C’est la clinique privée qui se moque de la charité

Dans la catégorie: Pol fiction — kwyxz le 23/11/08 à 17:45

Finalement, après le spectacle désolant donné par le Parti Socialiste ces dernières semaines qui culmine avec ces accusations de tricherie qui fusent de part et d’autre (ne nous leurrons pas, ça a dû gruger des deux côtés), je ne suis pas mécontent d’avoir décidé, après les primaires de 2007, de ne rester que simple sympathisant et de ne pas reprendre ma carte.

Par contre, je ne suis toujours pas près d’avoir des sympathies pour la droite quand je lis le festival de conneries que le mélodrame socialiste leur inspire.

Ainsi dans Le Point, Michèle Alliot-Marie a parlé d’un “Congrès de la soustraction, de la division (…) Est-ce que ce serait le Congrès de la disparition ?”, Patrick Devedjian annonce “Comme tous les Français je n’y comprends rien”, avant d’ajouter “C’est une lutte de pouvoir, ce qui écoeure tout le monde”, les portes-paroles de l’UMP Dominique Paillé et Frédéric Lefèvre ont balancé que le “PS vient de préparer sa dissolution en reconnaissant son incapacité à être une alternative et trouver une voie commune”. “Comment être capable de rassembler un pays quand on est incapable de réunir ses propres amis?”, “Le PS admet désormais ne plus pouvoir être le vrai moteur de l’opposition” en épinglant un “constat d’échec”. Luc Chatel a été plus mesuré, mais s’est quand même permis “Le principal parti d’opposition est en train de choisir ses dirigeants, force est de constater que c’est un peu laborieux, que les Français ont du mal à s’y reconnaître et à comprendre quelque chose à ce mode de fonctionnement” (…) “Ce que j’ai entendu des échanges et des débats de ces derniers jours au sein du Parti socialiste me laisse penser que la Révolution culturelle n’est pas en marche au sein” de ce parti.”

Bin ouais les mecs, c’est vrai que des débats houleux, de la contestation, des programmes qui s’opposent, ça fait tache au sein d’un parti de camarades. Mais allez savoir pourquoi, je me surprends à préférer ça à un parti rassemblé bon gré mal gré autour d’un seul guide, candidat unique à une primaire ressemblant plus à une mascarade qu’à une investiture. Oui, je préfère ça à un parti où l’on joue les poissons rouges et où l’on feint d’oublier qu’on a longtemps été surnommé la droite la plus bête du monde, suite aux querelles assassines entre giscardiens et chiraquiens, entre chiraquiens et balladuriens, entre chiraquiens et sarkozystes, et encore, j’en passe. Enfin, je préfère ça à un parti qui détient le record de députés mis en examen, un parti qui soutient des mecs comme Christian Vanneste, un parti où tout le monde tient son rang et où personne ne moufte. Allez savoir pourquoi, j’ai toujours trouvé que les débats, fussent-ils bordéliques et fratricides, font beaucoup plus avancer la démocratie que la servilité débile observable chez les membres de l’UMP.

Edit: non mais sans déconner, elle se dope Michèle Alliot-Marie pour déblatérer autant de conneries à la seconde ?

1 Commentaire

Commentaire de neuro

23/11/2008 @ 20:39

J’aurais, pour une fois, presque pu être d’accord avec toi, pourriture communiste © Sauf que… il y a toujours un truc qui coince… pas de bol, n’est-ce pas.

On pourra taxer de mesquines les réflexions de la droite face à la débâcle de ce qui se voudrait encore fort d’opposition, il n’empêche qu’ils n’ont globalement pas tort.

Le PS est dans une merde noire, la pire de son existence, SFIO comprise. À l’extérieur, ils sont incapables de tenir un quelconque discours autre que “Il faut faire barrage à la politique de Sarkozy”. Cool, voilà qui va faire avancer la vie politique française. Et à l’intérieur, ils se déchirent pour savoir qui va être califette à la place du flamby.

Difficile de croire que les déçus et agacés de l’omniprésidence se retrouveront dans un parti qui ne semble plus tourner qu’autour de la nomination de sa super présidente, l’un desquelles allant même jusqu’à déclarer qu’il faudrait rejouer les élections jusqu’à ce qu’elle gagne. Cela me fait penser à la célèbre définition de Coluche : la dictature c’est ferme ta gueule, et la démocratie cause toujours.

Histoire de récapituler un peu les fondamentaux – j’adore me la raconter avec mon semblant de culture – je me permettrai de rappeler qu’un parti politique n’est rien d’autre qu’une organisation dévolue à la conquête, puis à la conservation du pouvoir. Çe n’est ni une organisation caritative, ni une fondation philanthropique, et, contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire avant les élections, il n’a aucunement vocation à rendre les gens plus heureux. Cela vaut pour le Parti Suicidaire, l’Union des Moutons de Panurge, mais également pour Nulle Part Ailleurs.

Je comprends que tu préfères l’anarchie et les guerres intestines à un parti rassemblé bon gré mal gré autour d’un seul guide, candidat unique à une primaire ressemblant plus à une mascarade qu’à une investiture. Malheureusement, cela va difficilement avec la notion de conquête du pouvoir. On n’a jamais vu une armée dont les généraux se battaient gagner une bataille, je ne parle donc pas de la guerre. On pourra dire tout le mal du monde des britanniques, ils ont intégré depuis longtemps une donnée fondamentale – et cela va devenir indispensable à mesure que notre système se rapproche de plus en plus d’un bipartisme – c’est la discipline de parti. Je préfère un parti qui semble soudé et faire front envers et contre tout à l’extérieur et règle discrètement ses comptes à l’intérieur à un parti de rassemblement dont les deux têtes s’entre déchirent par journal de TF1 interposé.

Et comme l’aurait dit Colombo s’il avait été français : c’est Nicolas qui va être content.


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