais ça m’ennuie très rapidement. Et puisque Sushi a rapidement sa dose lui aussi nous retournons sous la tonnelle nous en jeter une, alors une sonorité plutôt agréable se fait entendre et nous tendons l’oreille, c’est la musique d’attente avant le prochain concert, et nous rions parce que c’est du Tool et que c’est typiquement le genre de groupe qui ne passera JAMAIS à Solidays, ou alors faîtes-moi mentir messieurs les orgas allez ce serait cool.

Et là, la claque. La putain de claque, la révélation de cette journée et probablement de ce festival. Rodrigo y Gabriella, duo de guitaristes originaires de Mexico, assument sans complexes un style aux sonorités espagnoles mais profondément influencé par le rock: leur énergie transporte la foule, leur son est incroyable, alternant flamenco et metal et entremèlant les genres avec maestria. C’est rock, c’est fort, et sous le soleil encore bien violent du début de soirée la chaleur est à son paroxysme. Le public en veut, le public en redemande et à la fin de leur fantastique set je ne regrette qu’une chose: qu’on ne puisse pas avoir une deuxième prestation de leur part à la place de Diam’s…

Après une si bonne surprise, je suis plein d’espoir en me dirigeant vers la scène accueillant Jamie Lidell, je connais vaguement son nom alors je me dis que oui, peut-être, pourquoi pas, et en fait non au bout de trois morceaux nous nous faisons tellement chier que nous nous barrons, dire qu’il remplace Wolfmother, quelle tristesse, bon sur l’autre scène c’est Toots & the Maytals qui d’après le programme “apportent le son original de Kingston à Solidays”, ouais non merci la musique de fumeurs de ganja j’ai eu ma dose pour aujourd’hui déjà. Nous allons manger alors que Diam’s entre en scène, j’ai une pensée émue pour Bertrand qui depuis la régie va devoir se morfler tout le concert, de là où nous sommes c’est surtout un bruit de fond mais c’est déjà beaucoup trop, je surprends Sushi en train de fredonner un morceau, il se défend en arguant que des potes à lui sont fans mais c’est louche, se méfier de ce mec à l’avenir (même s’il m’a gentiment hébergé pendant deux nuits, big up wesh wesh gros).

A 23 heures, nous allons voir Jamaica et malgré un nom de groupe qui fait super peur, c’est du bon gros rock énergique qui remue bien et c’est la deuxième meilleure surprise de la journée, il va falloir surveiller ces petits gars parce qu’ils ont de la patate à revendre et le public est conquis, ça remue bien et ça saute partout, et qu’est-ce-que c’est cool d’avoir eu une alternative aussi bonne à Higelin.

Et puis ça y est, minuit et quelques, le concert que j’attends depuis ce matin va enfin commencer et j’ai un peu peur parce que les déceptions de la veille étaient à la hauteur de mes attentes, mais heureusement dès les premiers beats je suis vite rassuré: Chinese Man arrache. C’est efficace, c’est carré, ça bouge, c’est putain de bon, chaque nouveau morceau fait vibrer la foule, la scène est trop petite, ces mecs auraient dû être sur la grande et pas sous ce chapiteau minuscule, la chaleur est à son maximum alors qu’il est plus d’une heure du matin. Une tuerie.

Comme quoi, c’est en attendant strictement rien qu’on passe les meilleures journées. Du coup, j’ai bon espoir pour aujourd’hui, dimanche.

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