Invité par GameKult en ma qualité de membre Premium (waouh) à l’édition 2007 du Festival du Jeu Vidéo, c’est donc ce dimanche que je viens assister à la conférence qui me tient le plus particulièrement à coeur, celle sur le retrogaming. J’arrive un peu en avance ce qui me permet de faire un premier tour du salon, je tombe par hasard sur Pivwan qui me propose de tester le dernier projet en date de Richard “Lord British” Garriott (créateur de la série des Ultima), à savoir Tabula Rasa. C’est une sorte de jeu d’action multijoueurs online avec des éléments RPG (levelling, quètes) se déroulant dans un univers futuriste mettant en scène des héros humains en guerre contre une race extraterrestre. Difficile d’en dire long sur le scénario après n’avoir joué que 30 minutes, mais le tutoriel est plutôt bien foutu et le jeu se prend bien en main. Par contre, ça ramait sec sur ma machine de test que j’imagine assez récente, autant dire que pour l’instant tout le monde ne pourra pas y jouer.
L’heure de la conférence approchant, je repose mon casque et me dirige vers l’espace réservé puis m’installe non loin de la scène. La conférence consiste en une interview de l’illustre Frédérick Raynal (créateur des mythiques Alone in the Dark et Little Big Adventure 1 & 2) par le non moins illustre David Téné, le premier reporter freelance de la presse jeu vidéo française. Raynal raconte ses débuts, comment il a acheté son premier ordinateur (un ZX-80 de Sinclair) en kit et l’a monté lui même, parce que ça coûtait deux fois moins cher qu’en un seul morceau, quelles ont été ses influences et principaux souvenirs (Marble Madness semble avoir profondément marqué Frédérick), pourquoi il a diffusé son célèbre casse-briques PopCorn en freeware, comment il est arrivé chez Infogrammes, comment il a quitté Infogrammes pour fonder Adeline Software devenu ensuite NoCliché, et comment il est finalement arrivé chez Ubi Soft. Le tout est dynamique, très intéressant, didactique, et l’on ne peut que rester admiratif devant le parcours du Monsieur.
Arrive la séance de questions, je me lance et lui demande ce qu’il a pensé lorsqu’il a découvert le premier Resident Evil, est-ce qu’il était admiratif, ou bien écoeuré par le plagiat manifeste, il répond qu’il pencherait plutôt du côté de la seconde réponse, qu’il était assez furieux de voir à quel point Resident Evil avait pillé Alone, et on ne peut que difficilement lui donner tort. Un peu plus détendu lorsque je lui demande ce qu’il a pensé du film Alone in the Dark réalisé par l’incomparable Uwe Boll, il m’avoue ne pas avoir été directement impliqué dans le projet et trouve le film catastrophique. Il faut dire qu’à part Boll lui-même, je pense que tout le monde partage cette opinion. Je lui serre la main à la fin de la conf, parce que quand même, PopCorn reste le premier jeu en couleurs auquel j’aie joué sur PC… c’était en 1990, à l’atelier informatique du collège, et ça ne nous rajeunit pas tout ça.
Je décolle direction l’espace réservé au retrogaming, il y a là plusieurs bornes d’arcade (notamment un Hokuto no Ken qui n’a pas grand-chose de rétro, mais soit) et des vieilles machines, une console Pong, une VCS, et dans un coin trône un inimitable Virtual Boy. Un brin excité par la chose puisqu’elle fait partie des rares consoles auxquelles je n’ai strictement jamais touché, je m’approche et la place se libère quasi instantanément. Pour les ceusses qui n’auraient jamais entendu parler du Virtual Boy, il s’agit de l’un des plus gros échecs commerciaux de Nintendo et surtout de son créateur, Gunpei Yokoi, par ailleurs père du Game Boy. Le Virtual Boy est une sorte de casque de réalité virtuelle posé sur trépied doté d’un processeur RISC 32-bits et capable d’afficher de la vraie 3D, dont la principale particularité était de proposer un effet de relief assez saisissant sur les jeux. Revers de la médaille: les jeux étaient en monochrome rouge d’un goût discutable, et surtout il était assez difficile de jouer durant plus d’une heure sans ressentir, selon les joueurs, douleurs oculaires, maux de tête, voire sérieuses envies de dégueuler. Intrigué donc, je m’installe et colle mon front sur le casque pour commencer une partie de Wario Land. L’effet de relief est magnifique et parfaitement rendu, les graphismes un peu quelconques: c’est du Wario Land classique avec du scrolling parallaxe pour l’effet de relief et un fond noir, les commandes répondent bien, je m’amuse environ quinze minutes, puis il me faut arrèter: je vois flou. Voilà, le Virtual Boy vient de me tuer les yeux. Ouille.
Je croise sur le stand David Téné avec lequel je discute une quinzaine de minutes, nous discutons de notre histoire de joueurs respectifs et de notre parcours, une fois de plus je me demande pourquoi je n’ai jamais tenté ma chance en tant que pigiste pour la presse jeux vidéo. Ma foi. Un jour peut-être…
Je file sur le stand FNAC pour une petite partie de Guitar Hero II avec l’un des animateurs du stand, la partie est agréable et très serrée, il gagne de très peu mais il gagne quand même. Je redescends retrouver Nacara qui assistait à la conférence sur le “jeu vidéo et développement de l’enfant”, et nous faisons rapidement le tour des stands, un passage au stand du Guide du Jeu Vidéo pour discuter avec Pierre Gaultier, et nous partons à la recherche du stand proposant de tester une version beta de Guitar Hero III. Après plusieurs détours, nous finissons par trouver une borne à peine mise en valeur proposant donc de goûter, en allemand, à ce futur opus. Je choisis Even Flow de Pearl Jam en mode difficile, et les notes s’enchaînent, visuellement ça n’a pas trop changé, le jeu semble un peu facile, je termine les doigts dans le pif ce qui pour une première tentative est assez étonnant, bref nous verrons bien une fois le jeu sorti, reste que la playlist est, NAAST et Superbus mis à part, de qualité. Je vois une borne de Sega Rally derrière moi et fais une petite partie, ma bagnole est une véritable savonette, difficile au premier abord, après quelques tours je m’en sors mieux mais je suis toujours un peu une quiche. Nacara se sauve, je me promène au milieu des stands, les hôtesses Samsung sont ravissantes, Rainbox Six: Vegas sur PS3 est moche et rame sur le stand Ubi, Heavenly Sword est joli mais saccade sur le stand Playstation, je n’aime pas PGR4 sur le stand Xbox 360, strictement aucun des jeux Wii présentés ne me file ne serait-ce qu’une demie-molle, je me pose au stand Philips où des parties de Quake 4 en deathmatch sont organisées. Difficile de jouer debout, je perds toujours à quelques frags près des membres du crew Philips, je demande une chaise et là bizarrement je leur fous des grosses branlées. Content de ne pas avoir trop perdu la main, je repars et tombe sur une autre borne de démo Sega Rally, le circuit est différent et surtout je peux choisir ma caisse, avec une Subaru Impreza c’est plus facile et je termine premier de la course: ce jeu est quand même super chouette quand on aime la conduite arcade, probable que je me l’offre quand j’aurai une next-gen.
Le salon ferme, j’ai passé un après-midi agréable et en plus je n’ai pas payé l’entrée, vraiment content, fort probable que j’y retourne l’année prochaine. Du tout bon donc. C’était le relou de NonWii, à vous les studios.