Encore

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 21/11/07 à 19:32

C’est pas tous les jours que j’aime ce qu’on a coutume d’appeller la “chanson française” et à part quelques vieux classiques genre Renaud / Thiéfaine / Brassens on peut même dire que j’ai généralement en horreur les créateurs de soupe préécoutée déjà entendue dix mille fois et bien consensuelle. En fait ce sont ces chanteurs qu’on dirait déjà prêts à aller faire la tournée des Enfoirés avec les Restaus du Coeur avant même la sortie de leur premier album, émules d’un Jean-Jacques Goldman ou d’un Pascal Obispo dont les ritournelles peu inspirées sont systématiquement identiques. Oui, je pense à Cali, à Zazie, à Calogero, à Amel Bent, à quasiment tout ce qui sort de la Starac et consorts, bref tous ces chanteurs formidables selon Michel Drucker mais qui n’arrivent qu’à provoquer chez moi d’interminables baillements.

Attention, je ne dis pas que je n’aime pas parce que c’est français. Je dis que je n’aime pas parce que je trouve ça mauvais. Il y a un paquet de trucs français que je trouve bons et que j’aime, par exemple Kat Onoma, Noir Désir, Air, Klub des Loosers, La Phaze, Hocus Pocus, L’Atelier, Svinkels, Katerine, Les Wampas, les Fatal Picards, Aston Villa, TTC, Mr Neveux, Daft Punk, Arno, Le Peuple de l’Herbe, et tout un tas d’autres qu’on ne classera jamais dans “chanson française” et encore moins dans “nouvelle chanson française”.

Bref, tout ça pour dire qu’il y a une artiste que j’aime et que j’ai déjà eu l’occasion de voir en concert à plusieurs reprises, qu’elle chante, qu’elle a sorti son deuxième album il y a quelques mois et qu’elle connaît un succès grandissant ces derniers mois. Cette artiste, c’est Daphné.

Évidemment, on pourrait me dire “ouai ho pas objectif tu la connais IRL, forcément, c’est pour ça que t’aimes” mais en fait non, j’aime simplement parce que sa musique me touche, parce que les paroles de ses chansons (bon pas toutes hein, y’en a aussi que j’aime moins) m’émeuvent, et parce que ce n’est pas tous les jours qu’on entend une telle fraîcheur, une telle spontanéité, et surtout des textes qui ne s’apitoyent pas dans le larmoiement sentimental ou la facilité (contrairement par exemple à Adrienne Pauly mais aussi aux abominables Vitaa ou autres Koxie). L’univers de Daphné est un peu comme un rêve, d’une poésie enchanteresse, évidemment on accroche ou pas, mais quand on accroche on se retrouve comme Alice au Pays des Merveilles fraîchement débarquée au fond du terrier du lapin blanc. C’est joli, on ne comprend pas forcément tout à la première écoute, mais il y a ce je ne sais quoi qui vous fait y revenir.

Daphné en concert, c’est tout ça, mais en encore mieux. La timidité et fragilité de l’artiste sont ici directement exposées, mais c’est au contraire la sensibilité et l’intensité de son interprètation qui forcent le respect. Au point de réussir à me faire aimer Losing My Religion de REM, groupe dont je suis loin, très loin d’être fan, c’est dire. La présence d’un trio de cuivres sur scène hier soir donnait encore un peu plus de corps à cet ensemble cohérent de sonorités bigarrées et de petites touches subtiles, pour un concert bouleversant d’émotion. Le public du Café de la Danse enthousiaste ne s’y est pas trompé: les seuls sifflets de la soirée furent réservés à l’ogre Universal Music qui vient de dévorer tout cru V2, maison de disques de la belle.

Et si vous n’aimez pas, tant pis pour vous. Je m’en fous, je continuerai à rêver.

3 Commentaires

Commentaire de erathrya

22/11/2007 @ 14:26

Joli. merci pour la decouverte.


Commentaire de Elixie

25/11/2007 @ 16:45

Dans le genre, je préfère Emily Loizeau, dont je trouve la mélodie et les paroles un peu plus “denses”. Et sinon, j’ai un peu peur pour V2…


Commentaire de kwyxz

25/11/2007 @ 17:01

J’aime bien aussi Emily Loizeau. D’ailleurs le 21 juin 2005 j’avais eu la chance d’être au Palais Royal pour la fête de la musique. Ce soir là sur scène: Anaïs, Emily Loizeau, Daphné et Emilie Simon :]


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