Quand on n’y connait rien…

Dans la catégorie: Geekeries,Pol fiction — kwyxz le 13/05/04 à 16:49

Je me pose une question. Pourquoi, je dis bien pourquoi, des gens qui ne connaissent rien sur un sujet, mais alors strictement rien, pas le moindre poil d’une couille, se permettent de voter des lois sur ledit sujet ? Je veux dire, ça ne me viendrait pas à l’idée de chercher à légifèrer la pèche au thon en haute-mer, à moi. Je supposais, pauvre de moi, que les gens qui rédigeaient les lois sur le sujet demandaient l’avis d’experts, de personnes compétentes en la matière.

Alors pourquoi, dans le cas de la Loi sur l’Économie Numérique qui vient d’être adoptée par le Sénat, le texte a t’il été rédigé conjointement avec les responsables des majors du disque (qui nous démontrent depuis plusieurs mois maintenant leur totale incompétence et leur bêtise crasse en la matière) et non des professionnels de l’Internet ? Pourquoi ce texte liberticide et calamiteux est-il voté par des vieux croutons décrépis qui n’ont jamais touché à un ordinateur de leur vie, et gobent comme des moutons les délires des Pascal Nègre et consorts ?

Un exemple de la nullité de ce texte ? Le texte sur l’économie numérique déclare également la guerre au “spam”, ces messages publicitaires sauvages qui inondent les boîtes aux lettres électroniques. Désormais, l’envoi de messages à caractère commercial par e-mail, téléphone ou fax sera interdit sans le “consentement préalable” du consommateur. Il faudra demander par e-mail à l’internaute s’il est d’accord pour recevoir ce type de messages. S’il ne répond pas, son silence vaudra refus. Ah ben oui c’est formidable, je reçois des mails d’une certaine “Anna” qui veut que je la “fill” avec ma “hard cock” ces derniers temps. Comment je fais pour qu’elle arrète, monsieur le député ? Je porte plainte ?

Il ne nous reste plus qu’à prier pour que le conseil constitutionnel retoque cette loi aberrante. Sinon, si les providers mettent à éxécution leurs menaces et ferment leurs services d’hébergement, on pourra dire au revoir aux 9/10ème de l’Internet français. Merci encore, messieurs.

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