Plagiat

Dans la catégorie: Humeur,J'aime lire,Mind food — kwyxz le 9/09/04 à 13:33

SFR et Publicis condamnés à verser 2,75 millions d’euros à Luc Besson et Gaumont

Une fois n’est pas coutume, je vais prendre la défense de publicitaires. Oui, ouvrez bien vos yeux, parce que celà ne va probablement pas se reproduire de sitôt. Petit rappel des faits. Il y a quelques mois sont apparues dans le métro, à la télévision, dans les journaux, des publicités pour SFR présentant l’actrice Milla Jovovich vêtue d’un top blanc, d’un pantalon blanc, portant des brassières rouges. Elle a des couettes longues, des cheveux soignés d’un rouge éclatant, et un collier d’aspect métallique.

Dès l’apparition de cette publicité, Luc Besson, célèbre réalisateur/producteur de cinéma pousse les hauts cris. Cette publicité, dit-il, pille l’imagerie du “5ème Élément”, film à grand spectacle réalisé par Besson dont, au passage, l’intérêt est à peu près aussi élevé que l’intelligence de son scénario: abyssal. Mais soit. Gosh, mon Dieu mais c’est bien sûr, dans le “5ème Élément”, l’actrice Milla Jovovich est vêtue au début du film de bandelettes blanches avec des cheveux orange crasseux.

Par la suite dans le film, elle change toutefois de vêtements, et porte cette fois un top blanc avec des bretelles élastiques de couleur orange, un hideux pantalon moulant couleur chair, et a toujours des cheveux orange bien crasseux.

Bon. Mis à part le fait qu’il s’agisse de Milla Jovovich dans les deux cas, j’avoue que la ressemblance ne me saute pas aux yeux. Je suis d’ailleurs prêt à parier que si Publicis avait choisi une autre actrice, Besson n’aurait rien trouvé à redire. Vous voyez une contrefaçon, vous ? Moi j’avoue que c’est assez subtil. Mais manifestement pas pour tout le monde.

PARIS (AP) – La cour d’appel de Paris a condamné jeudi pour “contrefaçon” SFR et Publics à verser 2.750.000 euros à la société Gaumont et au réalisateur Luc Besson, pour s’être inspirés du film “Le Cinquième Elément” afin de lancer la campagne publicitaire de l’opérateur téléphonique.
(…)
Les magistrats ont considéré que la tenue vestimentaire du personnage choisi pour illustrer la campagne SFR -en l’occurrence Milla Jovovich, l’actrice du spot publicitaire- crée une “identification immédiate entre le personnage de la publicité et celui de Leelo”, l’héroïne du long métrage de Luc Besson, également interprété par Milla Jovovich.
Le public visé par cette publicité (25-34 ans) a, “en raison des ressemblances relevées, pu immédiatement identifier le personnage comme une déclinaison de celui de Leelo, et légitimement en attribuer la paternité à Luc Besson”, poursuit la cour dans ses attendus.

Décision de justice a donc été rendue, Besson a gagné. Tout va bien donc ? Eh bien, pas vraiment.

En 1981 sort au cinéma un film d’animation nommé Metal Hurlant, basé sur l’univers du magazine créé par Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet, Bernard Farkas et Jean Giraud (Moëbius, pour les deux ou trois qui ont du mal à suivre). Le film est une succession de courts reliés entre eux par un fil rouge, nommé le “Locnar”. Celui-ci est l’incarnation du mal (tiens) et il est découvert sous la forme d’une relique dans le premier court-métrage qui se déroule à New-York. Une jeune fille vole cette relique et prend la fuite. Alors que des tueurs la poursuivent, elle se réfugie dans le taxi de Harry Canyon qui finalement, séduira la belle.

Vous voyez où je veux en venir ? Attendez, ce n’est pas fini. Vous avez déjà entendu parler d’une bande dessinée nommée Valerian ?

Et si l’on ajoute que curieusement, quand c’est Besson qui pille, il ne s’agit que d’emprunts faits sur des fragments infimes de l’oeuvre.

Contrairement aux apparences, je n’ai pas l’intention d’affirmer que Besson est un sale copieur qui pompe allègrement à droite et à gauche mais qui pousse des cris de vierge effarouchée lorsqu’il voit une ressemblance avec son oeuvre. Bon, allez, si, un peu. Mais mon propos est plus de faire remarquer que des ressemblances, des similitudes, des preuves d’inspiration, on peut en trouver partout. Que son empressement à faire un procès à Publicis me semblait peu justifié. Et que manifestement, certains juges devraient lire plus de BD et aller voir moins de mauvais films au cinéma.

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